Les îles de beautéÉmilie Folie-Boivin [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Photo : Émilie Folie-Boivin
Santorin: les rues d’Oia serpentent
entre les maisons. Trois îles, trois styles. Alors que Santorin a des airs très upper middle class à l'européenne, l'extravagante Mykonos vient séduire le visiteur qui cherche à s'éclater, à boire et à être vu. La Crète? C'est la bohème, chaleureuse et très décontractée. Un trio photogénique que la Grèce offre dans un écrin d'eau turquoise.
Avant d'embarquer pour les îles, il faut rappeler que la Grèce est secouée par une importante crise financière, mais le voyageur n'en paie pas les frais, ou peu. Si des grèves générales peuvent ankyloser le réseau de transport, les musées sont ouverts, les bars de Mykonos bourdonnent toujours et les insulaires se gardent bien d'effrayer les visiteurs en évitant le sujet, puisque leur présence est essentielle pour l'activité économique du pays. Pour s'épargner de mauvaises surprises, le secret réside dans la planification de son voyage. Du reste, la Grèce est toujours le même magnifique pays. Voici un clin d'oeil sur trois de ses beautés.
Bons baisers de SantorinPour qui veut retrouver ex-ac-te-ment ce que les pages glacées des magazines montrent de la Grèce, il faut passer par Santorin. L'église blanchie à la chaux au dôme bleuté? C'est là. Les couchers de soleil les plus romantiques de la galaxie et de plus loin encore, c'est encore là. L'île la plus touristique, c'est là aussi, il faut l'avouer.
Avant la dernière manifestation, en 1956, de l'île volcanique Nea Kameni, à quelques mètres à la nage de Santorin, il n'y avait aucune activité touristique. Depuis les années 1970, c'est l'explosion.
Mais y a une raison. Avant même que l'autobus ne grimpe la falaise pour nous emmener du port jusqu'à Fira, le chef-lieu de l'île, on comprend. Santorin — et les îlots autour de son complexe — est une véritable curiosité géologique. Sculptée par l'une des plus importantes éruptions volcaniques, l'île possède des falaises vertigineuses, aux flancs desquelles ses villages se sont lentement érigés. Et de là-haut, peu importe notre point de vue, l'eau s'étend à perte de vue. Même une fois les rideaux de la chambre d'hôtel fermés, on voit encore l'eau.
La beauté de Santorin teinte l'endroit d'une aura fleur bleue. Au coeur du printemps, la température un brin fraîche rebute les amoureux migrateurs, alors l'endroit est encore paisible, mais dès les beaux jours de juillet, les couples y font leur nid, loin des tracas du quotidien. Ils y font le plein de soleil et de vin blanc, produit par les renommés vignobles de Santorin.
Autant à Fira qu'à Oia — prononcer «Ia» pour ne pas avoir l'air trop touriste, même si, avec 13 000 habitants sur l'île, il est difficile de ne pas passer pour un étranger —, tout est aménagé pour que les amoureux vivent un moment idyllique. Les marcheurs se perdront dans les rues étroites, ceinturées de commerces de bijoux et de vêtements. À la tombée du jour, c'est toutefois Oia qui gagne la palme de la ville la plus charmante de Santorin.
C'est comme si ce village, accroché à la caldeira, avait été construit exprès pour assister au coucher du soleil. Au crépuscule, les gens convergent pour ce pèlerinage solaire; ils remplissent les terrasses, grimpent sur les murets couleur pastel, bloquent les rues piétonnières marbrées de pierre. Immobiles et silencieux, ils observent l'astre s'évanouir derrière la mer Égée.
À la toute fin, les applaudissements fusent, à l'image d'un atterrissage réussi. Si ce n'est pour voir le soleil qui se retire pour la nuit, l'escapade à Oia pour observer le spectacle offert par ce rassemblement humain vaut à elle seule le détour. Quitte à y revenir: le soleil se couche tous les soirs, après tout.
L'effet MykonosLà-bas, le soleil, on l'observe assis à l'une des terrasses des bars de la Petite Venise, et on y demeure jusqu'à ce qu'il se lève à l'aube si l'on veut s'imprégner du Mykonos lifestyle jusqu'à la moelle. Sa popularité est incontestable et même les célébrités y accostent leurs bateaux pour sentir elles aussi l'effet Mykonos.
L'île, située au coeur des Cyclades et de la mer Égée, est celle de l'art de vivre, du clinquant, du strass et de la fête. Surtout dans sa capitale du même nom, de mai à septembre, et davantage en juillet et août, où la décadence atteint des sommets et où les rues sont peuplées de jeunes Italiens et d'étudiants qui s'y éclatent le porte-monnaie et le bide de cocktails à 15 euros pièce. C'est un peu ça, l'effet Mykonos.
Longtemps associée au tourisme homosexuel, l'île a été prise d'assaut par les hétéros depuis, mais la gent gaie s'approprie les mois de mai et de septembre pour festoyer, alors que les jeunes ont repris le chemin des classes.
Si les gens trouvent Mykonos trop péché, trop gaie, trop exubérante, trop remplie de vedettes, s'y arrêter permet de réaliser qu'en plus de tout ça, elle est trop sympa. Tous les villageois se connaissent, même si la plupart habitent en dehors de la ville maîtresse Hora — aussi appelée Mykonos —, qui compte une maison pour dix commerces.
