Des touristes commencent à quitter la Thaïlande

Des touristes commencent à quitter la Thaïlande
Jutarat Tongpiam

Des touristes frustrés, qui s'étaient retrouvés piégés en Thaïlande du fait de l'occupation des deux aéroports de Bangkok, ont commencé à quitter au compte-gouttes le « Pays du sourire » depuis une base militaire dans le sud-est, a indiqué vendredi un responsable de l'aviation. Depuis mardi, des dizaines de milliers d'étrangers sont bloqués en Thaïlande en raison de manifestations antigouvernementales, alors que la haute saison touristique vient à peine de commencer.

Les autorités de l'aviation civile ont autorisé depuis jeudi des compagnies aériennes à utiliser la piste de la base navale d'U-Tapao, à 190 kilomètres au sud-est de Bangkok, pour des opérations prioritaires d'évacuation.

« Hier, il y a eu environ 20 vols, parce que la plupart des compagnies aériennes ne savaient pas qu'U-Tapao avait été ouverte », a expliqué un responsable du département de l'aviation civile thaïlandaise. « Aujourd'hui (vendredi), environ 40 vols vont arriver et partir d'U-Tapao », a-t-il précisé. Ce même responsable a ajouté que la plupart des compagnies aériennes qui avaient demandé à utiliser U-Tapao émanaient d'Asie et du Moyen-Orient.

En raison de la confusion engendrée par l'aggravation de la crise politique thaïlandaise, les autorités du pays n'ont pas été en mesure d'évaluer le nombre exact de touristes ayant déjà quitté la Thaïlande. Elles ne savent pas non plus comment elles pourront évacuer rapidement les passagers n'ayant pu prendre leur vol depuis le début de la semaine. La base d'U-Tapao, proche de la station balnéaire de Pattaya, avait été utilisée par les Américains pendant la guerre du Vietnam.

Le principal aéroport international de Thaïlande (Suvarnabhumi) a été fermé mardi après avoir été pris d'assaut par des milliers de manifestants à Bangkok réclamant la démission du Premier ministre Somchai Wongsawat. L'aéroport Don Mueang, réservé aux vols intérieurs, a été bloqué mercredi soir par des opposants. Jusqu'à 700 vols peuvent transiter quotidiennement à Suvarnabhumi.

Les pertes financières quotidiennes pour l'industrie touristique sont évaluées à sept millions de dollars par le Conseil du tourisme thaïlandais. Le ministère du Tourisme a convoqué vendredi une réunion de crise, en présence de responsables aéroportuaires et de représentants de 50 compagnies, pour trouver le moyen de contourner le blocus aérien de Bangkok.

« Environ 90 000 passagers n'ont pu quitter la Thaïlande entre le 26 et le 28 novembre », a déclaré le ministre du Tourisme Weerasak Kowsurat à l'issue de cette réunion. La plupart d'entre eux se trouvent toujours dans le royaume, a-t-il dit.

Des centres d'informations vont être mis en place dans quatre hôtels de Bangkok et les services d'immigration vont proroger la durée de validité des visas des touristes piégés, selon la même source.

Malaysia Airlines, la compagnie Jetstar Asia (basée à Singapour), la Taïwanaise EVA Airways et la compagnie à bas coût malaisienne Air Asia ont confirmé vendredi qu'elles auraient recours à la piste d'U-Tapao. Certaines compagnies tentaient de prendre en charge leurs passagers depuis d'autres aéroports du pays, notamment celui de Chiang Mai au nord. « Nous augmentons le nombre de vols entre Taipei et Chiang Mai pour ramener ces passagers taïwanais alors que beaucoup d'entre eux se dirigent vers Chiang Mai pour pouvoir partir », a expliqué un porte-parole de la compagnie China Airlines.

C'est à Chiang Mai que le chef du gouvernement, après avoir participé au Pérou au sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), avait été contraint d'atterrir mercredi en raison des troubles à Bangkok. Il s'y trouve encore pour une durée indéterminée en raison de tensions avec l'armée. (AFP)

Source: ExpressVoyage.ca