Les Cubains fêtent 50 ans de révolutionAgence France-Presse
La Havane[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Cuba fête aujourd'hui les 50 ans de la révolution de Fidel Castro.
Photo: ReutersLes Cubains se préparaient à marquer jeudi le cinquantenaire de l'une des dernières révolutions marxistes au monde, mais sans leur chef historique Fidel Castro, retiré du pouvoir, et dans un climat d'austérité en raison de la situation économique difficile de l'île.
Les festivités organisées dans la soirée à Santiago de Cuba (sud-est), l'ancien QG de la guérilla de Fidel Castro, seront présidées par le frère et successeur de ce dernier à la présidence, Raul Castro, 77 ans.Le chef jadis flamboyant de la révolution cubaine, âgé de 82 ans, qui a défié sur son île dix présidents américains, devrait être absent des festivités, lui qui n'a pas fait d'apparition publique depuis sa maladie en juillet 2006, qui l'a forcé à se retirer du pouvoir.
La présence à Santiago de Cuba du président vénézuélien Hugo Chavez, ami des Castro et chef de file de la gauche radicale en Amérique latine, était très incertaine.
A la veille des festivités, Raul Castro a estimé que la révolution n'avait pas été un échec en dépit des difficultés économiques et de la confrontation constante avec les Etats-Unis.
«Cela n'a pas été un échec, même dans ces conditions. Ce fut un combat de tous les instants», a déclaré Raul Castro, tout en prévenant qu'il y avait «encore beaucoup à faire».
«Il ne faut pas croire que dorénavant, tout sera facile. Peut-être que dorénavant, ce sera encore plus difficile», a dit le président qui a annoncé il y a quelques jours la suppression progressive des «subsides excessifs» et des «gratuités indues» à la population.
Dans les rues de La Havane ou de Santiago, des drapeaux cubains avaient été déployés ainsi que des banderoles glorifiant la révolution.
«Les fêtes ne seront pas aussi grandioses que nous l'aurions souhaité en raison de la situation économique», a déclaré à l'AFP un responsable cubain sous couvert de l'anonymat.
C'est à Santiago, deuxième ville du pays, que Fidel Castro, alors âgé seulement de 32 ans, a annoncé le «début de la révolution» après la fuite à l'étranger du dictateur Fulgencio Batista.
La révolution, aussi portée par le légendaire guérillero argentin Ernesto «Che» Guevara (1928-1967), est devenue marxiste en mai 1961, après la tentative d'invasion d'exilés cubains, soutenus par la CIA, de la «Baie des Cochons».
John F. Kennedy décréta en février 1962 un embargo toujours en vigueur aujourd'hui mais que le président élu américain Barack Obama qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier, a promis d'alléger.
A Washington, un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe, a assuré que le message du président sortant George W. Bush au peuple cubain était que les «Etats-Unis continueraient à (le) soutenir dans sa quête de liberté».
«Cela a été 50 ans de lutte et de sacrifice, mais le pire c'est que les gens ont perdu la force de lutter. Aujourd'hui Raul annonce qu'on doit se serrer la ceinture, quand ce n'est pas une chose, c'est une autre», dit Rolando Gonzalez, 68 ans.
Le pays, frappé en 2008 par trois ouragans qui ont causé selon les autorités des dégâts de 10 milliards de dollars (20% du PIB), est toujours officiellement en «période spéciale en temps de paix».
Celle-ci a été décrétée au moment de l'implosion de l'URSS et de l'arrêt des subsides de son allié soviétique en 1991, qui a entraîné des pénuries énormes et un nouvel exode de milliers de Cubains.
L'île de 11,2 millions d'habitants peut depuis compter sur le Venezuela qui lui fournit 100.000 barils de pétrole par jour, mais les conditions de vie restent très difficiles pour les Cubains dont le salaire moyen est de 20 dollars par mois.
La question des droits et libertés reste par ailleurs un sujet sensible alors que l'île compte, selon les dissidents cubains, 219 «prisonniers politiques».
Source: Cyberpresse.ca