La France lance son passeport biométrique

La France lance son passeport biométrique
Thierry Vigoureux

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L'agent de sécurité étudie la première page intérieure, notamment la ligne dite MRZ
du bas qui donne des informations d'identité grâce à une lecture optique. Il vérifie en
outre la deuxième reproduction de la photo, celle qui complique la tâche des
faussaires. Nouveau aussi, les tags des codes à barres permettent d'avoir accès
aux données biométriques.

Rendre très difficile la falsification et permettre un passage fluide des frontières, tel est l'objectif du passeport biométrique.

4 000 mairies et préfectures. Il sera possible de faire établir ce nouveau passeport biométrique (technologie Sagem Sécurité du groupe Safran) dans l'une des 4 000 mairies ou préfectures équipées d'ici à la fin juin. On pourra donc aller près de son bureau ou sur son lieu de vacances. Actuellement, seul le département de l'Oise est équipé. Suivront la Marne puis le Nord. Paris est prévu en mars.

Six mois d'avance pour la France. Au lendemain du 11 Septembre, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), délégataire de l'ONU pour édicter les normes des documents de voyage, avait recommandé la généralisation d'un passeport biométrique permettant d'identifier le visage, les empreintes digitales et l'iris des voyageurs. L'Union européenne a rendu obligatoire la délivrance de cette nouvelle génération de documents à partir du 30 juin 2009, les autres titres restant valables jusqu'à la fin de leur validité. La France a donc six mois d'avance. La photo est obligatoire , mais les autres options restent facultatives. Ces données sont intégrées dans une puce placée dans la dernière page du document. Le passeport doit pouvoir être lu par simple passage sur une table de contrôle, exactement comme un Pass Navigo dans les transports en commun parisiens.

Les faux, détectables en 10 points. Le nouveau passeport européen (donc français) ressemble beaucoup à l'ancien. À première vue. Une légère surépaisseur de la dernière page de couverture trahit la puce. Et dix éléments top secret permettent d'identifier un faux. Citons seulement la reliure cousue selon un algorithme très précis.

Une photo prise sur place. Devant l'employé de mairie et sa ministation informatique « Titre électronique sécurisé » avec appareil photo, capteur d'empreintes, scanner et imprimante thermique, il faut se présenter avec le formulaire Cerfa rempli à l'encre noire. Y sont indiqués les documents à fournir (acte de naissance, justification de domicile, etc.). L'agent administratif scanne le tout. Inutile de fournir une photo, elle est prise gratuitement sur place. Mais surtout, un logiciel vérifie que ses dimensions, le cadrage, la position du front, l'arrière-plan gris souris et non pas blanc (au total, 17 critères requis !) sont bien conformes aux normes OACI.

Les dix doigts numérisés. Mais seuls les index sont stockés dans la puce, avec la photo. Les autres empreintes sont conservées au cas où une blessure ou un plâtre ne permettraient plus l'identification. Les empreintes des enfants de moins de 6 ans ne sont pas recueillies, car elles ne sont pas définitivement formées. Un reçu est délivré.

Coût du timbre fiscal : 89 €. La hausse du timbre fiscal à fournir, qui passe de 60 à 89 € (30 à 45 € pour les mineurs), n'est pas liée au coût du document biométrique. Ce montant a été retenu par la loi de finances 2009. Il est possible d'acquérir un passeport biométrique à l'ancien tarif, mais… seulement jusqu'à la fin du mois de décembre. Un e-mail, SMS ou courrier prévient que le passeport est prêt. Scannés et numérisés, les documents fournis sont transmis en quelques millisecondes dans un centre industriel de l'Imprimerie nationale, dans le nord de la France. L'impression prend quelques minutes et le passeport revient là où ont été effectuées les formalités. Seul le titulaire peut le récupérer contre présentation du reçu et vérification d'une empreinte digitale.

Le passeport électronique délivré actuellement reste valable dix ans et n'a pas lieu d'être changé.

Source: LeFigaro.fr