L'hébergement chez l'habitant, un modèle de plus en plus couruAudrey Kauffmann
Agence France-Presse
Paris[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le «couchsurfing» consiste à profiter gratuitement d'un canapé ou d'une
chambre chez un inconnu, en s'engageant en contrepartie à accueillir
un jour un quidam chez soi.
PHOTOS.COM Les bons plans d'hébergement dénichés sur internet auprès de particuliers connaissent un essor sans précédent, comme en témoigne le succès du site Airbnb, qui s'installe cette semaine en France, ou le boom des locations d'Abritel.
Dans le monde du voyage, les petits arrangements entre internautes se déclinent désormais sous toutes les formes et génèrent une offre croissante qui attire tous les publics, jeunes couples, célibataires, seniors, familles..., tant pour des séjours de loisirs que professionnels.
L'échange d'appartements ou de maisons pour les vacances est très en vogue, tout comme le «couchsurfing», qui consiste à profiter gratuitement d'un canapé ou d'une chambre chez un inconnu, en s'engageant en contrepartie à accueillir un jour un quidam chez soi.
En monnaie sonnante et trébuchante, l'un des immenses succès est la location de chambre chez l'habitant, ou d'un logement entier en l'absence de l'hôte, pour une nuit, une semaine ou plus.
Le site Airbnb, qui ouvre ce mercredi des bureaux à Paris pour poursuivre son expansion fulgurante, met ainsi en contact voyageurs et hébergeurs, en prélevant des commissions. Les logements proposés (plus de 100 000 dans 19 000 villes à travers le monde) ont souvent un cachet particulier, du loft au château en passant par la cabane, la carlingue d'avion transformée en chambre aérienne, l'igloo et autre yourte.
L'objectif est de voyager «autrement» en introduisant un dialogue avec l'hébergeur, de «se sentir non pas comme un touriste à Paris, mais comme un Parisien», dit à l'AFP Brian Chesky, 30 ans, co-fondateur d'Airbnb.
Apôtre de «la consommation collaborative», il rêve de rassembler les gens «dans une nouvelle économie de partage». «Aujourd'hui, les gens se sentent partie d'un tout plus grand qu'eux, et cherchent à partager leurs expériences», estime le jeune Américain.
Trois matelas pneumatiquesCréé en 2008, Airbnb est l'une des pépites du web. Elle compte 300 salariés et a déjà levé trois fois des fonds, dont 112 millions de dollars l'été dernier. Cinq millions de nuitées ont déjà été réservées via ce site, les trois quarts hors des États unis. Paris est le 2e marché après New York, avec 270.000 nuits réservées en 2011.
Airbnb trouve son origine dans trois matelas pneumatiques: «Mon copain Joe et moi, on s'est fait un peu d'argent en louant des matelas chez nous» à des gens en panne d'hôtel lors d'une conférence à San Francisco, raconte Brian Chesky, à l'époque jeune diplômé en design.
De ce concept d'«Airbed and breakfast» (matelas gonflable et petit-déjeuner) est né «Airbnb», un site lancé fort opportunément à l'été 2008 en marge d'un congrès démocrate à Denver (États-Unis) où les hôtels affichaient complet. «Une centaine de personnes se sont logées grâce à nous», se souvient Chesky.
Après Paris, Airbnb s'ancrera bientôt à Barcelone, Copenhague, Milan, Moscou et São Paulo.
«Depuis la fin des années 2000, on constate l'émergence d'un nouveau type de tourisme. Les gens cherchent des expériences uniques lorsqu'ils voyagent», estime Cyrille Coiffet, directeur général d'Abritel, filiale française du groupe américain HomeAway, principal concurrent d'Airbnb.
Né en 2005, le groupe HomeAway a lui aussi grandi à vitesse grand V. Il a racheté BedandBreakfast.com, des sites de locations de vacances en Grande-Bretagne, en Allemagne mais aussi en Italie ou en France, comme Abritel, en levant 400 millions de dollars auprès d'investisseurs.
HomeAway est devenu le leader mondial de la location de vacances en ligne, avec près de 625 000 logements dans le monde, loués surtout à la semaine, dont 70 000 en France.
«Depuis 2008, le volume d'annonces augmente sur Abritel de 15 à 20% par an, contre 10% auparavant», dit à l'AFP M. Coiffet. «C'est dû à la crise - les hôtels étant environ 50% plus chers - et au développement de Google», ajoute-t-il. Et pour arrondir les fins de mois, «de plus en plus de gens proposent leur résidence principale à la location, surtout dans les villes».
Source:
Cyberpresse.ca