Ultra-touristique, le coeur d'Hora a pourtant ce je ne sais quoi de grisant, résultant de l'amalgame de boutiques de mode, de bars et de galeries, du labyrinthe des rues pavées filiformes et de son charme typiquement insulaire. Ce dernier est autant caractérisé par les façades blanchies à la chaux chaque mois de mars, conformément à la loi, que par ses arbres gorgés de fleurs roses qui contrastent avec le bleu des balcons. Près d'une boutique de souvenirs se trouve la boulangerie aux allures médiévales G.Vamvakouris, quatre fois centenaire et véritable institution à Hora. Pour sceller l'ensemble et permettre au visiteur de reprendre ses esprits, le centre de la ville s'ouvre sur la Petite Venise, le quartier chouchou des voyageurs peuplé de vieilles maisons de pêcheurs dont les balcons de bois écaillé regardent la mer Égée.
Plusieurs de ces maisonnettes ont été converties en bars et en boîtes de nuit, qui offrent les plus belles terrasses de la ville pour observer la tombée du soleil. Santorin a les couchers romantiques alors que ceux de Mykonos sont le préambule à une chaude soirée de bar humping, où les fêtards sautent d'une boîte à l'autre, en quête d'ultimes plaisirs éthyliques.
Une Crète à goûterLes plaisirs que vient chercher le voyageur en se posant en Crète sont d'un tout autre acabit. La plus grande île de la Grèce est peut-être moins extravagante et touristique que ses deux voisines, mais ses charmes résident dans sa culture, sa population et ses saveurs.
Si le versant nord vit surtout du développement touristique, avec ses stations balnéaires où les touristes européens profitent de tout-compris à la grecque, le centre et la partie plus au sud de l'île révèlent une Crète authentique, rustique, peuplée d'habitants hospitaliers très fiers de montrer leur patrie.
Ce qu'ils aiment par-dessus tout, c'est faire goûter leur île aux voyageurs. Celle-ci fournit 60 % de l'huile d'olive grecque, un produit qui constitue la pierre angulaire de leur alimentation.
Le régime crétois, reconnu pour soigner les affections cardiovasculaires, se compose de légumes, comme en témoigne la présence à tous les repas de la salade grecque. Les légumineuses et le poisson sont préférés à la viande et le boeuf est même absent de l'île, plutôt remplacé par l'agneau lors des occasions spéciales. Avec les longues heures travaillées chaque jour, les Crétois se retrouvent en famille vers 21h pour le souper.
D'ailleurs, puisque les gens s'attablent si tard, les villes restent animées longtemps. Dans la capitale Heraklion, le marché et les boutiques ferment bien après 21h, le temps de laisser les travailleurs rentrer là la maison. Idem pour Rethymnon: la troisième ville la plus importante de Crète vaut le détour pour son architecture, car elle possède encore les traces du passage des Turcs et des Vénitiens, notamment avec sa forteresse, ses bâtiments de pierre et ses rues historiques pavées.
Il est très agréable d'y marcher à la tombée du jour, juste avant de passer à table. L'une des bonnes tables du coin, le restaurant Symposium, possède entre autres la certification de cuisine traditionnelle crétoise, un gage de qualité sur l'île. C'est là qu'on a dégusté les feuilles de vigne les plus tendres et les plus fraîches, ainsi que le meilleur dessert du voyage: un simplissime yogourt grec épais comme de la crème glacée, arrosé d'un filet de miel exquis.
Et le coucher de soleil? On l'aperçoit au tournant d'une courbe sur les routes crétoises se terrer entre les montagnes. Comme s'il ne voulait pas voler la vedette à une île qui veut être savourée en entier.
En vracAir Transat offre la liaison directe entre Montréal et Athènes et Vacances Transat propose plus d'une vingtaine de circuits à travers la Grèce.
Un vaste réseau de bateaux permet de voyager rapidement entre les îles grecques. Pour les horaires:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et les compagnies:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Santorin: l'hôtel Majestic, moderne et design jusque dans son mobilier. Petits-déjeuners remplis de fruits frais, vue sur le volcan et piscines dignes des magazines. À un demi-kilomètre de Fira.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Mykonos: le Relais & Chateaux Myconian Ambassador est construit à flanc de falaise, à quatre kilomètres de l'agitation de la capitale. Ses chambres avec balcon s'ouvrent sur la plage Platis Yialos et son centre de thalassothérapie offre de nombreux traitements pour la peau.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Pour sortir à Mykonos: le Caprice, dans Petite Venise. Le bar ressemble à une caverne, mais c'est sur la terrasse qu'on se prélasse, à boire des cocktails de fruits frais.
Le restaurant Symposium à Rethymnon, en Crète.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]À consulter: Îles grecques et Athènes, de Lonely Planet, très pratique avec ses 119 cartes, ainsi que l'édition 2010 du Routard, Îles grecques et Athènes. Toutefois, la Crète et les îles Ioniennes ne sont pas incluses dans ce livre.
Source: Ledevoir.com