48 heures à NiceMario Cloutier
La Presse[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Blottie entre mer et montagne sur la Côte d'Azur, Nice est la cinquième ville de France avec ses 400 000 habitants. En hiver, on peut skier dans les Préalpes, et 90 minutes plus tard, se baigner dans la baie des Anges dont la température de l'eau fait penser aux plages du Maine. Nice c'est aussi un peu l'Italie, une capitale culturelle assumée et un carnaval vieux de 124 ans.
Jour 1
21 h
Une nuit en artÀ quelques minutes de la gare de la SNCF, l'Hôtel Windsor célèbre l'art du voyage et les voyages dans l'art. La moitié des 54 chambres de cet hôtel de charme ont été conçues par des artistes contemporains, comme le Suisse Gottfried Honegger, l'Américain Lawrence Weiner, ainsi que les Français François Morellet et Ben.
À voir aussi: La chambre d'or de Claude Parmiggiani et Une chambre d'autel de Palestine Champagne.
L'endroit possède une âme. La directrice, Odile Payen-Redolfi, s'affaire à créer un lieu «différent» où chaque pièce est une oeuvre. «L'art est un sujet passionnant. J'apprends tous les jours», fait celle qui a trouvé, avec l'hôtel, la voie de sa propre créativité. L'ascenseur ambiophonique nous amène à la chambre moderniste du Niçois Noël Dolla. Il y a été facile de faire de beaux rêves!
Jour 2
9 hLa Promenade des AnglaisRien de mieux que de retrouver la promenade des Anglais. Nommée en l'honneur du révérend anglais qui l'a fait construire en 1820, ce n'était, à l'origine, qu'un sentier large de deux mètres. Aujourd'hui, la «Prom» fait bien 10 mètres de large et s'étend sur huit kilomètres entre boulevard et plage. Lieu de jogging pour les Niçois, terrain de jeu pour les enfants, marché pour les revendeurs africains, c'est un incontournable.
On y flâne, on y lit, on y flirte. L'endroit est célèbre pour ses chaises d'un bleu azuréen et les édifices qui le bordent. Classé comme monument historique et l'un des beaux hôtels au monde, le Négresco vaut la visite. Palace de style Belle époque, il renferme une collection d'oeuvres d'art impressionnante.
Après avoir trempé le gros orteil dans l'eau... rafraîchissante (!), on arrive sur la place Massena, récemment rénovée. Seul le nouveau tramway la traverse désormais. Cette heureuse initiative permet d'admirer les arcades des magnifiques immeubles entourant la place. Et comme point d'orgue, l'artiste espagnol Jaume Plensa y a fait ériger sept statues qui s'illuminent le soir.
14h
Bataille de fleursAprès un copieux déjeuner au restaurant Blue Beach qui loge sur les galets de la plage, c'est la fête. En ce 16 février, le 124e Carnaval de Nice est lancé avec sa célèbre Bataille de fleurs, qui n'a de bataille que le nom. Il s'agit d'un défilé où les chars allégoriques débordent de fleurs qui sont lancées dans la foule.
Nos pas nous portent ensuite naturellement vers le Vieux Nice. Ancienne propriété de la Maison de Savoie (Italie), le pays niçois n'a été rattaché à la France qu'en 1860. Il n'y a pas d'endroit où l'influence italienne se fait sentir davantage que dans la vieille ville: petites rues étroites, couleurs vives des façades, bars et restos branchés.
On y trouve aussi des galeries, comme celle de l'aquarelliste Sylvie T., qui capte si délicatement la chaleur de ce quartier unique où l'on trouve le marché des fleurs du cours Saleya - dont il faut éviter les restos attrape-touristes - le superbe Opéra et l'historique palais Lascaris. Aussi, la célèbre Suzie sert les meilleures soccas de Nice - crêpe de farine de pois chiche - à son stand connus de tous.
La pause crème glacée est bienvenue chez Fenocchio, place Rossetti. Les batteries rechargées, pourquoi ne pas grimper la colline du Château? On y obtient la meilleure vue sur la ville, le port et les environs. Et vous y trouverez toujours un Niçois pour vous faire croire que, par temps clair, on peut apercevoir la Corse...
19h
GastronomieUne table nous attend à l'un des meilleurs restaurants de la Côte d'Azur, chez Keisuke Matsushima. Le chef de 30 ans d'origine japonaise crée une cuisine raffinée et inspirée de la région. Après deux mises en bouche aussi surprenantes qu'élégantes, suivent des gamberonis - grosses crevettes - avec une fine gelée de pommes vertes et fleurs sauvages, puis une daurade royale en carpaccio accompagné d'un sorbet d'oignon blanc.
Une petite soupe d'épinards précède un poisson succulent servi avec quinoa, asperges sauvages et une sauce aux fleurs d'Oxalis. Le reste est pure poésie: selle d'agneau de Sisteron rôtie, son rognon pané à la fleur de romarin et moutarde aux citrons. Matsushima orchestre, sans fausse note, l'improbable. Son leitmotiv: «je fais ce que je sens.»
21h
Soir de fêteLe deuxième défilé du Carnaval dévoile des personnages majestueux tournant autour du roi des Ratapignatas - chauve-souris en langue nissarde - raminagrobis et autres ramassis de rats masqués. «Le défilé de nuit évoque tout ce que nous n'avons pas le droit de faire», explique le dynamique directeur de l'Office de tourisme et de congrès, Bernard Morel, aussi fervent admirateur du Carnaval de Québec. Spectaculaire en tout instant, l'événement niçois peut compter sur un budget de cinq millions d'euros. Jour 3 9 h Le quartier de Cimiez Dans une Picasso (Citroën) de location, on file vers le quartier cossu de Cimiez. À voir: l'Hôtel Régina où a séjourné la reine Victoria sur les conseils de ses médecins. Le quartier renferme surtout une oliveraie ainsi que des ruines romaines. En juillet s'y déroule un festival de jazz.
On pourrait passer une journée entière à Cimiez où se trouvent les magnifiques musées Matisse et Chagall. La visite du monastère franciscain et de ses jardins vaut aussi le détour.
14 h
Vignoble niçoisUne dernière visite s'impose: le vignoble de Nice où une quinzaine de producteurs cultivent les vins de Bellet, une appellation contrôlée depuis 1941. Les hôtes du Château Crémat expliquent tout ce qu'on doit savoir sur le Rolle, cépage blanc niçois, et, pour le rouge, sur un raisin au rendement capricieux, la Folle noire. Ô Niçois qui mal y pense!
Source: Cyberpresse.ca