La cité perdue des TayronasCharles Dubé
La Presse[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le site de la cité perdue est constitué de 169 terrasses
gazonnées construites à même le flanc des montagnes.
PHOTO: CHARLES DUBÉ, LA PRESSE (Santa Marta) L'Amérique latine regorge de vieilles cités autochtones qui font rêver les voyageurs avec leur histoire, leur beauté et leur exotisme. Randonnée vers les ruines des Tayronas, perdues dans la jungle.
La Sierra Nevada de Santa Marta est située à quatre heures de route de Carthagène. C'est perché au coeur de cette jungle que se trouve la cité perdue des Tayronas. Elle est moins connue que les Machu Picchu ou Chichén Itzá, mais le site que les autochtones appellent Teyuna vaut le détour. Ne serait-ce que pour la cinquantaine de kilomètres de randonnée qu'il faut franchir pour y accéder.
Redécouverte par des chasseurs de trésor dans les années 70, la cité perdue, fondée autour de l'an 800 - 650 ans avant Machu Picchu - a longtemps été écartée du monde touristique en raison des tensions entre l'armée colombienne, les groupes paramilitaires et les FARC. Depuis le milieu des années 2000, la situation s'est beaucoup calmée et l'ancienne cité Tayrona est de nouveau accessible.
Cinq jours de randonnéeLe site de la cité perdue est constitué de 169 terrasses gazonnées construites à même le flanc des montagnes. Autrefois, on y trouvait les huttes des Tayronas, dont l'empire couvrait une bonne partie de la côte de Colombie, dont la Sierra Nevada de Santa Marta.
L'endroit était accessible par hélicoptère jusqu'à récemment, mais on ne peut désormais s'y rendre qu'à pied, pour des raisons environnementales. L'excursion se fait généralement en cinq jours.
Décembre, janvier et février, soit la saison sèche, est le meilleur moment pour faire la randonnée. Mais peu importe le mois, les voyageurs doivent s'attendre à beaucoup d'eau et de boue en chemin. Lors de notre passage, début décembre, le temps était très simple à prédire: soleil et chaleur accablante le matin, pluie diluvienne l'après-midi. Les excursions sont d'ailleurs organisées autour de cet horaire: on marche le matin et on se réfugie dans les camps l'après-midi.
La première journée est de loin la plus difficile. Après le départ de la ville, tôt le matin, la route en camion est longue. Notamment deux heures sur un chemin de terre tortueux et accidenté vers un petit hameau, où le dîner est servi. De là, c'est le temps d'enfiler les bottes ou souliers de randonnée.
Rapidement, on traverse une première rivière à gué. Par la suite, le chemin plonge au coeur de la jungle où la chaleur, l'humidité et le terrain accidenté rendent la marche bien plus ardue, mais aussi beaucoup plus gratifiante. À la tombée de la nuit, après quatre ou cinq heures de marche, sous une pluie torrentielle, on arrive à deux autres rivières, excellentes occasions de se rafraîchir avant d'arriver au camp, à la noirceur.
Les deuxième et troisième journées, beaucoup plus courtes - on ne marche que le matin - permettent pleinement d'apprécier la richesse des paysages et de la végétation, la beauté des rivières, des chutes où l'on peut se baigner et la saveur des fruits tropicaux cueillis à même les arbres. Mais, tout de même, en faisant attention aux serpents. La morsure d'un serpent corail peut s'avérer fatale en moins de 12 heures, prévient le guide.
Ce n'est que le quatrième jour, après une heure de randonnée, qu'on arrive au pied de l'escalier de 1200 marches de pierre construite il y a plus de 1000 ans par les Tayronas. Il traverse la cité perdue. À son sommet, à 1200 m d'altitude, des militaires se feront un plaisir de nous vendre un coca ou une bière pour nous aider à célébrer notre réussite.
Après une visite du site, qui abritait de 2000 à 8000 personnes à son apogée avant d'être abandonné pendant la conquête espagnole, et un peu de repos, il est temps de prendre le chemin du retour. Cela prendra quelques heures cette journée-là et toute la matinée de la cinquième journée. Suivra un repas copieux au village avant le retour en camion vers Taganga ou Santa Marta, où les plages de sable blanc seront parfaites pour se reposer... le lendemain.
Repères
Comment y aller?De très rares touristes se lancent à l'assaut de la Cité perdue par leurs propres moyens, une expérience peu recommandée. La très grande majorité fait affaire avec une des agences offrant la randonnée. Turcol (
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Quoi apporter?
En raison de la difficulté de la randonnée et des services offerts, les différents guides suggèrent d'apporter le moins de choses possible. Un sac à dos de jour ; un ensemble de vêtements pour la marche qui sera trempé la plupart du temps par la pluie et la traversée de rivière ; un ensemble de vêtements secs, gardé dans un sac de plastique pour le soir ; les effets personnels et d'hygiène ; une bonne paire de souliers et des sandales ; quelques collations ; une lampe de poche. Et beaucoup de chasse-moustiques.
Source:
Cyberpresse.ca