Vacances: avez-vous assez de deux semaines?
Les Québécois prendront deux semaines et demie de vacances cet été en
moyenne. C'est ce que révèle un sondage réalisé la firme CROP pour
l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA). Et il
semble que la crise n'ait pas vraiment d'impact sur leurs vacances,
puisque seulement 14% d'entre eux envisagent de prendre moins de
semaines de vacances cet été par rapport à l'an dernier. [/size] [size=9]Mais
deux semaines de vacances, est-ce assez pour décrocher, se reposer et
recharger ses batteries? Non, selon Éric Gosselin, professeur de
psychologie du travail et des organisations à l'Université du Québec en
Outaouais. "C'est insuffisant, surtout quand on regarde l'augmentation des problèmes de
santé psychologique au travail, dit-il. L'épuisement professionnel,
l'absentéisme et le présentéisme sont des fléaux qui ont des coûts
importants pour les organisations."
Selon M. Gosselin, la première semaine de vacances sert à décrocher progressivement et à
réduire le stress, tandis que le repos véritable commence pendant la
deuxième, bien qu'aucune étude scientifique n'ait été réalisée sur le
sujet.
Deux semaines, c'est le minimum prévu par la loi sur
les normes du travail au Québec. Après cinq ans de service au même
endroit, on obtient une troisième semaine, à moins d'avoir un employeur
plus généreux que les normes.
Mais pour ceux qui changent
d'emploi à tous les deux ou trois ans, c'est l'éternel recommencement,
avec deux semaines à chaque fois. Le nombre de semaines est accordé en
fonction de l'ancienneté au sein d'une même entreprise, et non des
années d'expérience accumulées.
Si on compare le Québec à
d'autres endroits dans le monde, notamment la France, deux semaines
c'est bien peu. "Quand on regarde le taux de productivité annualisé des
travailleurs français, on constate que même s'ils ont un mois de
vacances, ils sont aussi productifs en moins de temps.", ajoute Éric
Gosselin.