La Havane en sept temps

La Havane en sept temps
David Patry - Journal de Montréal

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Chaque année, 600 000 voyageurs canadiens choisissent Cuba comme destination soleil. Mais l'île de Fidel Castro n'a pas que ses plages à offrir aux vacanciers, elle est aussi une mine inépuisable de trésors culturels dans sa capitale, La Havane. Voici donc sept activités qui vous feront voir ce petit coin de paradis comme vous ne l'avez jamais vu.

Si les plages de Cuba méritent certes de faire partie des plus belles du monde, il reste que l'île a beaucoup plus à offrir à ses visiteurs qu'un simple bain de soleil. En fait, on peut visiter Cuba comme on visite Paris ou New York, simplement en allant prendre un bain de culture.

La capitale de Cuba, La Havane, est certainement la plus intéressante. Le touriste bien avisé pourra y passer plusieurs jours sans se lasser. Bien sûr, l'espagnol prédomine, mais en mélangeant un peu de français et d'anglais, on arrive à se faire comprendre partout.

Histoire riche
D'ailleurs, les Espagnols dominent le paysage. Ceux-ci, dit-on, n'ont jamais considéré La Havane comme une colonie, mais plutôt comme une province à part entière de l'Espagne, ce qui nous vaut aujourd'hui tous ces bâtiments à l'architecture impressionnante et cette richesse, marquée à coups de fontaines et de statues, qui parsèment les rues de la ville.

Le passage des Américains, suivi de l'époque soviétique, a également laissé des traces indélébiles. Mais c'est surtout cette fameuse révolution, menée par Fidel Castro, qui donne à Cuba et à La Havane leur petit halo de mystère qui nous pousse toujours à en savoir et à en voir davantage.

Tour de ville
Dans ce petit tour de ville, nous vous proposons d'aller marcher sur le malecon et le prado, d'entrer dans le Capitole, de faire le tour de la citadelle du Parque Morro Cabana, d'aller fouler la Plaza de la Revolucion ou de suivre les traces de l'écrivain Ernest Hemingway. Sans oublier le vieux quartier de La Havane, qui n'a rien à envier au Vieux-Québec.

En fait, chaque voyageur de passage à Cuba devrait s'arrêter deux ou trois jours à La Havane. Surtout qu'un sentiment d'urgence nous envahit en marchant dans la capitale cubaine. Le tourisme, de plus en plus important, la transforme tranquillement. La santé chancelante de Fidel Castro laisse planer le mystère quant à son avenir politique.

Le visage de La Havane pourrait bien changer à tout jamais. Déjà, les vieilles voitures américaines partagent la route avec de plus en plus de véhicules neufs.

En province, les férus d'histoire et de héros ne voudront pas manquer le monument dédié à Ernesto "Che" Guevara, planté sur sa tombe et son musée de Santa Clara. Vraiment, quitter le confort de la plage quelques jours vaut la peine.

1. Le vieux quartier
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Le programme de restauration des édifices
coloniaux dans le vieux quartier de La Havane,
mené à même les revenus du tourisme, fait des miracles.

Voilà un endroit mythique qui gagne à être découvert. Fondée en 1519 par les Espagnols, La Havane a su conserver ses monuments baroques et néoclassiques de même que ses maisons plusieurs fois centenaires munies de balcons et de cours intérieures impressionnantes.

Pour tout cela, le vieux quartier de La Havane a fait son entrée dans le patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco en 1982. On le visite à pied afin de mieux s'imprégner de son esprit, franchement sympathique. En fait, on s'y sent chez soi.

Comptez au moins une bonne journée afin d'en avoir un aperçu intéressant.

Que ce soit à la Plaza Vieja, où l'on peut voir les bienfaits du programme de restauration des bâtiments mis sur pied par le gouvernement de Cuba, ou encore dans une ruelle, où un vendeur itinérant vous offre des arachides grillées dans un cornet de papier, chaque recoin du vieux quartier vaut le détour.Ne manquez pas non plus la Plaza de Armas et la Plaza de la Catedral.
Dans les parcs, de jeunes Cubains s'adonnent à leur sport préféré, le baseball, avec les moyens du bord. Les balles sont souvent faites de ruban gommé, et les bâtons se résument parfois à une simple branche. Joignezvous à eux si vous le désirez, ils en seront ravis. Surtout si vous avez une balle ou un gant à leur laisser.

