Nicole C Administratrice
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| Sujet: La petite histoire du tourisme à Cuba Ven 24 Sep 2010 - 22:08 | |
| La petite histoire du tourisme à Cuba Extraits du guide Ulysse Comprendre Cuba, par Hector Lemieux
En une quinzaine d’années, Cuba est devenue l’une des destinations soleil les plus prisées des Québécois. Portrait de l’industrie du tourisme de la plus grande île des Caraïbes.
Les débuts
Au temps de la Prohibition (les années 1920), les premiers vacanciers américains sont venus s’encanailler à La Havane et à Varadero pour profiter des plaisirs interdits aux États-Unis. Le tourisme naissait à Cuba. Dans les années 1950, il était déjà la troisième source de revenus de l’île, après le sucre et le tabac. En 1957, Cuba a accueilli 280 000 touristes, pour l’essentiel américains, un record pour l’époque. On était alors très loin des chiffres et des capacités d’accueil d’aujourd’hui.
Les tenants de la Révolution ont toujours dit que La Havane était envahie d’Américains et que Cuba était dans les années 1950 le bordel des Caraïbes. Certes, la prostitution était légale. La mafia avait pignon sur rue, et son plus fier représentant, Lucky Luciano, disposait d’une chambre à l’hôtel Nacional (la seule avec un balcon donnant alors sur le front de mer), mais les touristes étaient 10 fois moins nombreux qu’aujourd’hui.
Dans les années 1960 et 1970, le tourisme et la capacité hôtelière de Cuba se sont écroulés. Il y eut bien quelques tentatives pour développer ce secteur dans les années 1980, mais ce n’est vraiment qu’avec la création du ministère du Tourisme (MINTUR) en 1994 que le tourisme prit son essor.
Cela ne veut pas dire que le tourisme était au point mort avant la chute de l’URSS. Outre quelques pionniers occidentaux, il y avait non seulement tous les sympathisants communistes français, italiens ou espagnols, mais aussi des touristes canadiens.
Le Canada a en effet développé des relations particulières avec Cuba dans les années 1970. C’est le seul pays occidental qui n’a pas rompu ses relations diplomatiques avec la grande île, établies en 1945, lors de la Révolution. Le premier ministre canadien Pierre Elliott Trudeau fut l’un des premiers chefs d’État occidentaux à effectuer un voyage officiel à La Havane, en 1976. Ce déplacement permit de renforcer les liens économiques et touristiques entre les deux pays.
Avec la production de nickel, de fer, de sucre et les remesas (envois d’argent de l’étranger), le tourisme est devenu en une quinzaine d’années l’une des principales sources de revenus du régime. En 2009, Cuba a accueilli plus de 2,4 millions de touristes.
Une mine d’or pour Cuba
Près de 10 % de la force de travail de Cuba travaille actuellement dans le tourisme. Il faudrait y ajouter des centaines de milliers de Cubains qui vivent des retombées de ce secteur. Les travailleurs des hôtels tout-compris emportent des regalos (cadeaux) que leur donnent les vacanciers. Ils tentent de passer en fraude qui de la nourriture, qui des boissons provenant des restaurants des hôtels tout-compris où ils travaillent.
Si une partie de la population profite de la manne touristique, c’est surtout un véritable pactole pour le gouvernement. L’essor spectaculaire du tourisme en une décennie a sûrement évité au pays de se retrouver en faillite. Dans une de ses éditions de 2009, le quotidien Granma en explique la réussite. Cuba propose du «tourisme paisible, médical, sécuritaire. C’est beaucoup plus que le soleil et la plage», note le journal. Granma ajoute qu’il faudra dans le futur «faire la promotion des valeurs naturelles et du riche patrimoine historico-culturel de la nation».
