Santiago de Cuba, ville chaude et endiabléeExtrait du guide Ulysse Cuba Capitale de la culture afro-cubaine au pays, Santiago de Cuba est une ville chaude sous le soleil de midi et endiablée jusqu’aux petites heures du matin. De nuit comme de jour, un rythme lointain résonne dans les rues tortueuses et escarpées de Santiago, un appel à la danse et à la découverte. Elle représente ce que La Nouvelle-Orléans est aux États-Unis ou Salvador de Bahia au Brésil. Ici les cultures se mêlent, créant une diversité ethnique unique au pays.
Les Africains, les Français, les Espagnols, les Chinois et même les Autochtones ont formé, au cours des siècles, une culture qui a influencé le reste du pays. Berceau du son, la base rythmique de la musique cubaine, Santiago de Cuba peut se vanter d’être la plus exotique et la plus typique des grandes villes du pays.
Les 25, 26 et 27 juillet sont les jours les plus importants du carnaval de Santiago, dédié à Santiago Apóstol (l’apôtre saint Jacques). C’est le moment de l’année où la ville est le plus fidèle à elle-même, alors que la joie s’empare de la population qui descend de tous les quartiers dans les rues du vieux quartier de Santiago.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Parque CéspedesLa découverte de Santiago de Cuba, qui a conservé comme nulle autre à Cuba les balcons et les portes en fer forgé caractéristiques de l’architecture coloniale, commence naturellement par le Parque Céspedes. Un monument, au centre de l’ancienne Plaza de Armas, est dédié à Carlos Manuel de Céspedes, considéré comme le «père de la patrie». Ce grand propriétaire terrien et producteur de sucre libéra ses esclaves avant de s’impliquer dans les luttes pour l’indépendance du pays au XIXe siècle.
Dominant le Parque Céspedes, la Catedral Nuestra Señora de la Asunción, communément appelée Catedral de Santiago, est l’une des plus anciennes cathédrales de Cuba. Construite en 1522 puis restaurée en 1932, cette cathédrale classique est dominée par une superbe sculpture, L’Ange de l’Annonciation, nichée entre deux hauts clochers en dôme. L’intérieur est tout de bois sculpté.
Du côté ouest du parc, la Casa Museo Ambiente Histórico Cubano est un musée reproduisant différentes ambiances coloniales par l’ameublement et la décoration. Il loge dans la Casa Diego Velázquez, un véritable chef-d’œuvre architectural de l’époque coloniale qui fut érigée en 1515 pour Diego Velázquez et qui résiste au temps. L’intérieur s’avère extraordinaire: les meubles, les toitures et les balcons sont tous originaux et de bois sculpté, des tons pastel garnissent les murs, et des boiseries et de nombreuses plantes dans le patio ajoutent aux plaisirs de la découverte.
À l’est du Parque CéspedesDu Parque Céspedes, si vous allez vers l’est, vous découvrirez certains des musées les plus intéressants de la ville, ainsi que deux parcs où se réunissent, à toute heure du jour, les habitants de la ville. Vous irez aussi vers ce grand temple dédié à la Révolution qu’est devenu le Cuartel de Moncada.
Vous pouvez monter la Calle Carnicería, puis emprunter la Calle Aguilera vers le sud jusqu’au Museo Provincial Emilio Bacardí Moreau. Ce musée est une œuvre léguée par Emilio Bacardí Moreau (1844-1922), bien connu pour son rhum. Premier maire de Santiago de la République de 1902, il acheta avec sa fortune nombre d’objets historiques, d’œuvres d’art et de pièces archéologiques. Fondé en 1899, le Museo Bacardí est considéré comme le plus ancien musée de Cuba. L’édifice actuel fut construit à partir de 1920 puis inauguré en 1927.
Au rez-de-chaussée, le musée présente une collection d’objets historiques depuis la conquête espagnole jusqu’à la guerre de 1895. On y trouve toute une section d’artisanat mambi, dont le fantastique modèle d’une de ces torpilles utilisées dans la zone de combat du Río Cauto. À l’étage, une collection de peintures et de sculptures provenant d’Europe, des États-Unis et de Cuba occupent tout l’espace. La fameuse toile de Juan Emilio Hernández Giro (1882-1953), La Jura de Hernán Cortés, y est exposée, tout comme la fameuse statue du Che signée Alberto Lescay.
Finalement, au sous-sol de l’édifice majestueux, plusieurs pièces archéologiques provenant d’Égypte et de pays des continents américains, dont une incroyable momie péruvienne, complètent l’exposition. Le fait saillant du musée est la surprenante réplique extérieure d’une rue coloniale de Santiago évoquant un décor de cinéma; cette ruelle conduit jusque dans un patio et à un puits derrière le musée. À bien des égards, il s’agit de l’un des meilleurs musées au pays.
Loma San JuanLa Loma San Juan, mieux connue sous le nom de «San Juan Hill», fut, durant la guerre de 1898, le lieu de la plus importante bataille terrestre entre Américains, appuyés d’éléments de l’armée de libération cubaine, et Espagnols. C’est ici que Theodore Roosevelt, qui allait devenir le 26e président des États-Unis, mena ses Rough Riders dans une attaque qui enflamma l’imagination fébrile de ses compatriotes. La Loma tomba finalement aux mains des attaquants, dans la seconde semaine de juillet, quelques jours seulement après la victoire de la flotte des États-Unis sur la marine espagnole. Dès lors, la ville n’eut plus qu’à se rendre.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Se dressant à environ 4km à l’est du Parque Céspedes, elle constitue un endroit charmant d’où la vue se révèle formidable. La colline a été aménagée de façon à faire honneur aux dizaines de monuments et d’armes d’époque posés là en hommage à ceux qui y ont laissé leur vie. Au bas de la colline, sur son flanc sud, se trouve l’Árbol de la Paz, immense ceiba qui marque le lieu de la reddition de la ville. Ceint de plaques de bronze portant les noms des Américains et des Cubains tombés lors des combats, ce symbole ne doit pas faire oublier les profonds différents qui déjà s’élevaient entre les deux alliés. À deux pas de là, pour bien appuyer ce fait, une lettre de Calixto García, alors responsable des armées rebelles de l’Oriente, adressée au général en chef des forces américaines, le général Shafter, annonce déjà les difficultés à venir. Datée du 17 juillet et reproduite à grande échelle, la missive présente les récriminations du général cubain qui s’y plaint ouvertement de la manière dont lui et ses troupes sont traités par les forces américaines, et plus particulièrement du fait de ne pouvoir entrer dans la ville pour prendre part aux cérémonies entourant la reddition des forces espagnoles.
Source: Canoe.ca