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 Corse: simplicité volontaire

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AuteurMessage
Nicole C
Administratrice
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Nicole C


Balance Localisation : Montréal, Québec, Canada
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Votre pays : Corse: simplicité volontaire Ca10

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MessageSujet: Corse: simplicité volontaire   Corse: simplicité volontaire Clock210Mar 21 Fév 2012 - 9:54

Corse: simplicité volontaire
Nicolas Bérubé
La Presse


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PÉNÉLOPE FORTIER, COLLABORATION SPÉCIALE

(Corse) L'île de Beauté est à la fois inaccessible et surdéveloppée, criarde et hors du temps. Pour la découvrir, il faut se perdre dans les villages du maquis, en prenant soin d'évitant les vaches et les cochons couchés au milieu de la route.

On a tellement vu la Corse au cinéma que l'on croit déjà la connaître. Pourtant, elle est difficile à saisir, et surtout pas facile d'accès. Au coeur de l'île, des routes à peine plus larges qu'une piste cyclable mènent à des villages isolés. Certains sont si reculés que, pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes et italiennes ne les ont jamais trouvés.

Point de départ: Ajaccio

La première chose que vous remarquez en arrivant en Corse c'est que bien des gens sont arrivés avant vous. La deuxième chose, c'est qu'ils ne sont pas allés bien loin: la plage, le bar, la piscine... À vue de nez, 80% des touristes ne quittent pas la bande de 1 ou 2 km qui forme le pourtour de l'île.

Nous sommes arrivés par avion à Ajaccio, la capitale, et avons commencé notre tour de l'île en prenant la route vers le sud. Un épicier du village de Capicciolo nous a indiqué l'emplacement d'une plage locale méconnue, à laquelle on accède par un chemin de terre. La plage s'est révélée magnifique, avec du sable fin et de l'eau turquoise. Et pas de touristes en vue.

Première leçon: les Corses ne semblent pas spécialement sympathiques... jusqu'à ce que vous leur demandiez un conseil ou une opinion. Ils s'animent aussitôt et deviennent loquaces et avenants.

Le lendemain, nous avons posé notre tente au camping Kévano, dans le sud de l'île. Quand nous avons dit à la préposée du camping que nous comptions n'y passer qu'une nuit, elle a eu un sourire: «Je parie que vous allez vouloir rester plus longtemps.»

Cinq jours plus tard, nous étions encore là. Le camping tranquille s'est avéré parfait pour aller visiter Bonifacio, sans doute la plus impressionnantes des villes de Corse. Bâtie au sommet des falaises de calcaire, Bonifacio se découvre à pied, dans les allées aux pavés usés par le passage des siècles. On s'y sent à la fois isolé et au centre du monde.

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Bonifacio fait face à la mer.
PÉNÉLOPE FORTIER, COLLABORATION SPÉCIALE


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Bonifacio, à la tombée du jour.
PÉNÉLOPE FORTIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Ne ratez pas l'occasion de faire une croisière de quelques heures, histoire de voir la côte et d'admirer les grottes sculptées par la Méditerranée au fil des millénaires. Des traversiers peuvent vous mener aux îles Lavezzi, archipel paradisiaque où le sable fin et l'eau turquoise attirent bien du monde, surtout en saison. Allez-y en matinée pour avoir l'île (un peu plus) à vous.

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Une baie dans les îles Lavezzi au sud de la Corse
PÉNÉLOPE FORTIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Cap sur le Sud

Le sud de la Corse, c'est aussi le mont Uomo di Cagna, le plus haut de la région. On s'y rend par un sentier escarpé qui commence dans le maquis et se termine bien au dessus de la ligne des arbres. Du sommet, l'on peut admirer la Méditerranée sur 180 degrés.

La route qui longe le littoral nous a ensuite menés à Porto-Vecchio, ville moderne que nous avons préféré éviter pour grimper dans les montagnes. Au bout de quelques heures de voiture, le mercure avait chuté de plusieurs degrés et nous avions la tête dans les nuages. Le centre sud la Corse ne compte pas d'hôtel imposant ou de discothèque. C'est Alta Rocca, le terrain des vignobles, des chèvres, des sentiers de randonnées qui relient les villages et que les habitants empruntent encore régulièrement.

Après avoir visité la région des aiguilles de Bavella, nous avons continué notre route vers le nord, jusqu'à Corte, l'ancienne capitale de la Corse. La ville est située sur un promontoire rocheux qui domine le maquis comme une île. Tout près se trouvent les gorges de la Restonica, une rivière encaissée dans la montagne qui forme des piscines naturelles où l'eau (glaciale) semble teintée de bleu et de turquoise.

Priorité aux cochons

La région de la Castagniccia, qui s'étend dans le nord-ouest de l'île, semble évoquer la Corse d'antan: celle d'avant les autocars de touristes et des réseaux Wi-Fi. On la surnomme «la Corse de la Corse», une région de villages accrochés à flanc de montagne, et reliés par des routes où l'ont doit céder la priorité aux vaches et aux cochons qui paressent au milieu de la chaussée.

