Rio, la ville merveilleuseAndrée LeBel
La Presse[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La plage Copacabana, à Rio de Janeiro.
PHOTO ANDRÉE LEBEL, LA PRESSE (Rio de Janeiro) Située entre mer et montagnes, Rio de Janeiro est l'une des plus belles villes du monde. Et son ambiance est incomparable. La «ville merveilleuse» baigne dans une légère insouciance qui s'épanouit sur les plages urbaines, au rythme de la samba.
La métropole brésilienne bénéficie d'un métissage d'une richesse inouïe. Les cultures portugaise, africaine, européenne et sud-américaine s'y entremêlent depuis sa fondation. Les visiteurs sont accueillis chaleureusement dans cette ville de 7 millions d'habitants. Et ils ont le choix entre une multitude d'attraits touristiques, dont plusieurs lieux de légende.
Le Pain de sucreC'est la carte postale de la ville. Visible de loin en mer, le Pain de sucre (Pao de Açucar) garde l'entrée de la baie de Guanabara. On peut également apercevoir l'imposant bloc de granit de plusieurs parties de la ville.
Idéalement, on y va tôt le matin pour éviter la chaleur. Des téléphériques conduisent les visiteurs jusqu'au sommet, en deux étapes de trois minutes chacune. L'attente est rarement de plus de 30 minutes.
Un premier téléphérique nous mène sur le mont Urca, à 224 m. Plusieurs belvédères sont aménagés sur ce plateau, et il faut prendre le temps d'en faire le tour, car chacun révèle un point de vue différent, avec l'Atlantique d'un côté et la baie de Guanabara de l'autre.
Du mont Urca, un autre téléphérique nous conduit au sommet du cône du Pain de sucre, à 396 m à pic sur la mer. L'espace est réduit, mais la vue à 360 degrés est exceptionnelle. La plage de Copacabana qui se déroule le long de la mer, le magnifique pont qui relie Rio à la ville de Niteroi, le Christ du Corcovado et le quartier résidentiel Urca suscitent la frénésie des photographes.
Corcovado et le Christ rédempteurLe Christ aux bras tendus est l'un des principaux symboles de Rio. «Ce n'est pas le Christ souffrant sur la croix, précise avec fierté le guide. C'est un Christ plein de bonté, qui regarde et protège la ville.» Il faut toutefois une bonne dose de détermination pour s'y rendre, au sommet du mont Corcovado.
De 8h30 à 18h30, il y a des queues interminables pour acheter le billet, qui comporte une heure de départ. Des Brésiliens chantent et dansent pour oublier la chaleur et alléger l'attente. Le petit train à crémaillère quitte la gare toutes les 30 minutes. Pendant le trajet de 5 km, qui dure 20 minutes, il traverse la forêt de Tijuca, qui à elle seule vaut le déplacement. Très dense, elle renferme des arbres de toutes sortes, des fougères et des fleurs, des centaines d'oiseaux et plusieurs espèces d'animaux. De temps en temps, une petite éclaircie permet d'apercevoir la ville.
En descendant du train, il faut encore emprunter un ascenseur et ensuite des escaliers mécaniques, avant de se retrouver au pied de la gigantesque statue en pierre de savon et béton. Le Christ rédempteur fait 38 m de hauteur et pèse 11 454 tonnes. C'est la plus grande sculpture d'art déco du monde.
Inaugurée en 1931, l'oeuvre de l'ingénieur brésilien Heitor da Silva Costa et du sculpteur français Paul Landowski (pour la tête et les mains) n'est pas facile à photographier. Bien des touristes n'hésitent pas à se coucher par terre en espérant la saisir en entier.
En plus du spectaculaire Christ rédempteur, il y a les vues époustouflantes de la ville. Presque deux fois plus haut que le Pain de sucre, le mont Corcovado (690 m) offre lui aussi une vue à 360 degrés sur les différents quartiers de Rio. C'est comme si on voyait la ville d'un hélicoptère.
Pour redescendre, il faut jouer du coude, car les places dans le train sont réservées à l'aller seulement. Même s'il faut compter au moins une demi-journée pour voir le Christ rédempteur, la visite en vaut grandement la peine.
