Afrique du Sud: Le Cap veut protéger ses baigneurs Justine Gerardy | AFP[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Photo Shutterstock
Une plage du Cap, fermée en raison de la présence de requins. Les autorités de la ville du Cap envisagent d'équiper une célèbre plage de filets à requin, après les attaques de plusieurs grands requins blancs contre des baigneurs ces dernières années.
Depuis 2004, deux baigneurs ont été tués dans les eaux turquoises qui entourent le Cap. La dernière victime en date est un jeune surfeur de 20 ans: un requin de cinq mètres lui a arraché la jambe le 19 avril. Il n'a pas survécu à sa blessure.
«Se faire manger par un poisson»L'Afrique du Sud, où les requins s'approchent des côtes essentiellement l'été, ne recense pourtant que 10% des attaques dans le monde, mais compte un tiers des 24 personnes tuées par des squales dans le monde ces trois dernières années.
«Se faire manger par un poisson géant est quelque chose de terrifiant, et les gens ont des réactions totalement disproportionnées par rapport au risque réel. En réalité, les baigneurs ont un risque sur 253 millions d'être tués par un requin», essaie de tempérer Sarah Titley, la directrice du projet Shark Spotter (repéreur de requins), lancé en 2004, prévoyant de placer des guetteurs armés de jumelles le long des plages à touristes.
D'ailleurs, ajoute-t-elle, "des baigneurs ont souvent raconté qu'ils avaient été frôlés par des requins sans que rien n'arrive, ce qui veut dire que si les requins étaient vraiment affamés de chair humaine, nous aurions beaucoup plus d'attaques".
«Nous ne voulons pas tuer les requins»Pour rassurer les foules, la ville du Cap envisage pourtant d'installer, en plus des guetteurs, des filets anti-requin, notamment pour protéger la célèbre plage de Fish Hoek, où s'ébattent à la belle saison des milliers de baigneurs insouciants.
«Il s'agit d'une série de filets fixes à mailles très fines, de sorte que rien ne peut les traverser», explique l'élue municipale Felicity Purchase.
«Il fallait qu'on trouve quelque chose de pratique, qui ne ferait pas de dégâts, nous ne voulons pas tuer les requins, ni endommager les autres formes de vie marine.»
Le grand requin blanc, qui peut mesurer jusqu'à six mètres de long et peser deux tonnes, est une espèce protégée, placée sur la liste rouge des espèces menacées par l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
Protégés par des filetsLes filets à requins restent pourtant objet de polémique, et l'utilisation de filets d'une technologie plus ancienne avait même été repoussée il y a quelques années. Mais les autorités s'inquiètent de la baisse de la fréquentation touristique à chaque nouvelle apparition de requin. Et soulignent que ces filets spécifiques sont déjà utilisés avec succès à Hong Kong et aux Seychelles.
«Ça créera une zone protégée, qui rassurera les parents quand leurs enfants se baignent, et les personnes plus âgées, plus lentes à sortir de l'eau en cas d'alerte au requin», ajoute Mme Purchase, qui précise que deux filets coûteront 750 000 rands (95 000$). Assez pour protéger un bout de plage.
À son avis, les plages protégées par ces filets deviendront totalement sûres: «Je crois que ça pourrait être la fin des attaques de requins», prédit-elle.
Impensable, évidemment, d'installer des filets le long des 307 kilomètres de côtes de la ville du Cap. Mais une dizaine de plages sont depuis longtemps sous la surveillance des gardiens aux jumelles, qui sonnent l'alerte au moindre aileron suspect.
Et tant pis pour ceux qui veulent jouer aux héros. Un touriste britannique a perdu une partie de sa jambe l'an dernier pour avoir voulu se baigner un jour où la plage de Fish Hoek était fermée à cause d'une alerte aux requins.
Source:
Canoe.ca