Au XIXe siècle, la Castagniccia était la région la plus riche de Corse. Pendant la Première Guerre mondiale, beaucoup d'hommes ont dû aller se battre, et ne sont pas revenus. Aujourd'hui, ces villages, même s'ils sont toujours habités, semblent figés dans le temps.

À La Porta, par exemple, on croirait débarquer dans le décor d'une pièce de théâtre. Dans la rue Principale, si étroite que deux voitures n'y circulent pas côte à côte, le restaurant l'Ampugnani sert les clients sur sa terrasse, où tout le monde semble se connaître. Le proprio, Patrice Mattei, qui aime bien le Québec pour y avoir séjourné pendant un hiver, nous propose son millefeuille au crabe, et son ragoût de sanglier. Les chiens et les chats du quartier font souvent la sieste au milieu de la rue.

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Une terrasse dans le petit village de Porta, près de Castagniccia
PÉNÉLOPE FORTIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Le lendemain, dernier jour avant le retour à Ajaccio, nous avons fait la randonnée jusqu'au sommet de l'imposant Monte San Petrone, qui domine la Castagniccia du haut de ses 1767 mètres. Du sommet, on perçoit les scintillements de la mer Méditerranée et les montagnes du nord de la Corse. Par temps calme, on peut y entendre les cloches des vaches et des moutons de la vallée. On y a trouvé le silence.

Repères

Comment y aller?


De Paris, plusieurs lignes aériennes offrent des départs pour Ajaccio ou Bastia. Par traversier, Nice est le meilleur point de départ pour la Corse.

Quand y aller?

Tous les Corses vous le diront : juin et septembre sont les meilleurs mois de l'année pour visiter l'île. En juillet et août, des millions d'Allemands, de Français et d'Italiens cherchent à s'évader avec leurs familles, et la Corse est dans leur ligne de mire. Juin est le mois des étudiants, septembre, celui des retraités. En septembre, nous avons pu trouver des chambres et des places dans les terrains de camping partout dans l'île sans aucune réservation. La météo était superbe : nous nous sommes baignés chaque jour, et il faisait parfois trop chaud pour entreprendre une randonnée avant 15 h ou 16 h. Attention : beaucoup de terrains de camping et d'hôtels ferment leurs portes à la fin septembre.

Où loger?

On trouve bien sûr de tout en Corse, des hôtels luxueux aux terrains de camping. Les campings sont souvent très bien aménagés, et coûtent environ 20 euros par nuit, pour un couple. Les hôtels ont leur charme, mais si vous le pouvez, essayez les gîtes de séjour et les chambres d'hôtes. Il s'agit de maisons privées dont les propriétaires louent deux ou trois chambres, souvent dans un site agréable. Il faut compter 50-60 euros par personne. Le petit-déjeuner est inclus, et les hôtes font souvent à souper, que l'on paie séparément.

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Une chambre d'hôte au «Ranch» à Sorbollano.
PÉNÉLOPE FORTIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Quoi manger?

Du sanglier, par Toutatis ! On en trouve partout, si bien que le fumet qui se dégage du mets typique peut avoir des relents d'attrape-touriste. Essayez aussi les charcuteries, offertes dans les plus grands restos comme dans les dépanneurs. Dans les régions côtières, les fruits de mer sont abondants, et frais. Les huîtres sont particulièrement bonnes. En montagne, on mise plutôt sur le ragoût de porc, la saucisse, le gibier. La soupe corse traditionnelle est aussi à essayer. Il s'agit d'une soupe épaisse préparée avec des haricots blancs, des morceaux de lard et de viande de porc ou de veau. «Elle est rustique et, bien préparée, contente son homme», opine le Guide du routard. On ne saurait mieux dire.

Note aux végétariens : ce ne sera pas un voyage facile, préparez-vous mentalement à manger de la salade et des pâtes au beurre

Quoi lire?

Le Guide du routard est fort pratique pour trouver les bonnes adresses, aussi bien dans les villes qu'au fond des petits villages. Le guide Lonely Planet prête, quant à lui, une attention particulière aux sentiers de randonnée, ainsi qu'au mythique GR20, longue randonnée que l'on met deux semaines à réaliser. Le Lonely Planet a ses lacunes : il omet certaines régions moins visitées, dont la Castagniccia, petit bijou situé dans le nord-est de l'île.

Louer une auto ou pas?

La meilleure façon de visiter la Corse est en bateau à voile, ou encore à pied. Des sentiers magnifiques parcourent l'île. Cela dit, tout le monde n'a pas des mois à consacrer à un voyage, encore moins le goût de l'aventure le sac au dos. Dans ce cas, louer une voiture est la meilleure option. Côté assurances, sachez que la location d'une voiture en France inclut déjà une assurance : informez-vous avant de débourser davantage. Les Corses conduisent comme des fous et apprécieront que vous leur cédiez le passage en vous rangeant sur l'accotement.

Source: Cyberpresse
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