Bahamas: le tourisme renaît sur EleutheraYves Ouellet, collaboration spéciale
Le Soleil[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sous le pont Glass Window, deux mers se rejoignent : les eaux bleu
marine de l'Atlantique et la surface turquoise de la mer des Caraïbes.
YVES OUELLET, COLLABORATION SPÉCIALE Les Bahamas représentent l'une des plus extraordinaires destinations soleil qui se puissent pour qui veut s'éloigner du tourisme de masse et découvrir un environnement insulaire authentique et paisible dans ce qu'on appelle les out islands, à l'écart de Nassau et de Freeport.
Eleuthera se trouve à 80 km à peine de Nassau. Elle forme un trait effilé sur 180 km de longueur, mais sa largeur dépasse rarement 2 km. Une route la traverse d'un bout à l'autre et, lorsqu'on la parcourt, on s'étonne de la faible densité de population (8000 habitants), des terres agricoles en friche et de nombreux silos livrés à tout vent.
Une autre particularité de cette route demeure la section du pont Glass Window, où l'érosion a ouvert le récif. À l'est, on distingue les eaux bleu marine de l'Atlantique qui frappent la falaise et, de l'autre, la surface turquoise de la mer des Caraïbes.
Sous le pont, qui fait peut-être 50 mètres, les deux mers se rejoignent et se repoussent mutuellement, la sévérité de l'une ne s'accommodant pas de la nonchalance de l'autre.
Eleuthera... Son nom grec signifie «liberté», un terme qui colle fort bien à cette île qui affiche avec insistance sa différence culturelle et ses préoccupations environnementales après avoir été éprouvée par un destin difficile.
Dès le début du XXe siècle, Eleuthera a accueilli quelques grandes fortunes de l'époque, venues profiter des douceurs du climat et des lois foncières avantageuses.
L'une d'entre elles, l'Américain Arthur Vining Davis, est bien connu au Québec puisque, en tant que président d'Alcoa (l'ancêtre d'Alcan), il a orchestré à partir de 1925 la construction de la ville qui porte son nom, Arvida, et de l'aluminerie qui s'y trouve toujours. Avec l'indépendance des Bahamas, en 1973, les riches villégiateurs et les propriétaires étrangers des terres agricoles ont tout simplement fui Eleuthera. La situation s'est aggravée avec la crise économique du début des années 80, alors que tous les grands hôtels ont fermé leurs portes, réduisant à néant l'industrie touristique, qui commence à peine à renaître de ses cendres.
C'est cependant ce qui permet aujourd'hui à Eleuthera de se donner une vocation distincte, axée sur le développement durable, ainsi qu'une renaissance hôtelière harmonieuse s'adressant à une clientèle qui aime frayer hors des marges.
Le modèle CocodimamaPremière escale, le complexe hôtelier Cocodimama, situé à 3 km de l'aéroport de Governor's Harbour. On sent tout de suite à Eleuthera une différence marquée comparativement aux autres îles. Pas de marinas comme on en trouve partout ailleurs et qui constituent le fondement du tourisme dans les îles.
Ici, on parle de villégiature en appartements (condominiums) tout équipés. L'ambiance s'avère de toute évidence très relaxe et le tourisme se prête d'abord à l'oisiveté, la plage, la piscine, la bonne bouffe, la lecture et la détente.
Le stress tombe d'ailleurs en mettant le pied à la réception du Cocodimama, dont la douceur du décor apaise sur le coup. Et plus encore lorsqu'on admire la mer sublime par le cadre de porte dans lequel le vent pousse les rideaux fluides.
La plage, très large et absolument magnifique, est l'une des rares du côté caraïbe de l'île. Le groupe de gestion qui possède l'endroit exploite également des hôtels aux États-Unis, au Québec et dans les Maritimes, et il a pour ses installations d'Eleuthera des projets d'envergure qui se réaliseront d'ici le printemps 2013... Appartements de luxe, marina et expansion majeure. Cela changera probablement quelque peu l'ambiance intimiste de ce très agréable complexe.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]À Pineapple Fields, sur le versant atlantique, la mer est à une minute de marche et on n'a que pour soi une plage sans fin.
PHOTO COLLABORATION SPÉCIALE YVES OUELLET Pineapple FieldsL'exemple parfait de cette nouvelle volonté qui se matérialise est le complexe Pineapple Fields, une superbe découverte sur le versant atlantique du centre de l'île. Il s'agit d'un groupe de condos à propriété internationale.
Le directeur de l'endroit, David Barlyn, incarne avec une passion communicative l'art de l'hospitalité et la nouvelle philosophie d'Eleuthera, tournée vers la nature.
