Les tavernas grecques, simplement délicieux

Les tavernas grecques, simplement délicieux
Ève Dumas
La Presse


(Athènes, Grèce) À Athènes et dans les petits villages des environs, on attend les vacanciers avec impatience. Les tavernas sont à moitié vides, ce printemps. Dans une des institutions les plus réputées de la région de Markopoulo, à 40 minutes de route d'Athènes, nous sommes le seul groupe, 10 clients. Mais nous sommes les plus heureux des clients. La cuisine populaire de ce pays méditerranéen est tout simplement divine.

Chaque petit village de Grèce a au moins une taverna. Ce sont des établissements sans chichi, au décor parfois rustique (comme celle où nous avons mangé dans les montagnes du Péloponnèse), parfois un peu clinique, souvent folklorique, mais plus rarement chic. Certes, il y a à Athènes la très belle taverna Kouvelos toute blanche, récemment rafraîchie, mais on ne va pas dans ces restaurants populaires pour admirer le mobilier. Ce sont la cuisine généreuse puis l'ambiance authentique et décontractée qui font leur charme.

Le midi, on peut toujours avaler sur le pouce un gyro bien dodu commandé dans un des innombrables comptoirs. Trois euros donnent droit à un délicieux sandwich et à une généreuse assiette de frites maison. Mais les vacanciers moins pressés (et ceux qui veulent éviter la musique à l'intérieur!) s'installeront sur une terrasse de taverna.

Pour l'importateur de vin Theo Diamantis notre «guide» lunch est synonyme de souvlakis. Quand il est à Athènes, le Montréalais d'origine grecque s'arrête toujours à la taverna Bairaktaris, dans le quartier central Monastiraki. Ici, on sert de très généreuses portions de souvlakis, que toute personne normalement constituée aura du mal à finir. Theo commande aussi une portion d'herbes fraîches, ou plutôt, une «montagne» de beau persil, qui verdit nos assiettes autrement composées de pitas, de brochettes de porc, de tomates grillées et d'oignon cru.

La vie au marché

Après, question de digérer, cap sur le marché central d'Athènes. Il faut à tout prix arpenter les nombreuses allées de cette ancienne agora de la rue Athinas. Tant géographiquement que sociologiquement, c'est le vrai coeur d'Athènes.

Ici, les expressions «toutes les parties de l'animal» ou «du museau à la queue» prennent tout leur sens. Têtes d'agneau, intestins, rates, coeurs, tripes et testicules trouvent quotidiennement preneur. Ça grouille et ça grenouille. Avec leurs tabliers maculés de sang, les bouchers crient les prix du jour avec leurs voix de stentor. Certains d'entre eux occupent des stands appartenant à leur famille depuis plus d'un siècle.

Si l'odeur du sang et de la chair fraîche ne vous incommode pas, vous pouvez vous attabler à l'une des tavernes du marché de viande pour goûter à la spécialité de ce lieu hors du commun: le patsa. Mais attention, cette soupe d'intestins et d'abats mystère n'est pas pour les coeurs ni les estomacs sensibles. On dit cependant qu'elle guérit tout, de la gueule de bois aux maladies du sang. Les Athéniens s'en délectent à toute heure de la journée, même le matin.

Le marché de poisson est à parcourir absolument, idéalement avec des souliers fermés! Toutes les créatures marines vivant dans l'Égée s'y trouvent, et aussi quelques espèces importées. En face, abondance de fruits et de légumes, d'olives, de fromages et de légumineuses s'offrent en spectacle, colorés et parfumés. Sous le marché de légumes, près des boutiques d'olives, il existe un restaurant normalement peu connu des touristes où on choisit ce qu'on mange en regardant sur les tables voisines et où le vin apparaît sur la table comme par miracle, que vous l'ayez commandé ou pas!

Au menu

Le soir, manger dans une taverna d'Athènes et de ses environs, c'est se faire bombarder de spécialités toutes plus appétissantes les unes que les autres. Le service se fait dans un style «familial». Les serveurs déposent tous les plats au centre.

Le repas commence toujours par une série d'entrées (ou mezze): feta sous toutes ses formes - en tranches, en purée, en tourte, en feuilleté -, verdures sautées, dont la délicieuse plante sauvage stamnagathi, l'incontournable tatziki, des salades variées - chou très finement émincé, concombres, tomates, carottes - des purées de légumineuses... À elles seules, les entrées constituent un repas végétarien fort copieux.

Il faut apprendre à ménager sa panse pour le deuxième tour. Arrivent les côtelettes d'agneau et de mouton. Les Grecs aiment leurs côtelettes (qu'elles soient de porc ou d'agneau) minces et bien cuites. Le gras devient ainsi délicieusement croustillant. On pourra évidemment commander d'autres spécialités carnées, mais l'agneau est incontournable. Dans une «psarotaverna», on vous proposera plutôt une multitude de poissons et fruits de mer apprêtés le plus simplement du monde.

Au dessert, le yaourt maison est incontournable, généralement servi avec du miel ou des confitures de fruits. On verra aussi des gâteaux de semoule bien imbibés de sirop ou de miel ou le magnifique portokalopita, un dessert à l'orange et à la pâte phyllo.

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Adresses

Taverna Bairaktaris 2, place Monastiraki, Athènes, 210-321-3036

Taverna Kouvelos 66, rue Gennaiou Kolokotroni, Athènes, 210-922-1183

Telis 86, rue Evripidou, Athènes, 210-324-2775 (pour les côtelettes de porc)

Marché central d'Athènes Entre les rues Athinas, Evripidou, Eolou et Sofokleous, ouvert du lundi au samedi, de 8h à 18h.

Source: Cyberpresse.ca