N'hésitez pas à entrer ou même à passer la nuit dans un des 17 hôtels d'époque, complètement rénovés et fort luxueux, qui se trouvent dans le secteur. Chacun de ces hôtels est géré par la société Habaguanex, dont les profits générés par le tourisme sont réinvestis dans la restauration de nouveaux bâtiments. Le vieux quartier compte pas moins de 52 musées, 8 églises, 38 cafés et 30 restaurants qui en font un lieu bouillonnant de vitalité culturelle et économique.

2. Bienvenue au Capitole

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Le Capitole, à La Havane

On se croirait à Washington, George W. Bush en moins. Le Capitole cubain ressemble à s'y méprendre à son grand frère américain. Normal, il a été construit par les Américains entre 1910 et 1939.
On peut le visiter moyennant quelques CUC. Notez qu'il faut payer un peu plus cher si on veut pouvoir prendre des photos à l'intérieur.

Bien sûr, il y a l'architecture de cet édifice imposant, mais on trouve également à l'intérieur de nombreux artistes cubains vendant toiles, sculptures et bijoux qui méritent l'attention.
À la sortie, des photographes vous attendent avec leurs appareils d'une autre époque, afin de vous vendre un souvenir de votre passage. Typique.


3. Promenade sur le malecon

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Un jeune s'amuse avec un seul patin à roues alignées sur le malecon.
L'endroit romantique par excellence! D'une longueur de sept kilomètres, le malecon est construit en bordure de mer. Il s'agit d'un large trottoir où se croisent amoureux, baigneurs, pêcheurs et fêtards, selon le moment de la journée.

Une bonne marche sur le malecon vous permet d'admirer au loin la citadelle Parque Morro Cabana, qui protège le port de La Havane. Le dimanche, les Cubains se donnent rendez-vous en grand nombre sur le malecon. Lors de notre passage, de jeunes enfants s'adonnaient à une guerre de balles d'algues, la version tropicale d'une guerre de balles de neige. Tout simplement craquant!

Non loin de là, vous passerez devant la section des intérêts américains, l'équivalent de l'ambassade des États-Unis à La Havane, qui ne passe pas inaperçue. Les Cubains ont fait ériger un champ de 138 drapeaux noirs devant le bâtiment, afin de cacher un tableau électronique qui diffuse des messages destinés aux Cubains. Bien sûr, Cuba et les États-Unis n'entretiennent pas de relations diplomatiques. C’est l’ambassade de la Suisse à La Havane qui héberge la section des intérêts américains. Il existe à Washington une section des intérêts cubains, également abritée par les Suisses.

Arrêtez-vous également à l’hôtel Nacional, un des plus beaux de Cuba, avant de poursuivre votre marche sur le malecon. Mais attention! Par temps venteux, les vagues qui viennent frapper le mur de béton vous garantissent une bonne douche. Vous comprendrez alors pourquoi les bâtiments situés juste de l’autre côté de la rue, malgré des réfections fréquentes, sont si abîmés. C’est que ceux-ci doivent résister aux assauts de lamer qui se feront, gageons-le, de plus en plus nombreux avec le réchauffement climatique.

Plus à l’ouest, le malecon rejoint le prado, autre endroit où la marche est agréable à Cuba. Vous y croiserez plusieurs Cubains qui profitent des grands bancs de marbre pour se reposer.

4. Plaza de la Revolución

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Voici un endroit qui a une valeur symbolique certaine et qui constitue un incontournable de La Havane. C'est effectivement à la place de la Révolution, un large espace bétonné qui rappelle l'époque soviétique, que Fidel Castro a rendu ses discours les plus mémorables.

C'est là aussi que l'armée a défilé pour démontrer toute sa puissance. Juste en face, l'édifice du ministère de l'Intérieur montre sur sa façade un immense visage du Che.

On y trouve également le mémorial de José Marti, en hommage au patriote et écrivain cubain. La place de la Révolution s'anime particulièrement le 1er mai, fête des travailleurs.

