Maui, Hawaii, ParadisExtraits du Guide Ulysse Hawaii, par Claude Hervé-BazinMaui est la seule île de l’archipel qui tire son nom d’un dieu hawaïen. Un demi-dieu en fait, réputé pour son caractère jovial et bon vivant, qui pêcha avec sa ligne magique les îles du fond des mers et força, du sommet du Hale’a’kala, le soleil à ralentir sa course…
«Maui no ka o’i!» (Maui est la meilleure!) affirment ses résidants, fiers de sa beauté. Plages de sable clair à l’ouest et au sud, rouleaux ventripotents, paradis des surfeurs et des véliplanchistes, champs d’ananas et de canne à sucre au centre, pentes dénudées du majestueux volcan Hale’a’kala, pâturages verdoyants et forêt tropicale de l’est: l’île affiche sa diversité. La deuxième de l’archipel, avec 1 887 km2 et environ 135 000 habitants, toujours en tête des ventes (Waikiki excepté), Maui voit défiler chaque année près de 2,5 millions de touristes. Et pourtant seul le quart de son territoire est habité.
ATTRAITSWest Maui
LahainaFace à l’île de Lana’i, sur la côte occidentale de West Maui, Lahaina occupe une position de choix. Protégée des alizés charriant la pluie par la masse du Pu’u Kukui, elle connaît des journées radieuses, passées à la plage et surtout dans les stations balnéaire voisines, en direction nord. De son passé, elle conserve l’histoire, mais assez peu de bâtiments. Toutes les anciennes devantures en bois sont aujourd’hui occupées par des galeries, des boutiques de souvenirs et des restaurants.
Ka’anapali et la côte touristiquePremier grand complexe touristique d’Hawaii, lancé en 1959, Ka’anapali aligne aujourd’hui une brochette d’hôtels de luxe sur le bord du large ruban de sable clair – et un nombre sans cesse croissant d’appartements en copropriété. Palmes, rivières et cascades artificielles, flamants roses et objets d’art asiatiques composent autant de mini-mondes en marge du vrai. Plus au nord se succèdent Honokowai, aux immeubles locatifs plus abordables, Kahana, Napili et Kapalua, plus hauts de gamme. On peut passer ses vacances ici sans jamais connaître Maui, ou l’on peut en faire une base, près des plages, pour mieux découvrir l’ensemble de l’île.
C’est à Ka’anapali que se regroupent les plus grands hôtels de la côte ouest de Maui. Le premier des complexes touristiques de l’île s’organise entre deux terrains de golf et une jolie plage, large et longue, bordée de cocotiers et d’une succession ininterrompue d’établissements hôteliers. Tout du long se déroule la Beach Walk, une promenade aménagée se terminant peu avant les falaises de Pu’u Keka’a, sur lesquelles se perche une partie des installations de l’hôtel Sheraton. Chaque soir, on peut y assister à une cérémonie des torches et à un «plongeon de la mort», en souvenir de celui qu’y effectua le dernier grand chef de Maui, Kahekili. Ici, disait-on alors, les âmes commençaient leur périple vers l’au-delà. La baignade, à ce même endroit, et les sports nautiques sont naturellement à l’honneur.
Tout au nord de la côte touristique, Napili s’ouvre sur Kapalua, marquant un repli du littoral formant la vaste baie d’Oneloa, aux longs doigts de lave (Kapalua signifie «bras étreignant la mer»). La région, sacrée aux yeux des anciens Hawaïens, fut d’abord consacrée à l’élevage, puis à la culture des ananas. Ces derniers ont en partie cédé la place aux nouvelles nécessités d’un tourisme haut de gamme. Sur les anciennes terres du ranch de Honolua s’élève à présent le Ritz-Carlton, encadré par trois terrains de golf parmi les plus appréciés de l’île.
Le tour de West MauiLe cœur de West Maui, où se trouve le premier des volcans qui contribua à former l’île, reste l’un des endroits les plus inaccessibles de Maui. Érodé par les pluies, le Pu’u Kukui se drape dans les nuages. Les landes d’altitude, vierges de présence humaine, abritent la chauve-souris hawaïenne, des espèces endémiques rares d’oiseaux et de plantes, dont une violette rarissime et des ‘ohi’a dépassant juste quelques centimètres.
Ici, l’île offre un visage différent: les complexes hôteliers cèdent la place à une côte sauvage, entaillée de baies successives. Puis la Honoapi’ilani Highway fait place à une route côtière très étroite (certaines entreprises de location interdisent de l’emprunter, renseignez-vous). Si vous êtes sensible aux routes de montagne, mieux vaut effectuer le trajet depuis l’ouest vers Wailuku, de façon à être toujours du côté de la montagne. Le retour vers Lahaina se fait par la route 30, qui suit le littoral tout du long.
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Coucher de soleil, Kihei, Maui La plaine centraleLa côte centrale de Maui est placée sous le signe de deux seigneurs. Celui du passé, le sucre, survit encore en de vastes champs de canne occupant la plaine qui a donné à l’île son surnom de Valley Isle. Mais déjà le nouveau, celui du monde de la glisse, envahit tout. Les bourgades qui se succèdent mêlent intimement passé et présent. Wailuku, le centre politique de l’île, aux vieux bâtiments de bois et aux restaurants familiaux, fait opposition au modernisme de Kahului, centre économique de Maui, qui abrite les principaux port et aéroport de l’île. C’est pourtant bien du sucre, dans les années 1950, que Kahului naquit. Tout comme Spreckelsville et Paia, plus à l’est, qui ne jurent aujourd’hui que par la planche à voile.
