48 heures à PortlandPhilippe Mercure
La Presse[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le jardin japonais.
Photo: Philippe Mercure, La PresseKeep Portland weird, disent les autocollants. Garder Portland bizarre: on est bien d'accord. Pionnière des transports en commun aux États-Unis, la plus grosse agglomération de l'Oregon est une ville progressiste qui fourmille d'artistes et où souffle l'esprit de la côte Ouest. Mieux: on fait pousser du pinot noir dans les vignobles des environs.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Portland s'est imposé
comme la ville pionnière des
transports en commun aux
États-Unis. Et le tramway est
idéal pour s'y déplacer.
Photo: Philippe Mercure, La PresseJour 19 h :
Washington ParkPlaygirl. Ciels de marmelade. Double knock-out. Il ne s'agit pas de poésie urbaine... mais de noms de fleurs. Nous sommes à l'International Rose Test Garden, un jardin où sont testées différentes variétés de roses pour découvrir de nouvelles espèces à commercialiser.
L'endroit est niché au coeur de Washington Park, un parc perché sur une colline qui domine Portland. On s'y promène en admirant la créativité des botanistes, mais aussi de gens chargés de trouver des noms aux 550 hybrides qui s'y trouvent.
Washington Park contient plusieurs autres attractions dont un magnifique jardin japonais parfait pour apaiser l'esprit. Est-ce là le secret du côté zen des locaux?
11 h : Balade au bord de l'eauRetour au centre-ville par le «MAX», le système de tramways de la ville. Belle surprise: les wagons contiennent des supports à vélo.
Marche le long du Governer Tom McCall Waterfront Park, qui longe la rivière Willamette. Des musiciens jouent du jazz pour les passants; au beau milieu de la rivière, un gars, debout sur une planche de surf, rame tranquillement.
Tout au bout du parc se trouve un espace dédié à la mémoire des citoyens de Portland d'origine japonaise qui furent déportés et enfermés dans des camps à la suite de l'attaque de Pearl Harbor. Leurs témoignages, gravés sur des pierres, incitent à la réflexion.
13 h : La cité des livresCertainement l'un des coups de coeur de notre visite: se perdre dans les dédales de la Powell's City of Books. L'endroit clame être la plus grande librairie de livres neufs et usagés au monde. En entrant, on prend une carte pour s'y retrouver parmi les neuf salles sur quatre étages qui occupent tout un pâté de maison. Atmosphère décontractée et personnel sympa, mais classement minutieux.
15 h : Houblon et bowlingDifficile de manquer l'événement avec tout le boucan qu'il génère. Les microbrasseries de l'Oregon se sont donné rendez-vous au bord de l'eau le temps d'un week-end. 72 bières à goûter au milieu d'une foule de fort joyeuse humeur - ici, on joue au bowling sur la pelouse avec des canettes en guise de quilles et des melons d'eau comme projectiles. Nous décidons d'investir dans un buck de dégustation et de faire honneur au houblon local.
16 h : À la découverte des quartiersVisite éclair dans deux quartiers éloignés du centre-ville. Le boulevard Hawthorne est le repaire des vieux hippies et des marginaux. Le coin est placardé d'autocollants de Barack Obama et représente l'endroit idéal pour se dégoter une télé des années 70 ou un vieux t-shirt de Sonic Youth dans une friperie bigarrée.
Nous nous embarquons ensuite pour un long voyage d'autobus - climatisé, s'il vous plaît - vers le Nord. Les visages pâles font graduellement place à ceux des minorités visibles (les immigrants sont peu nombreux en général à Portland, la deuxième ville la plus «blanche» des États-Unis après sa voisine Seattle).
Notre destination, la rue Alberta, s'avère finalement décevante. Les cafés et galeries d'art sont au rendez-vous, mais l'endroit est désert et il manque d'ambiance. Peut-être sommes nous seulement mal tombés?
20 h : Place au rock indépendantAprès un repas de nouilles dans un petit boui-boui thaïlandais, nous mettons cette fois le cap vers un quartier résolument industriel. Pas que nous soyons particulièrement intéressés par les fabriques de ciment, mais c'est là que se déroule le festival PDX Pop Now. Ce rendez-vous annuel du rock indépendant met en vedette des artistes locaux qui n'ont pas encore signé avec des compagnies de disques. Il a permis de faire émerger des groupes de la trempe de Modest Mouse et The Dandy Wharhols.
Jour 29 h : Le jardin chinoisAprès tous les décibels encaissés la veille, nous avons besoin d'un peu de tranquillité. Direction jardin chinois, un havre de paix au coeur du quartier chinois. Le quartier lui-même offre très peu d'intérêt, les Chinois l'ayant déserté avec l'augmentation des prix de l'immobilier.
10 h : L'heure du marchéNous terminons l'avant-midi en arpentant le Saturday Market (qui, malgré son nom, est aussi ouvert le dimanche). Pas de fruits et légumes ici, mais de l'artisanat, des tireuses de cartes et des amuseurs publics. Excellent endroit pour broyer un taco ou mordre dans un falafel.
12 h : La route des vins Nous quittons Portland pour foncer vers la vallée de la Willamette. L'Oregon a vu son voisin du Sud, la Californie, faire fortune avec le vin. Et en a tiré ses conclusions. Ils sont aujourd'hui 520 à faire pousser de la vigne dans les champs de l'État. Les journées chaudes et les nuits fraîches sont particulièrement favorables au pinot noir, la grande spécialité de l'Oregon. Nous échouons un peu par hasard au vignoble Ankeny, un tout petit producteur qui vend 60 % de ses raisins à défaut d'avoir les capacités de tout le transformer. Et puisque le journaliste doit analyser tous ces arômes de cerises, de mûres et de prunes par obligation professionnelle, le photographe est choisi à l'unanimité chauffeur désigné.
17 h : Jazz et martiniAprès avoir exploré la marge hier, nous voulons voir ce soir ce que Portland a dans le ventre question raffinement. C'est dans le Pearl District que ça se passe. Nous entamons les hostilités par un martini basilic-citron sur une terrasse, suivi d'un souper de steak dans un bon resto et une soirée de jazz chez Jimmy Mak. Réussi.
Source: Cyberpresse.ca