Le plus grand malheur, on l'a vécu" nous confie-t-il ce samedi matin.Il
a perdu son beau-frère Stéphane et la femme de celui-ci, Sandrine, dans
le crash du vol AF 447 Rio-Paris, le 1er juin dernier.Un mois après la disparition de l'A330, 51 corps ont été retrouvés, et tous n'ont pas été identifiés.Parmi les corps retrouvés: le pilote, français, et un steward.Après
avoir annoncé un arrêt des recherches des corps pour le 19 juin,
l'armée de l'air et la marine brésiliennes ont finalement annoncé
vendredi l'arrêt des recherches de nouvelles victimes."Que
voulez-vous qu'on y fasse? C'était prévisible. On s'est fait une
raison. On doit se faire une raison. Mais soyons honnêtes: on a encore
l'espoir que Stéphane et Sandrine fassent partie des victimes qui n'ont
pas encore été identifées" nous confie Christophe.Sur Le Post, Christophe, le beau-frère de Stéphane, réagit:Quand avez-vous su que le Brésil avait décidé de mettre fin aux recherches de corps?"Je
l'ai appris ce matin par les médias. J'ai immédiatement appelé
l'ambassadeur qui a été nommé pour communiquer avec nous. Il est sur
place, au Brésil. Il m'a dit que cette information ne lui avait pas
encore été officiellement confirmée."C'est-à-dire?"J'attends
des précisions dans la journée. Cela dit, c'est sans doute le cas.
C'est ce qui nous avait été clairement annoncé quand nous nous étions
rendus au ministère des transports: tous les corps ne seraient pas
retrouvés, ce n'était pas possible. L'hypothèse de retrouver tous les
corps des victimes n'était aboslument pas envisagée. Après, c'est vrai
qu'à ce moment-là on avait encore l'espoir de les retrouver quand même."Et maintenant?"On
doit se faire une raison. C'était prévisible. C'est comme ça. On essaie
de ne pas avoir ce genre de pensée égoïste. Et, en même temps, soyons
très honnêtes: on espère encore que Stéphane et Sandrine sont parmi les
victimes qui n'ont pas encore été identifées. Et puis on a toujours
espoir aussi de retrouver les boîtes noires qui pourront peut-être nous
aider à comprendre."Comment a réagi votre famille?"A peu
près de la même manière. On a déjà eu tellement de malheurs dans cette
histoire. C'est vrai qu'on pense surtout aux petits et qu'on aurait
tellement aimé qu'is puissent se recueillir, avoir les corps... Ce ne
sera sans doute pas le cas. Nous pensons donc à d'autres formes de
recueillement, à une cérémonie."Comment réagissez-vous à la vue des photos des débris de l'avion, des bagages?"On
peut penser que c'est particulièrement difficile de voir ça. Je pense
toutefois que ça dépend des gens. Les médias doivent faire leur
travail, et nous, ça nous aide de voir ça. Comme on n'a pas les corps,
de voir les débris, ça nous aide à matérialiser. C'est important de
visualiser."L'ambassadeur nommé par M. Fillon joue-t-il son rôle?"Oui.
A chaque fois que je l'appelle, je l'ai. Quand on lui laisse des
messages, il nous rappelle. Il nous communique les informations que
nous sommes en droit d'avoir. Rien à voir avec les couacs du début."Stéphane
était commercial pour la société CGED, qui avait récompensé ses
meilleurs vendeurs par un séjour à Rio. Il avait emmené sa femme
Sandrine.Ils vivaient à Saint-Martin-de-Sescas, en Gironde. Et laissent deux enfants de 4 et 9 ans.