Les airs de grandeur de SingapourAndrée Lebel
La Presse[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Inauguré en 2010, Marina Bay Sands a transformé
la silhouette de Singapour.
PHOTOS.COM (Singapour) Singapour est devenu une destination excitante. Sa silhouette se transforme à un rythme effréné et les architectes font preuve d'une audacieuse excentricité. Le complexe Marina Bay Sands, le Singapore Flyer et le ArtScience Museum sont de nouvelles icônes issues de véritables prouesses technologiques. Petite tournée architecturale dans la mégapole asiatique.
Conçu par Moishe Safdie, l'architecte d'Habitat 67 à Montréal, le complexe Marina Bay Sands se dresse au bord de la baie du même nom, dans le quartier des affaires de Singapour. Les trois tours de 55 étages, coiffées d'une structure qui ressemble à un navire, défient l'imagination. En les apercevant pour la première fois, on se demande s'il s'agit d'une illusion ou d'une hallucination.
Ces constructions tape-à-l'oeil donnent à la ville-État des airs de Dubaï. Mais elles stimulent aussi la vie culturelle et touristique de Singapour tout en lui permettant de confirmer sa position de leader économique de la région et d'affirmer son rôle international.
Depuis son inauguration en 2010, Marina Bay Sands est reconnu comme le meilleur grand hôtel (2561 chambres) et le meilleur centre de congrès d'Asie. Il peut accueillir 45 000 délégués et 2000 stands d'exposition, tandis que la salle de bal peut accommoder un banquet de 6600 personnes.
Le complexe, qui a été construit en trois ans seulement au coût de 5,7 milliards de dollars, comprend également un musée, des salles de spectacles, un casino, des dizaines de restaurants et de boutiques. Au 57e étage, le Sands SkyPark, qui s'allonge au-delà des tours, est une attraction en soi. Les images époustouflantes de sa piscine à débordement, située à 200 mètres d'altitude, ont déjà fait le tour de la planète. Elle est entourée de jardins, de restaurants et d'un centre d'observation qui attire chaque jour des milliers de visiteurs. La vue à 360 degrés sur Singapour est inoubliable, sans compter qu'on peut aussi y admirer Marina Bay et la mer de Chine méridionale.
Les nouvelles salles de spectacles accueillent de grandes productions de Broadway (The Lion King et Witches) et autres représentations culturelles planétaires tandis que le musée est un arrêt obligatoire pour les grandes expositions internationales. Les boutiques offrent aussi bien le luxe de Paris que la mode de New York ou de Tokyo. Toutes les griffes et les grandes marques sont là. Louis Vuitton occupe même un pavillon de cristal dans la baie. Il y a une frénésie du magasinage à Singapour. Les magasins sont ouverts jusqu'à minuit et l'atmosphère est très festive.
Marina Bay Sands consacre un étage complet aux restaurants des grands chefs de réputation internationale. Ainsi, on retrouve côte à côte les établissements de Mario Batali et Daniel Boulud (New York), Wolfgang Puck (Los Angeles), Santi Santamaria (Barcelone), Guy Savoy (Paris), Tetsuya Wakuda (Sydney) et Justin Quek (Singapour).
La venue des grands noms dans tous ces domaines a permis à Singapour de se positionner sur la liste des grandes villes internationales.
D'autres prouessesEntouré d'un étang, le ArtScience Museum, dont la forme est inspirée d'une fleur de lotus, semble flotter au pied de Marina Bay Sands. Certains le comparent à une main tendue qui accueille les visiteurs. L'architecture du musée à elle seule vaut la visite, tandis que la collection permanente met l'accent sur le pouvoir de la créativité dans le monde des arts et des sciences.
En plus de faire preuve d'audace dans les formes, Moishe Safdie a aussi fait du musée un édifice vert à bien des égards. Par exemple, le toit canalise l'eau de pluie vers l'atrium central, où elle est recueillie 35 mètres plus bas pour approvisionner en eau les toilettes de l'édifice.
La grande roueLe Singapore Flyer est une autre icône de la ville. Aussi à proximité de Marina Bay Sands, c'est la plus grande roue d'observation du monde (150 mètres de diamètre). Pendant 30 minutes, selon la hauteur et la direction, les visiteurs ont une vue panoramique différente: les quartiers historiques Chinatown et Little India, l'aéroport Changi et l'ile de Sentosa. Du sommet (165 mètres de hauteur), on peut voir aussi loin que la Malaysie et certaines îles d'Indonésie.
Avec ses 28 capsules climatisées (chacune peut accueillir 28 personnes) le Singapore Flyer est aussi la seule roue d'observation qui fait partie du circuit d'un Grand Prix de Formule 1. On y propose aussi des expériences gastronomiques inédites: le dîner est servi dans la capsule repas pendant que la roue tourne.
Ces constructions qui ont surgi dans le ciel de Singapour depuis deux ans s'ajoutent à la première icône qui avait fait sensation en 2002: l'Esplanade. Ayant l'apparence d'un durian (un fruit délicieux, mais qui pue tellement que les Singapouriens le mangent seulement à l'extérieur de la maison), le complexe qui abrite des salles de spectacles et de concert, est recouvert de 2000 pointes qui contrôlent l'intensité de la lumière à l'intérieur de la surface de verre. L'architecture de l'Esplanade, en bordure de la marina de Singapour, est encore considérée comme une prouesse technologique.
Dans 50 ansSingapour planifie minutieusement son avenir. Le plan de développement pour les 50 prochaines années est exposé en permanence à la Singapore City Gallery, dans l'édifice de l'Urban Redevelopment Authority. Des dizaines de maquettes et installations interactives, réparties sur trois étages, présentent la transformation de la ville à partir de ses débuts comme port de pêche.
Véritable leçon d'urbanisme, l'exposition fait état des principaux défis qui ont dû être relevés pour faire de cette parcelle de terre une ville vibrante. Des solutions originales sont sans cesse trouvées pour agrandir le territoire et loger les 4,5 millions d'habitants tout en préservant les espaces verts et les quartiers historiques. Le slogan «Vivre au ciel, travailler dans un jardin» illustre bien comment la capitale asiatique conçoit son avenir.
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Cyberpresse.ca