L'oenotourisme, filon d'or de Bordeaux et sa régionLAURENT ABADIE
Agence France-Presse
Bordeaux[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Bordeaux attend avec impatience l'ouverture début 2015 de son centre culturel et touristique du vin.
Sur notre photo, la «Bordeauxthèque» du vin.
PHOTO: FOURNIE PAR LES GALERIES LAFAYETTE L'oenotourisme est un secteur économique majeur pour la région Aquitaine et la ville de Bordeaux qui s'enorgueillit de recevoir près de trois millions d'oenotouristes par an, partageant leur séjour entre le vignoble, la ville classée à l'UNESCO et le littoral aquitain.
Bordeaux attend avec impatience l'ouverture début 2015 de son centre culturel et touristique du vin, vaste projet de 63 millions d'euros qui prévoit d'accueillir plus de 400 000 personnes par an, pour officiellement se draper du label de «première destination oenotouristique d'Europe».
Dans l'attente de ce produit phare d'appel pour touristes, l'office du tourisme de Bordeaux répond depuis 2004 à la demande croissante d'activités autour de son prestigieux vignoble.
«Bordeaux n'était pas historiquement très ouverte sur l'oenotourisme et nous étions en retard sur d'autres régions et beaucoup d'autres pays», reconnaît le président de l'Office du tourisme de Bordeaux, Stéphane Delaux.
Depuis 2005, alors que seul un circuit de découverte était proposé cette année-là, le nombre d'oenotouristes recensé a augmenté de 143% et 52 circuits de découverte du vignoble sont aujourd'hui proposés.
Avec des guides multilingues, les crus classés ont investi dans l'accueil de leurs grandioses chais pour entretenir l'image de prestige qui sied à leur étiquette. Certains visent une clientèle fortunée en proposant des nuitées au château et une restauration haut de gamme.
Les viticulteurs à la renommée plus modeste tablent eux sur un complément de ressource par de la vente directe de bouteilles. Nombreux sont ceux proposant également des chambres d'hôtes avec repas pris en famille et, bien évidemment, dégustations.
D'autres misent sur l'aspect instructif avec des cours de dégustation ou d'assemblage des cépages du Bordelais. Les familles ne sont pas oubliées: des jeux de piste interactifs ou des randonnées à la découverte de la flore sont également organisés.
«L'oenotourisme ce n'est pas simplement faire déguster et vendre des bouteilles, mais c'est construire des produits qui soient enrichissants pour expliquer le vin, faire comprendre le vignoble, son histoire et son art de vivre», souligne M. Delaux, satisfait qu'existe aujourd'hui «une vraie dynamique autour des propriétaires sur «comment ouvrir le vignoble»».
Les circuits les plus demandés sont ceux menant sur les prestigieux terroirs du Médoc, avec ses appellations Pauillac, Margaux, Saint-Julien, et de Saint-Emilion.
Mais, souligne Sophie Gaillard, responsable d'un pôle oenotourisme spécialement crée à l'Office du tourisme de Bordeaux, «il y a aussi de très belles découvertes à faire dans les côtes de Bordeaux avec un patrimoine architectural considérable, notamment à Blaye», avec sa citadelle Vauban inscrite à l'UNESCO, «et dans l'Entre-deux-mers» avec des accueils familiaux chaleureux.
Les étrangers, 30% des trois millions d'oenotouristes annuels selon l'Office du tourisme, sont les plus friands des circuits à la journée en autobus.
Pour répondre à la demande de ceux désireux de programmer eux-mêmes leur découverte, l'application pour téléphone intelligent «Bordeaux wine trip» permet par géolocalisation de trouver activités et prestataires.
«Le tourisme est aujourd'hui un secteur économique majeur pour la région Aquitaine et la ville de Bordeaux», indique M. Delaux: «C'est la combinaison «Bordeaux ville classée (au patrimoine mondial de) l'UNESCO» et «Bordeaux, le vin» qui crée cette demande. Et nous avons un potentiel considérable à exploiter», considère-t-il.
L'objectif est «de développer cette filière pour une clientèle à fort pouvoir d'achat», dit-il, soulignant que «de nombreux hôtels et restaurants se sont crées aux abords de Bordeaux et dans le vignoble», avec 13 tables étoilées.
Source:
La Presse