Les Canadiens sont de très loin les principaux visiteurs de l’île (environ 40 % des voyageurs), suivis des Britanniques, des Espagnols, des Italiens, des Français et des Allemands, pour ne citer que ceux-là. Malgré les interdictions qui leur sont faites de voyager à Cuba, environ 50 000 Américains se sont rendus dans l’île en 2009. Les citoyens de l’Oncle Sam prennent un vol depuis le Canada ou le Mexique pour se rendre à Cuba. Depuis peu, on assiste également à l’émergence d’un tourisme chinois et à un retour des touristes russes, qui ont fait les beaux jours du tourisme de l’île à l’époque de l’Union soviétique.
Le tourisme national
Il existe cinq chaînes hôtelières qui sont la pleine propriété du gouvernement cubain: Cubanacan, Gaviota, Gran Caribe, Islazul et Habaguanex. Ces chaînes, qui appartiennent souvent à l’armée cubaine, proposent des hôtels tout-compris de bon standing destinés aux étrangers et, depuis 2008, également aux Cubains qui en ont les moyens. Dans ces établissements, le prix d’une nuit est souvent équivalent à une année de salaire. Seule la nomenklatura peut se permettre de telles dépenses.
Quelques centaines de milliers de salariés cubains parmi les cinq millions de travailleurs que compte ce pays de 11 millions d’habitants profitent aussi de ce luxe. Les bons soldats du régime, les travailleurs qui obtiennent d’excellents résultats professionnels, savourent des vacances payées par le gouvernement dans l’un de ces immenses complexes hôteliers. Selon leurs résultats et selon leur profession, ils viennent pour une journée, trois jours ou parfois pour une semaine, mais au paradis du socialisme tropical, l’égalité reste hiérarchisée.
Les hôtels tout-compris
Une dizaine de chaînes hôtelières étrangères sont présentes sur le territoire de la plus grande île des Caraïbes. Qu’elles soient espagnoles, italiennes ou françaises, toutes ces sociétés sont obligatoirement des coentreprises avec le gouvernement cubain, qui conserve la majorité du capital.
Ces géants du tourisme s’appellent notamment Blau, Accor, Sol Meliá ou encore Iberostar. Les pôles hôteliers tout-compris sont principalement situés à Varadero, La Havane, Cayo Santa María ou Guardalavaca, et la réalité cubaine y est méconnue. La très grande majorité des voyageurs se rendent dans des clubs de vacances, desquels ils ne sortent parfois que pour une excursion hebdomadaire, accompagnés par un guide cubain.
Dans ces hôtels, la vie des vacanciers est organisée jusque dans le moindre détail. Ces hôtels tout-inclus sont généralement situés assez loin d’un centre urbain afin que la population cubaine n’ait pas trop de contacts avec les touristes. Si les vacances à Cuba sont assez onéreuses pour des Européens, ce n’est pas le cas pour les Canadiens. Au Canada, des forfaits d’une semaine sous le soleil cubain, incluant le vol, les repas et l’hôtel, sont proposés pour aussi peu que 600 dollars hors saison. Chaque semaine, plusieurs dizaines d’avions en provenance de Montréal et de Toronto déversent leur lot de touristes sur les plages cubaines. L’île comptait 50 000 chambres en 2009, dont 45 000 destinées au marché international.
Les casas particulares (gîtes)
Les casas particulares sont des chambres chez l’habitant. Au milieu des années 1990, le gouvernement a permis aux particuliers d’héberger des touristes. Avant que les autorités cubaines ne les légalisent, les casas particulares fleurissaient illégalement. Leurs revenus échappaient au gouvernement. Celui-ci a donc autorisé les chambres chez l’habitant afin de percevoir des impôts. Ces gîtes sont toutefois mal vus par l’État, qui contrôle financièrement l’intégralité du secteur touristique. Les autorités ferment régulièrement et sans préavis de nombreuses casas particulares.
Selon l’importance des villes et la qualité du confort, une nuit chez l’habitant coûte entre 10 et 30 CUC (Peso convertible. Son taux est indexé sur le cours du dollar américain). La grande majorité des casas particularessont très bien entretenues par leurs propriétaires. L’aspirant hôtelier doit obtenir un permis d’exploitation des autorités. Cela est difficile et nécessite des relations. En outre, comme dans tout ce qui touche au tourisme, mieux vaut être blanc ou métis que noir pour espérer obtenir un permis.