Le nom de Wailuku signifie «eaux de destruction», une allusion probable aux nombreuses batailles qui eurent lieu dans les environs. Centre politique de Maui aux temps anciens, la ville reste aujourd’hui le siège des administrations du comté de Maui. Désertée dès la fermeture des bureaux, elle tente cependant, depuis quelques années, de redonner un peu de vie à son centre, aux magasins et restaurants aux devantures de bois.
La côte sudAu sud de l’isthme reliant les deux ailes du papillon Maui, s’arrondit la vaste baie de Ma’alaea, terrain de jeu, en été, des surfeurs les plus acharnés, et en hiver, des baleines à bosse. À l’ombre du Hale’a’kala, la côte sud, protégée des incursions des nuages, est la plus ensoleillée de toutes. Une enfilade de stations balnéaires s’organise: Kihei la populaire, Wailea et Makena, aux complexes luxueux. Au large flottent l’îlot de Molokini, vestige d’un cratère submergé, Kaho’olawe, sacrée pour les Hawaïens, et comme une autre île, les côtes de West Maui.
Ouverte face au sud, la baie de Ma’alaea est soulignée en son centre par un long ruban de sable s’étirant sur près de 5 km. Le port ancré sur son rivage, né près d’un ancien village de pêcheurs, est le point de départ favori des excursions en mer, particulièrement vers l’îlot de Molokini.
Le Maui Ocean Center est l’un des plus grands aquariums tropicaux au monde. La visite, mêlant divertissement et éducation, est organisée de sorte qu’elle donne l’impression de quitter le littoral pour explorer des eaux de plus en plus lointaines et profondes. Des pans entiers de récifs vivants ont été reconstitués, sur lesquels se nourrissent des myriades de poissons colorés. Les liens à la culture et à la mythologie hawaïennes sont régulièrement évoqués.
L’Ocean Center abrite aussi le Marine Mammal Discovery Center, qui fournit une bonne introduction à l’écologie des baleines, retraçant leurs migrations depuis l’Alaska vers Hawaii à l’aide d’une série de dispositifs interactifs qui intéresseront autant les adultes que les enfants.
L’est de l’île
L’arrière-paysLoin des stations balnéaires, les basses pentes du Hale’a’kala se couvrent de pâturages verdoyants piquetés de bosquets d’arbres, d’eucalyptus et de cactus incongrus. Aux abords des quelques bourgades, les champs de fleurs et de légumes s’emparent du paysage: grâce à l’altitude, on cultive ici pommes de terre et carottes, sans oublier les fameux oignons de Maui. Les fermiers furent si nombreux à s’installer ici au milieu du XIXe siècle, pour nourrir la ruée vers l’or, que la région fut surnommée Nu Kaliponi – la Nouvelle-Californie. Aucun grand complexe touristique ici, seulement des bed and breakfasts isolés profitant de la sérénité des lieux. Tout du long, la route 37 double l’isthme central en altitude, offrant de jolis points de vue sur la baie de Ma’alaea.
Le Hale’a’ kalaConstituant à lui seul les deux tiers de l’île, le Hale’a’kala, la «maison du soleil», sorti des eaux il y a juste un peu plus de 900 000 ans, culmine à 3 055 m. Le cratère qui entaille son sommet est l’un des plus grands du monde, avec une circonférence de 34 km et une profondeur de 900 m. On a coutume de dire qu’il pourrait abriter toute l’île de Manhattan.
À l’origine partie intégrante du Hawai’i Volcanoes National Park, qui englobait aussi le Mauna Loa et le Kilauea sur Big Island, le Hale’a’kala est devenu un parc national séparé en 1961 et une réserve mondiale de la biosphère de l’Unesco en 1980. Comptant 11 600 ha, le parc est centré sur le cratère du volcan, mais s’étend aussi à l’est jusqu’à la côte humide, englobant la vallée de Kipahulu, refuge d’espèces rares. Aucune route, aucun sentier ne relie les deux sections.
La route de HanaAussi incontournable qu’impressionnante, aussi luxuriante qu’arrosée par les alizés du nord-est, la route de Hana louvoie de vallée en vallée le long de la côte nord. Elle surmonte par endroits des falaises imprenables, battues par des vagues furieuses, et plonge à d’autres au tréfonds de vallées envahies par la jungle et la moiteur. Torrents et chutes d’eau zèbrent le vert profond des paysages de traînées blanches, révélant au plus près des baignoires naturelles à l’eau d’une fraîcheur revigorante.
RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
Formalités d’entréePour entrer aux États-Unis par avion, les citoyens canadiens ont besoin d’un passeport depuis le 23 janvier 2007.
ClimatOn distingue en fait deux saisons principales: l’hiver, plus frais (25°C en moyenne), marqué par des pluies plus fréquentes et plus longues; et l’été, plus chaud (30°C) et plus ensoleillé, rafraîchi par les alizés soufflant du nord-est. En hiver, ces derniers cèdent en partie la place aux vents de kona, venus du sud-est, synonymes de températures élevées et de mauvais temps. L’orientation des îles hawaïennes et leur position les unes par rapport aux autres ont d’importantes conséquences. Soumis aux alizés dominants, porteurs de pluie, les littoraux nord et est, «au vent», sont les plus humides. À l’opposé, les côtes ouest et sud, «sous le vent», sont les plus sèches – ce qui explique pourquoi toutes les stations balnéaires s’y trouvent.
Renseignements touristiquesHawaii Visitors & Convention Bureau
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Décalage horaireHawaii n’observe pas l’heure d’été. En conséquence, les îles ont cinq heures de moins que la Côte Est américaine de novembre à mars et six heures en été.
Source: Canoe.ca