Bangkok: une journée dans la vie d'un touristePaul Simier - Journal de Montréal[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Lumphini, la ville natale de Bouddha, au Népal, a donné son nom au plus grand parc de Bangkok. C’est là que j’aime commencer ma journée, avant le lever du jour.
Aux abords du portail dominé par la statue du roi Rama IV, ils sont là par centaines à pratiquer la danse aérobique au rythme sourd d’une grosse sono.
Juché sur une estrade, un moniteur dicte les mouvements. Dès que le jour se lève, la foule se disperse pendant qu’on remballe le matériel.
Au parc LumphiniLe parc Lumphini retrouve alors la sérénité qui accompagne le jour naissant. Par milliers, les habitants de Bangkok — et principalement la population d’origine chinoise — occupent le parc. La piste de jogging, longue de 2,543 kilomètres, fait le grand tour de ce poumon vert niché au cœur de la mégapole.
Les uns courent, les autres marchent, d’autres encore, très âgés, se contentent de faire quelques pas en prenant appui sur le bras de leur progéniture.
Sur la pelouse, des groupes d’amateurs de taï chi, chacun portant des vêtements aux couleurs de leur club, exécutent consciencieusement chaque mouvement de relaxation et de mise en forme.
Un peu partout, dans les popotes, on tient au chaud la soupe et le riz frit qu’on mangera, une fois les exercices terminés. Les buffets du parc sont fréquentés dès cette heure matinale, tandis mendiants et vendeurs de billets de loterie s’installent aux abords des pistes, chacun à sa place.
Bien qu’étant quasiment le seul Occidental dans cette foule en quête d’air pur et d’une forme idéale, loin du brouhaha de la circulation polluante de la cité, je m’y suis toujours senti à l’aise.
Chacun vaque à ses activités, à son rythme, et ne se préoccupe guère des autres, quels qu’ils soient, si ce n’est pour saluer les connaissances.
Monuments et quartiersLa vaste mégapole qu’est Bangkok justifie à elle seule un séjour de plusieurs journées.
D’abord, bien sûr, la visite des temples qu’abrite l’enceinte du palais royal nécessite des heures. Pour peu qu’on s’y attarde ou qu’on ait un intérêt particulier pour un style ou un autre, plus d’une journée ne serait pas de trop.
Le musée contenant les trésors royaux, près duquel la plupart des visiteurs du palais passent sans s’arrêter, raconte à travers ornements, accessoires et garde-robes toute la splendeur que le royaume a connue à travers les siècles.
En cours de journée, on a par ailleurs l’embarras du choix entre la visite de quartiers spécifiques à l’intérieur de la ville, comme le quartier chinois, et la visite d’autres monuments situés à l’écart du palais royal, comme le Temple de l’Aube, dressé sur l’autre rive du fleuve Chao Phraya.
Une ville bâtie sur les canauxBangkok a été construit sur un labyrinthe de canaux. Aujourd’hui encore, même si bien des canaux ont été recouverts, une importante partie de la ville continue de vivre au bord de l’eau.
Les bateaux, bacs et pirogues y demeurent le moyen d’accès le plus rapide, tant pour les habitants que pour le facteur, les pompiers ou l’épicier ambulant.
Différents circuits en bateau, de tous les types, permettent de pénétrer au cœur de ces quartiers lacustres où se côtoient habitations anciennes et maisons modernes, toutes édifiées sur pilotis.
La vie de nuitQuand tombe la nuit, Bangkok revêt un autre aspect. Le quartier Patpong, situé au centre-ville non loin du parc Lumphini, s’anime quand s’allument lampadaires et enseignes.
Dans les ruelles, tous les pas de porte abritent des bars, des discothèques, des boîtes de nuit dont la plupart affichent de quoi choquer les moins prudes. Ce quartier de nuit est l’héritage culturel qu’ont laissé les soldats américains du temps de la guerre du Viet-Nam. Bangkok figurait en effet parmi leurs adresses pour le repos du guerrier.
Toutes les rues, ruelles et cours, jusqu’aux abords des grands hôtels, se trouvent également occupées, jusqu’à des heures tardives, par un marché de nuit.
Source: Canoe.ca