Vers des frais auxiliaires dans le secteur des croisières?

Vers des frais auxiliaires dans le secteur des croisières?
André Désiront, collaboration spéciale

Carnival Cruise Line mène actuellement un projet-pilote intitulé «Faster to the fun», autrement dit «Plus vite vers le plaisir», qui, aux yeux de bien des observateurs, constitue un premier pas vers l’instauration de frais auxiliaires dans le secteur des croisières.

Proposé au coût de 49,95 $ par cabine, ce forfait, qui n’est pas sans rappeler «l’option plus» de Transat, permet de notamment de bénéficier d’un embarquement prioritaire, d’accéder en priorité aux navettes qui assurent le débarquement aux ports d’escales et de choisir son heure de débarquement à la fin de la croisière. Il est testé sur deux croisières au départ de Miami : celle du 20 août à bord du Carnival Imagination et celle du Carnival Liberty du 25 août.

Certains agents de voyages américains croient que si le test s’avère concluant, la formule sera étendues à tous les navires de Carnival et adoptée par d’autres compagnies de croisières qui surveillent l’expérience avec intérêt. Ils pensent que celles-ci ne rêvent que d’imiter les transporteurs aériens pour qui les suppléments constituent maintenant une source majeure de revenus. Cela, afin de compenser l’érosion progressive des prix.

Cette opinion est partagée par plusieurs agents de voyages québécois. «Aujourd’hui, tous les fournisseurs cherchent des moyens d’aller chercher plus de sous dans les poches de leurs clients», constate Jean Colette, président de Club Voyages Dumoulin et ancien directeur des ventes de Carnival pour le Québec. «En bout de ligne, c’est le consommateur qui est responsable. Nous essayons de lui vendre du rêve, mais lui veut d’abord obtenir un prix. Donc les fournisseurs dont les prix sont tirés vers le bas doivent trouver des moyens de compenser.»

Chez Croisières pour tous, une agence de Laval spécialisée dans le secteur, Guy Bergeron estime que tous les éléments qui contribuaient à faire de la croisière une expérience particulière sont promis à la disparition, tout comme l’ont été les éléments qui faisaient le charme d’un voyage en avion. «Aujourd’hui, les compagnies aérienne font payer pour des prestations qui, voici 15 ans, faisaient partie intégrante du service, comme les repas à bord ou le transport des bagages», dit-il. «Je vois venir cela dans le secteur des croisières. Déjà, sur Norwegian Cruise Line, la qualité des repas s’est considérablement dégradée. Il faut aller dans les restaurants payant du bord pour bien manger.»

Un agent de voyages américain interrogé par le magazine spécialisé Travel Weekly indiquait, toutefois, que la multiplication des mégas paquebots de 3000 passagers et plus devraient assurer une certaine popularité à ces forfaits permettant des embarquements et débarquements prioritaires.

Source: La Presse

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