Le commerce des casas particulares est très réglementé. Chaque mois, l’exploitant doit reverser un forfait au gouvernement, et cela, quel que soit le nombre de chambres louées dans le mois. Selon les villes, ces sommes vont de 100 à 300 CUC par chambre. En outre, le patron du gîte devra verser un autre impôt (de l’ordre de 30 %) en fonction des revenus qu’il gagne avec son établissement. Les tenanciers de ces maisons traquent activement les touristes, à la sortie des aéroports ou des gares de bus, afin de maximiser leurs revenus.
Depuis 2004, une casas particular ne doit pas dépasser deux chambres. Elle obéit à certains critères de propreté et de confort. Les propriétaires des gîtes trichent sur leurs revenus et inscrivent assez souvent sur leurs livres un montant inférieur à celui qu’ils ont gagné.
Certains Cubains n’hésitent pas à louer illégalement des chambres. Dans un pays où tout le monde est au courant des moindres faits et gestes de son voisin, ces loueurs illégaux reversent alors une cote à un hôtel voisin ou à une casa légale qui fermera les yeux. Les casas particulares sont l’un des meilleurs moyens d’approcher la réalité quotidienne des Cubains. Les loueurs proposent également, dans une ambiance familiale, de goûter à la cuisine cubaine pour quelques CUC de plus.
Source: Canoe.ca | |
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Nancyf Animatrice
Localisation : Ile Bizard Emploi/loisirs : bateau,motoneige, camping et maman Votre pays :
| Sujet: Re: La petite histoire du tourisme à Cuba Sam 2 Oct 2010 - 14:24 | |
| Le tourisme national
Il existe cinq chaînes hôtelières qui sont la pleine propriété du gouvernement cubain: Cubanacan, Gaviota, Gran Caribe, Islazul et Habaguanex. Ces chaînes, qui appartiennent souvent à l’armée cubaine, proposent des hôtels tout-compris de bon standing destinés aux étrangers et, depuis 2008, également aux Cubains qui en ont les moyens. Dans ces établissements, le prix d’une nuit est souvent équivalent à une année de salaire. Seule la nomenklatura peut se permettre de telles dépenses.
Imaginer 1 annee de salaire d'un Cubain pour 1 nuit a l'hotel.....
Et que veut dire :nomenklatura | |
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Lydie T Membre émérite
Localisation : Bordeaux Emploi/loisirs : les voyages, l'architecture et la peinture, la cuisine, refaire le monde en buvant un verre... Votre pays :
| Sujet: Re: La petite histoire du tourisme à Cuba Sam 2 Oct 2010 - 20:31 | |
| la nomenklatura est un terme issu de l'ex URSS qui est une manière parler d'élite, de cadres du parti, de personnes en vues, de privilégiés. A l'origine une liste de noms de personne a nommer à des postes importants jouissant de prérogatives.
J'imagine bien aussi comme Nancy que un an de salaire pour une nuit c'est... A l'île Maurice nous sommes allés au Royal Palme où le "forfait journée", qui permet juste de profiter des installations est à 1000€, et le café à 10, au Dinarobin 700€ et 7€. Vous auriez vu notre tête quand nous avons constaté les prix. Je pense qu'à Cuba c'est juste fait pour que les cubains ne puissent approcher les touristes. Mais même si Cuba est hors de prix ça les vaut, cette île n'a pas de prix et je me sens déjà très privilégiée d'y être allée. Même si au Nacional la journée en pension complète de ma chambra était affichée à 350cuc, ce que je n'ai pas payé dans mon forfait. D'ailleurs VT a changé son hôtel à LH depuis le volcan et maintenant c'est le Melia Cohiba, rien à voir.
Merci pour tous ces renseignements | |
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| Sujet: Re: La petite histoire du tourisme à Cuba | |
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