Campagne de sensibilisation contre le tourisme sexuel

Campagne de sensibilisation contre le tourisme sexuel
Hugo Meunier
La Presse

(Montréal) Phénomène en hausse, le tourisme sexuel des enfants fait environ 2 millions de jeunes victimes par année dans le monde, estiment les experts, dont l'organisme UNICEF. Pour contribuer à freiner ce fléau en expansion, plusieurs intervenants ont donné le coup d'envoi à une vaste campagne de sensibilisation, hier à l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau.

Le lieu était bien choisi. Chaque année, bon nombre de Québécois et de Canadiens transitent par là pour aller faire du tourisme sexuel quelque part sur le globe. Ils se rendent en Thaïlande et en Asie, des destinations tristement réputées pour ce type d'activités, mais aussi de plus en plus en Colombie, au Mexique, à Cuba et en République dominicaine.

Cette première campagne canadienne de lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants est pilotée par Aéroports de Montréal et le transporteur Air Canada, de concert avec la Sûreté du Québec, le Service de police de la Ville de Montréal et une série d'organismes engagés dans la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants.

La campagne vise à sensibiliser les voyageurs, surtout ceux qui partent en Amérique latine et dans les Caraïbes, principales destinations du tourisme sexuel canadien. La proximité et les faibles coûts pour s'y rendre font de ces destinations soleil des endroits de prédilection.

Des affiches seront placardées un peu partout dans les aéroports canadiens et des vidéos de sensibilisation sont présentées à bord des appareils d'Air Canada. La campagne invite les touristes canadiens à signaler les cas d'exploitation sexuelle d'enfants dont ils sont témoins en voyage.

Les différents acteurs présents au lancement de cette campagne ont martelé que les touristes sexuels ne sont pas au-dessus des lois et s'exposent à des poursuites et des condamnations en sol canadien pour leurs gestes posés à l'étranger. Depuis 1997, une loi permet d'ailleurs de condamner des Canadiens qui se sont livrés à des abus sexuels sur des enfants à l'étranger. Entre 1993 et 2007, environ 150 Canadiens ont été accusés d'agression sur des enfants ailleurs dans le monde, révèle une étude britano-colombienne.

Mais la majorité des Canadiens qui s'adonnent au tourisme sexuel ne sont pas des pédophiles notoires, qui s'en prennent à de très jeunes enfants. Ce sont plutôt des prédateurs dits «situationnels», qui n'avaient au départ pas l'intention d'avoir recours à des services sexuels. Le contact facile avec les jeunes filles et le laxisme des autorités dans plusieurs pays favorisent les occasions de passer à l'action. «Ce fléau n'existerait pas s'il n'y avait pas de demande», a résumé Cheryl Perera, militante et fondatrice de l'organisme One Child.

Source: Cyberpresse.ca

Très bonne initiative!!! Il faut mettre fin à ces pratiques!!!

Tu as tout a fait raison

On ne dira jamais assez fort qu'il y a bien pire que d'exploiter la misère humaine, c'est qu'il y a des gens qui en profitent et que les exploités sont toujours du même côté...

Touristes sexuels, soyez avertis
Josianne Desjardins - Agence QMI

Considérant que les Canadiens ne sont pas assez informés des poursuites en justice entamées contre les touristes sexuels, une série d’organisations ont lancé jeudi une première campagne à Montréal pour inviter les voyageurs à prendre conscience de leurs agissements auprès des enfants à l’extérieur du pays.

À l’approche de la Journée internationale des droits de l’enfant, Aéroports de Montréal et les organismes impliqués rappellent désormais aux voyageurs, au moyen d’affiches, qu’ils ne sont pas à l’abri des lois canadiennes lorsqu’ils sont à l’étranger.

Au courant des prochains jours, les affiches représentant une photo de voyage sur laquelle un homme fait une accolade à une jeune fille, seront installées dans les corridors de l’Aéroport Montréal-Trudeau.

Au bas de la photo où les visages sont barbouillés, on peut lire : « Si tu ne peux montrer ce que tu fais en vacances, tu ne devrais pas le faire ».

Saisies de matériel aux douanes

Selon la Sûreté du Québec, un grand nombre de touristes sexuels se font prendre à leur jeu, une fois rendus aux douanes.

« Nous interceptons, via les douanes, avec nos détecteurs, plusieurs personnes qui possèdent du matériel de pornographie juvénile », souligne Éric Parent, lieutenant-enquêteur à la Sûreté du Québec.

En effet, de 2004 à 2009, 755 articles contenant de la pornographie juvénile, comme des clés USB et des cellulaires, ont été saisis aux différentes frontières pour entrer au pays.

Acte banalisé

« Il y a une banalisation de l’acte qui est criminel. Une fille qui dit à 13 ans qu’elle a envie de ça…un homme adulte ne doit pas passer le cap. Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas de policiers dans le pays que ce n’est pas interdit », affirme Nadja Pollaert, directrice générale du Bureau international des droits des enfants.

De plus, cette dernière invite les voyageurs à le signaler s’ils sont témoins de comportements relatifs à l’exploitation sexuelle d’un enfant. « Quand vous voyez un enfant en danger ici, vous le signalez donc ça doit être rapporté partout ailleurs », ajoute-t-elle.

Cheryl Perera, fondatrice de One Child, un organisme basé en Ontario, a raconté des histoires dans lesquelles les individus promettaient d’offrir « de la nourriture et des jouets en l’échange de services sexuels ».

« Ce genre d’incidents n’arriverait pas si ces hommes n’existaient pas », clame-t-elle.

Depuis 1997, les Canadiens qui commettent des abus sexuels sur des enfants en voyage peuvent être condamnés, une fois de retour au pays.

Amérique latine

L’Amérique latine fait partie des destinations ciblées par la campagne, largement convoitée par les touristes canadiens tout au long de l’année.

D’ailleurs, plus de 1500 filles et garçons seraient victimes d’exploitation sexuelle chaque année en Colombie. Ce nombre augmenterait à environ 5000 durant la haute saison touristique, selon Nadine Grant, directrice du programme Plan Canada.

Cette dernière fait toutefois remarquer que la plupart des touristes sexuels qui se sont livrés à une activité sexuelle impliquant un enfant n’étaient pas nécessairement des pédophiles.

« Nous remarquons que ce sont plutôt des touristes opportunistes qui peuvent se laissent tenter. Les pédophiles sont beaucoup moins nombreux », précise-t-elle.

En 2007, sur les 842 millions de touristes répertoriés dans le monde, le Bureau international des droits des enfants estime à 10 % le nombre de touristes sexuels.

Deux millions d’enfants sont victimes d’exploitation sexuelle chaque année.

Source: Canoe.ca