Nicole C Administratrice
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| Sujet: Le «poorism», voyeurisme ou sensibilisation? Jeu 21 Jan 2010 - 15:52 | |
| Le «poorism», voyeurisme ou sensibilisation?Marie-Julie Gagnon - Collaboration spéciale[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© Keystone Press En Inde, bien avant la sortie du film Slumdog Millionnaire, des voyageurs prenaient part à des circuits pour découvrir les quartiers populaires. Ici, à Kolkata. Au Brésil, des tours opérateurs comme Favela Tour invitent les touristes à découvrir le Rio du film Cité de Dieu de Fernando Meirelle. En Inde, bien avant la sortie du film Slumdog millionnaire, des voyageurs prenaient part à des circuits pour découvrir les quartiers populaires de New Delhi. En Afrique du Sud, les «township tours» comptent de nombreux adeptes. Jusqu’où ira la recherche d’authenticité? Le «tourisme de pauvreté» soulève de nombreuses questions. D’un côté, ses adeptes disent mieux comprendre les réalités des peuples rencontrés sur le terrain. De l’autre, les détracteurs dénoncent le voyeurisme de ces touristes qui se vanteront de leur témérité et de leur «grande humanité» au retour. Certaines expériences particulièrement racoleuses bénéficient d’une couverture de presse internationale. C’est le cas de cette excursion d’un jour organisée par l’hôtel Lebua de Bangkok en 2008. Avant de prendre place devant un repas dix services préparé par cinq des chefs les plus réputés de la planète, une trentaine de convives se sont rendus dans un village pauvre du nord du pays en jet privé afin de faire du «tourisme émotionnel». L’objectif annoncé: «réduire le fossé entre riches et pauvres». Une somme a été remise aux villageois, mais ce n’est pas la «générosité» qui a retenu l’attention des médias du monde, notamment du quotidien The New York Times… Township tourLe réalisateur, photographe et blogueur français Arnaud Contreras a constaté l’engouement pour le «tourisme de pauvreté» en 2004, lors d’un tournage dans le township de Khayelitsha, proche du Cap, en Afrique du Sud. Une membre de l’association de femmes séropositives Monkey biz lui a alors présenté une plateforme où les touristes paient pour prendre des photos des townships de loin, sans devoir y entrer, et qui génère un revenu pour les ONG. «J’avais entendu parler des ces dingues qui circulaient en minibus dans le Tiers monde pour découvrir des lieux de sinistres naturels ou économiques, raconte M. Contreras sur son blogue. J’étais révolté par cela. Mais là, face au sourire épanoui de cette femme, fière de son entreprise, j’étais décontenancé.» Fort de deux expériences de tournage dans les townships, le documentariste décide alors de présenter un projet de film sur le sujet intitulé Township tour, qui n’a toutefois pas encore trouvé preneur à ce jour. Pour lui, il est clair qu’il faut aller au-delà de la dénonciation du phénomène avec ce genre de projet. «Il aurait été facile de prendre un angle à la Michael Moore, de dénoncer cette "affreuse industrie et ces méchants voyeurs", écrit-il. Mais j’aurais trahi le sourire de cette femme, sa satisfaction de pouvoir présenter sa communauté, son village, à des gens qui en ignorent d’habitude l’existence. Je n’aurais présenté qu’un point de vue des habitants du township, de ceux qui sont contre le "poorism". Ils existent, mais d’autres ont une vision différente.» Il est possible de découvrir le fruit de ses recherches et de ses réflexions sur son blogue. Pas nouveauSi les exemples de «poverty tourism» se sont multipliés au cours des dernières années, la page consacrée au sujet sur Wikipédia rappelle que des excursions du genre étaient organisées à Londres à l’époque victorienne. «Le tourisme, depuis toujours, n'est pas seulement une histoire de géographie, mais de distance sociale, a pour sa part expliqué Rachid Amirou, sociologue du tourisme et auteur de l'Imaginaire du tourisme culturel au e-zine YOUPHIL. On a souvent été voir des populations qu'on définissait comme "authentiques", ce qui veut généralement dire "pauvres". «Cela permet, inconsciemment, de vérifier sa situation de domination économique. La nouveauté aujourd'hui, c'est que c'est mis en marché.» Les pays victimes de catastrophes naturelles deviennent elles aussi des destinations de choix pour les adeptes de «poorism». Ainsi, après l’ouragan Katrina, la Louisiane est devenue très tendance chez un certain type de voyageur. Suivant cette logique, il y a fort à parier qu’Haïti deviendra la prochaine destination en vogue. Source: Canoe.ca | |
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Shavhynn Membre émérite
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| Sujet: Re: Le «poorism», voyeurisme ou sensibilisation? Jeu 21 Jan 2010 - 17:15 | |
| Cette façon de "voyager" me gêne, pour moi c'est clairement du voyeurisme. L'excuse qui consiste à dire que cela permet de se rendre compte de la manière de vivre de tel ou tel peuple ou ethnie est selon moi complètement bidon. Je ne crois pas du tout à cette "sensibilisation", il y en a partout de la misère et de l'extrême pauvreté, même chez nous, alors pourquoi choisir de l'ignorer pour une autre plus exotique et plus "à la mode"... | |
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Nicole C Administratrice
Localisation : Montréal, Québec, Canada Emploi/loisirs : Retraitée / Voyages, musique, espagnol, lecture Votre pays :
| Sujet: Re: Le «poorism», voyeurisme ou sensibilisation? Jeu 21 Jan 2010 - 17:21 | |
| Tu as tout à fait raison, Shavhynn! On n'a pas besoin d'aller si loin pour voir de la misère et de la pauvreté car il y en a partout! | |
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| Sujet: Re: Le «poorism», voyeurisme ou sensibilisation? | |
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