Lui qui a développé dans le passé plusieurs projets touristiques majeurs reste intarissable lorsqu'il parle des nouveaux défis qu'Eleuthera est à relever.
Son associé est Chris Blackwell, fondateur du mythique Compass Point Studio de Nassau, où presque tous les grands noms du rock ont enregistré entre 1977 et 2010.
Le terrain de Pineapple Fields se présente comme un immense jardin tropical, alors que les terres intérieures du complexe abritent une ferme d'ananas, comme au XIXe siècle, quand l'île dominait ce marché mondial.
Ils se lancent maintenant dans l'équitation avec l'aménagement d'une écurie qui accueille huit chevaux et qui offrira des randonnées pour les débutants sur la plage ou en forêt.
L'ambiance générale du complexe de style colonial s'avère vraiment relaxe. Les gens chuchotent à la piscine. La mer est à une minute de marche et on n'a que pour soi une plage sans fin, juste un peu moins belle que celles du versant caraïbe.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]À
Squires Estate, des villas de charme d'un romantisme fou, comme seuls les Italiens savent les faire.
PHOTO COLLABORATION SPÉCIALE YVES OUELLET L'auberge de rêveSquires Estate, villas de charme... Jamais qualificatif n'aura été aussi juste. Un coup de foudre, c'est tout ce qui peut traduire le sentiment éprouvé lors de la visite de ce petit complexe touristique d'un romantisme fou.
Il fallait des Italiens pour redonner à ces six édifices coloniaux datant du XIXe siècle tout leur charme d'autrefois, en y ajoutant des touches de design, des nuances d'ambiance ou des signes discrets de modernisme dans une atmosphère visuelle résolument nostalgique.
Avec un sens aiguisé du détail et un souci des proportions digne d'un architecte, ce groupe de villas historiques compose un havre de paix et de beauté comme on en voit très rarement.
Pas une pièce sans un élément de décor, un morceau de mobilier, un agencement de couleur ou un point de vue qui ne laisse pantois. Tout s'installe dans la sobriété et la simplicité, allant parfois jusqu'au dénuement, comme c'est le cas avec ce corridor, au haut des marches de la villa Belmont, dont le mur est orné de trois cadres sans tableau, qui laissent voir le mur immaculé.
Les têtes de lit proviennent de portails antiques sculptés. Les meubles, trouvés partout dans le monde, démontrent une créativité débridée qui culmine dans la petite salle d'aisance du rez-de-chaussée, dotée d'un vieux trombone comme lavabo. Dans la cuisine, le comptoir de marbre glisse pour dévoiler le lavabo. Une douche minuscule trône sous les combles au milieu de la grande chambre, dont le balcon livre une vue saisissante sur la mer, la ville et la piscine idyllique.
Les clients peuvent louer une villa ou une chambre et partager les espaces salon et cuisine. On trouve restaurants et épiceries à quelques minutes de marche seulement. Et le prix? Étonnant, tout compte fait! Environ 200 $ la nuit.
Harbour IslandAutant sa voisine immédiate, Eleuthera, se démarque par sa sérénité et sa marginalité, autant Harbour Island mène un train de vie exubérant, grouillant, comme une fourmilière en vacances.
Les voyageurs qui ont découvert ce coin de paradis, comme la comédienne Brooke Shields, que nous avons croisée lors d'une fête sur la plage, se gardent bien d'en parler, conservant pour eux son incroyable plage rose qui s'étire sur les 5 km de la côte est de l'île, ses eaux chaudes, ses possibilités de pêche, d'apnée et de plongée, son climat idéal où l'on compte les averses mensuelles sur les doigts d'une main durant la saison des pluies et son ambiance unique, même si on peut parfois s'y sentir à l'étroit.
Le kart de golf est le seul véhicule utilisé sur cette petite île de 5 km² où l'on accède par traversier rapide à partir de Nassau ou par bateau-passeur de l'île d'Eleuthera.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]PHOTO COLLABORATION SPÉCIALE YVES OUELLET RepèresLes deux aéroports de l'île d'Eleuthera sont desservis par plusieurs compagnies aériennes au départ de Fort Lauderdale (Floride) ou de Nassau. Les hôtels d'Eleuthera proposent un programme étoffé d'activités nautiques et de visites guidées.
Deux visites incontournables : Leon Levy Native Plant Reserve, pour la flore indigène et la faune aviaire. Eleuthera Island Farm, pour les fruits et légumes frais et l'ambiance amicale.
Pineapple Fields :
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Cyberpresse.ca