Les plagesImpossible de visiter Rio de Janeiro sans s'accorder au moins quelques heures de détente dans le sable blanc. La plage fait partie intégrante de la vie des Cariocas. Les plages urbaines sont fréquentées par tout le monde. On y va pour rencontrer des amis, passer du temps en famille et faire de l'exercice. C'est le lieu de tous les rendez-vous, aussi bien romantiques que d'affaires. La baignade est secondaire et sert surtout à se rafraîchir.
Rio de Janeiro compte plus d'une vingtaine de plages. Les plus populaires sont assurément Copacabana et Ipanema, qui jouissent d'une renommée mondiale.
IpanemaIpanema est la plage chic, celle de la jeunesse dorée, des jolies filles et des gars musclés. Autrefois, c'était la plage des artistes, mais quand on a détruit leurs maisons pour faire place à de luxueuses tours d'habitation dans les années 1970, beaucoup d'entre eux ont migré vers d'autres quartiers.
C'est à Ipanema qu'est née la bossa-nova avec la chanson The Girl from Ipanema. Tom Jobim et le parolier Vinicius de Moraes auraient composé leur chanson au début des années 1960 dans un bar d'Ipanema. Interprétée par Joao Gilberto, et Stan Getz au saxophone, la chanson est connue dans le monde entier.
La plage d'Ipanema est divisée en sections, qui correspondent aux numéros de station des secouristes. On trouve notamment la section des surfeurs (7), des homosexuels (
, des familles (10). La section 11 est réservée aux financiers qui, plutôt que de louer un bureau à grands frais, travaillent directement de la plage. Munis d'un téléphone intelligent et d'un ordinateur portable, ils transigent pendant toute la journée à l'ombre d'un parasol.
Ipanema, c'est aussi le quartier résidentiel le plus cher de Rio et celui du shopping chic.
CopacabanaC'est la plage la plus fréquentée de Rio de Janeiro. Le soir du 31 décembre, c'est à Copacabana que les Cariocas se réunissent pour accueillir la nouvelle année. Peu importe leurs croyances, ils jettent des fleurs à la mer (selon une tradition africaine) avant qu'un feu d'artifice colore le ciel pendant de longues minutes.
Souvent décrite comme «Manhattan en bikini», Copacabana est bondée dès les premières heures du matin. Même si elle n'a pas toujours eu bonne réputation, elle n'est pas vraiment dangereuse pendant le jour, à condition bien sûr de prendre les précautions d'usage. Les autorités y ont installé des caméras de surveillance et les policiers sont nombreux à y patrouiller.
La plage Copacabana doit une partie de sa notoriété au Copacabana Palace. Inauguré en 1923, cet hôtel de grand luxe a été l'un des premiers édifices construits sur la plage. Jusque dans les années 1950, il a accueilli quantité de têtes couronnées et les plus grandes vedettes de l'époque. Par la suite, il a perdu ses lauriers jusqu'à ce que la chaîne Hotels Orient-Express lui redonne sa splendeur d'autrefois.
Le Copacabana Palace est entouré de beaux édifices art déco, de grands hôtels et d'une multitude de cafés-terrasses. En fait, toute l'Avenida Atlantica est intéressante, y compris le trottoir. Dessiné par Burle Marx, il est composé de petits pavés noirs et blancs disposés en forme de vague.
Au 290, Avenida Atlantica, Marius est reconnu comme l'un des meilleurs restaurants de Rio. Dans un décor absolument unique (qui a des airs de caverne), c'est le royaume des fruits de mer. Les clients peuvent déguster à volonté homards, huîtres, crabes, oursins, crevettes, moules, etc. L'abondance du buffet est inimaginable. Et ce n'est qu'une entrée. Des serveurs circulent ensuite entre les tables pour offrir des pièces de viande : boeuf braisé, rôti ou grillé, saucisses, porc, agneau, poulet, etc. Tout est bon et il faut manger lentement pour apprécier pleinement le festin. Les Cariocas y passent des heures.
Source:
Cyberpresse.ca