5. Le mythe Guevara

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L'édifice du ministère de l'Intérieur de Cuba à
l'effigie de la vedette locale, Ernesto «Che» Guevara.

Vous croyez que Che Guevara est omniprésent au Québec, son visage étant visible sur les t-shirts de tous les jeunes rêveurs? Attendez de voir à Cuba, où le Che est un héros national et, surtout, une attraction touristique.

En plus de se trouver sur la monnaie locale, son visage orne les murs. C'est sans parler de la musique! La chanson du Che est la plus chantée par les musiciens, suivie de près par Guantanamera. L'indigestion vous guette...

Ceux qui veulent mieux comprendre le mythe devront se rendre à Santa Clara, à plus de 250 kilomètres de La Havane. Là se trouve la tombe du Che, avec l'inscription «Hasta la victoria siempre« (Jusqu'à la victoire toujours), mots que le Che a laissés à son ami Fidel Castro.

Juste en dessous, le musée du Che nous apprend qui a été cet homme ayant participé à la libération de Cuba. On découvre son passé de médecin, ses voyages, ses amis, ses loisirs. Malheureusement, les inscriptions sont en espagnol seulement.

6. Sur les traces d'Hemingway

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«Mon mojito à la Bodeguita. Mon daïquiri à la Floridita», disait Hemingway.

Le célèbre écrivain américain Ernest Hemingway, prix Nobel de littérature en 1954, était tombé en amour avec Cuba, qu'il a fréquenté plusieurs années entre 1930 et 1950.

Ses quartiers dans La Havane sont aujourd'hui devenus de véritables attractions touristiques. À commencer par l'hôtel Ambos Mundos, situé tout près de la Place d'Armes, où il a habité pendant des années. Moyennant quelques CUC (la monnaie cubaine), vous pouvez visiter sa chambre du cinquième étage, restée intacte depuis l'époque. Hemingway y a écrit Pour qui sonne le glas.

Tant qu'à être sur place, allez donc jeter un coup d'œil à la terrasse de l'hôtel, au sixième étage. La vue magnifique sur le vieux quartier de La Havane en fait l'endroit rêvé pour prendre une boisson fraîche et profiter du beau temps.

Parlant de rafraîchissements, un voyage à Cuba n'en serait pas un sans goûter au célèbre mojito, cette boisson alcoolisée à base de rhum (du Habana Club, il va de soi) dans laquelle on mélange de la menthe fraîche et du sucre dans un grand verre de soda. Tout simplement savoureux.

Ernest Hemingway buvait les siens à La Bodeguita del Medio, un petit bar du vieux quartier où l'on sert les meilleurs mojitos de l'île. L'endroit est très fréquenté par les touristes, et l'ambiance est soutenue par un groupe de musiciens cubains. Évidemment, des souvenirs d'Ernest Hemingway ornent les murs. Et si vous donnez un assez bon pourboire, peut-être vous prêtera-t-on un marqueur pour laisser votre nom sur les murs de l'établissement, au milieu de milliers d'autres touristes qui y ont laissé leur trace.

Grand buveur, Ernest Hemingway ne se contentait pas de mojitos. Il était aussi un grand fan de daïquiris. C'est à la Floridita qu'il sirotait les siens, un autre endroit où vous devriez vous arrêter. «Mon mojito à la Bodeguita. Mon daïquiri à la Floridita», disait-il.

Cuba compte également un musée dédié à Ernest Hemingway situé non loin de La Havane, dans sa maison Finca Vigía, où il a habité pendant des années.

7. Citadelle du Parque Morro Cabaña

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El Morro

Depuis des centaines d'années, la forteresse du parc Morro Cabaña veille sur le port de La Havane. Les Québécois y trouveront des airs de la Citadelle de Québec.
Niché sur le sommet d'un haut récif, l'endroit offre une vue imprenable sur la capitale cubaine.

En plus d'un phare qui a jadis orienté tant de marins, le parc contient un musée, témoin du passé militaire de Cuba.

Ne manquez pas la cérémonie des coups de canon chaque jour à 21h.

Source: Canoe.ca