La Jamaïque se sépare de la couronne britanniqueAFP & Jean-Charles Dierickx
La Première ministre jamaïcaine a annoncé mardi qu’il était temps pour son pays de couper le cordon avec la monarchie britannique. La Jamaïque veut accéder à une indépendance totale.
C’est Portia Simpson-Miller, Première ministre et leader du Parti national du peuple jamaïcain qui a fait cette déclaration avant de déjeuner avec le prince Harry, en visite sur l’île à l’occasion du soixantième anniversaire du règne d’Elisabeth II.
Un pays membre du CommonwealthLa Jamaïque était une colonie britannique de 1670 à 1962, date à laquelle l’île accède à son indépendance sous l’impulsion des mouvements nationalistes, elle rentre alors dans le Commonwealth. De part son adhésion au Commonwealth britannique, c'est la reine Elisabeth qui est à la tête de l’État, même si ce rôle est symbolique.
"Je pense qu’il est temps pour nous d’accéder à une indépendance totale" a annoncé la Première ministre à la BBC. Elle a toutefois précisé qu’il ne s’agissait pas de "se débarrasser de la reine". "J’admire la reine, je l’apprécie beaucoup", "mais du point de vue de notre histoire, nous avons des choses à faire", a-t-elle affirmé.
Un passé douloureuxL’histoire de la Jamaïque est fortement liée à l’esclavage : l’emploi zélé d’esclaves, dès 1672, par la Grande-Bretagne, eut comme conséquence de faire de l’île l’une des principale plaques tournantes de la traite des noirs, on comptait 300 000 esclaves à la fin du 18ème siècle.
"Aucune race ne devrait vivre ce que nos ancêtre ont subi" "Si l’Angleterre souhaite s’excuser, c’est d’accord, pas de problèmes" a déclaré Portia Miller en précisant toutefois qu’elle ne cherchait pas à recevoir une forme de compensation.
"Nous avons fait un long chemin de l'esclavage jusqu'au vote pour l'indépendance et nous sommes aujourd'hui une nation (...) et notre maturité implique que nous allions maintenant vers une forme de gouvernement qui nous permettrait de prendre totalement en charge notre destin", a-t-elle ajouté.
Vers la République de JamaïquePortia Miller, qui a pris ses fonctions en janvier, avait promis cette émancipation dans sa campagne électorale. La Première ministre veut lancer cette année le processus qui conduira la Jamaïque à devenir une république. Assurant que la Jamaïque était "un fervent soutien du Commonwealth", elle a aussi noté qu'il y avait d'autres membres de cette organisation "qui bénéficient aujourd'hui d'un statut de république, y compris dans la région". "Même si la reine n'est plus le chef d’État de la Jamaïque, elle sera toujours la bienvenue", a poursuivi la Première ministre.
Le Prince Harry en visite anniversaire[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Des enfants accueillent le prince Harry, à Kingston
AFP Troisième dans l’ordre de succession au trône, le prince Harry effectue une visite en Jamaïque dans le cadre d’une tournée des États du Commonwealth organisée à l’occasion des 60 années de règne de sa grand-mère. Après avoir déjeuné avec Portia Miller, le prince Harry a également participé à une course aux côtés d’Usain Bolt, le meilleur sprinteur mondial.
Le prince Harry a surpris l'athlète jamaïcain qui lui montrait comment placer ses pieds sur les starting-blocks en démarrant soudainement pour quelques mètres de course. "Le prince Harry a démarré en tête, même si nous ne sommes pas sûrs que Usain Bolt ait réellement essayé" de se lancer, a indiqué Clarence House, résidence officielle du prince de 27 ans et de son père le prince de Galles, dans un message Twitter.
Louant les talents des sportifs de la Jamaïque, le prince Harry a ensuite conseillé à ses hôtes "de ne pas courir jusqu'en Amérique, vous avez assez de talents ici. Vous avez des athlètes pour la génération à venir".
Source:
RTBF.be