La Havane: encore plus belleLise Giguère - Collaboration spéciale (texte et photos)[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© Lise Giguère
Hostel Valencia, dans le quartier historique de La Havane Peu importe le temps passé depuis la dernière visite, La Havane a changé. Partout, on sent une volonté de lui redonner son lustre d’antan. C’est tout particulièrement frappant dans son quartier historique dont 40% des immeubles ont été revampés. Une splendeur!
La Habana Vieja, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, vit une véritable renaissance depuis les rénovations entreprises en 1993 par le gouvernement cubain. Le résultat est spectaculaire.
Ces anciens palais, couvents, monastères, dont certains datent de la fondation, en 1519, par les Conquistadores espagnols, sont maintenant des musées (du chocolat, du rhum, de la céramique, etc.), de bons petits restaurants avec terrasse ou des hôtels de charme.
Habaguanex, la société d’État qui gère les travaux s’est d’ailleurs employée à respecter l’architecture des lieux en s’inspirant de vieilles photographies, que l’on a pris soin de poser près de chacune des entrées. Les visiteurs ont ainsi l’opportunité de contempler leur œuvre «avant» et «après».
Il en résulte de petits bijoux comme l’hôtel Des Fraisles, un ancien monastère dont l’intérieur s’enrichit de magnifiques sculptures représentant des franciscains en prières. D’autres comme l’Ambos Mundos, où Hemingway a écrit les premiers chapitres de Pour qui sonne le glas, ont condamné la chambre 511, sa préférée, et en ont fait un Musée que l’on peut visiter pour quelques pesos.
Même les restaurants bénéficient de cette petite touche mariant le passé et le présent. C’est le cas notamment à La Imprante, une ancienne imprimerie dont la machinerie désormais silencieuse jouxte les tables.
Ville d’émotions [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Attablé à l’une des terrasses, en sirotant un traditionnel mojito ou une cerveza, difficile de ne pas succomber à la charge émotive de cette ville. Autant, l’on est touché par la beauté de ces colonnades, frontons et balcons qui ont retrouvé leur lustre d’antan, autant notre cœur se broie devant ces édifices en ruine dont les fenêtres laissent s’échapper des cordes à linge sur lesquels dansent des vêtements aux couleurs éclatantes.
Qu’est-il advenu des 70 000 habitants qui s’entassaient dans ces immeubles au début des années 90? Selon Habaguanex et d’autres sources, notamment de l’ambassade canadienne, leur relocalisation se serait faite, et continuerait de se faire, dans le respect et selon le désir de chacun. Alors que certains peuvent poursuivre leur vie dans ces nouveaux logements améliorés, on affirme que d’autres se voient offrir une maisonnette avec jardin à l’extérieur de la ville.
Il reste cependant beaucoup à faire. Heureusement, comme c’est également Habaguanex qui dirige la trentaine de restaurants et les dix-huit hôtels, 40% des profits sont réinjectés dans le fonds de restauration. Voilà pourquoi il n’est pas une rue, pas une terrasse où l’on aperçoive des grues ou des ouvriers sur des échafaudages s’affairant à sauver un vieil édifice sur le point de s’effondrer. Petit à petit, les innombrables joyaux de La Havane reprennent vie sous les yeux des touristes émus d’assister à cette renaissance.
Source: Canoe.ca