Aubaines : à prix réduits, services réduits?

Aubaines : à prix réduits, services réduits?

En janvier, d’excellents quatre étoiles de Varadero ou de Punta Cana étaient proposés à moins de 800$. Vacances Transat offrait même le Melia Cayo Santa Maria – un quatre étoiles également! – à 679$ pour le départ du 10 janvier. «Voici cinq ans, ces hôtels là auraient été soldés à plus de 1000 $», remarque Éric Rose, copropriétaire de Voyages Bergeron, une des principales agences québécoises actives sur Internet. «D’ailleurs, à l’époque, nous n’avions plus rien à vendre deux semaines avant le départ.» Aujourd’hui, les consommateurs savent que même en attendant à la dernière minute, ils auront le choix.»
André Poulin, cofondateur de Voyages à Rabais et président de Jaimonvoyage.com estime que 70% des forfaits pour les destinations soleil se vendent moins de trois semaines avant le départ. À prix réduits, bien sûr!
Même si les offres à 895$, voire à 795$ abondent, le prix moyen des forfait pour les destinations soleil, toutes périodes confondue, s’élève néanmoins à 1100$ environ. «Mais il devrait flotter entre 1400$ et 1600$», estime Sam Char, directeur général de Vacances Sunwing au Québec.
Les aubaines déboulent, lorsque les grossistes se retrouvent avec trop de sièges d’avion à vendre trois semaines ou un mois avant le départ. «Dans ce cas-là, nous appelons les hôteliers avec lesquels nous travaillons et nous leur demandons s’ils leur reste beaucoup de chambres invendues», explique Yvon Michel, président de Tours Mont-Royal. «Si c’est le cas, nous leur demandons de nous les céder à prix réduit et nous revendons le forfait à tarif d’aubaine.»
Mais ces hôteliers, qui réduisent leurs prix ne sont-ils pas aussi obligés de réduire le niveau de service et la qualité de leurs prestations, pour amortir le manque à gagner? «Officiellement, non!», répond Yvon Michel. «Mais il est certain qu’ils doivent diminuer leurs coûts. Et les gestionnaires des grandes chaînes espagnoles, qui dominent le marché dans les Caraïbes et au Mexique, sont passés maître dans cet art qui consiste à faire des économies sans que la clientèle s’en aperçoive.»
Comment s’y prennent-ils? Dans les bars de leurs complexes, ils remplacent les marques connues de boissons par des marques locales, toujours moins chère. Ils proposent moins de choix au buffet du restaurant principal et moins de qualité dans les restaurants «à la carte». Les vins servis à table sont de moindre qualité. Le ratio client/employé diminue et, dans les propriétés du haut de la gamme, le service aux chambres en soirée (le lit défait et le petit chocolat sur l’oreiller) est supprimé. Il y a mille et une façons de réaliser des économies sans qu’il y paraisse trop. On dit même que dans certains complexes, on déplace le bar qui dessert la plage, en le relocalisant à l’écart de manière à ce qu’une partie des clients réduisent leur consommation parce qu’ils le trouvent trop éloigné

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