source: cyberpresse
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Catherine Handfield
La Presse
«Ce n'est pas un vol. Je
suis allée chez Luisa après le meurtre, et tout était là: son
porte-monnaie, son ordinateur, tout.»
Hier soir, Nathalie Bisiaux
tentait de s'expliquer le drame qui vient de la secouer. Sa meilleure
amie, Louise Gaudreault, une femme affable et sans histoire, a été
sauvagement assassinée, jeudi, dans son ranch situé en banlieue de
Cabarete, en République dominicaine.
Nathalie Bisiaux est arrivée
chez Louise en même temps que les policiers, vendredi matin. La victime
était étendue au sol de la salle de bains, vêtue de son chemisier de
nuit.
Mme Bisiaux a clairement vu les cinq fentes qui lui
transperçaient la poitrine et le cou. Louise Gaudreault, Québécoise qui
vivait en République dominicaine depuis 25 ans, a été poignardée à
l'aide d'une arme blanche.
Choquée par ce crime, Nathalie
Bisiaux, Française établie en République dominicaine, a accepté de
parler aux médias hier afin de faire pression sur les autorités locales.
«La police dominicaine est extrêmement corrompue et je ne voudrais pas
que cette horrible affaire reste sans suite», a dit Nathalie Bisiaux,
que La Presse a jointe dans son domicile de Cabarete.
«De toute
façon, je n'ai pas peur de parler, parce que mon mari et moi avons
décidé de quitter la République dominicaine, a-t-elle poursuivi. Ce pays
est rendu beaucoup trop dangereux.»
Selon Nathalie Bisiaux, le
meurtre de Louise, que tout le monde surnommait «Rancho Luisa», est
totalement incompréhensible. La victime avait des différends avec
certains voisins, mais elle n'avait pas d'ennemi qui pourrait lui en
vouloir à ce point, assure Mme Bisiaux.
La victime possédait un
ranch en montagne.
Louise Gaudreault, 54 ans, habitait avec son
fils de 20 ans, Tommy, qui était en vacances au Québec lors du drame.
Elle possédait un ranch en montagne où elle accueillait les touristes
québécois et français en vacances à Cabarete, une station balnéaire.
Nathalie
Bisiaux a déjeuné avec la victime deux jours avant le drame. «Elle
était toute bien, toute gaie, a-t-elle dit. On avait prévu se revoir
samedi pour faire un tour de cheval ensemble.»
Un pays dangereux?
Louise
Gaudreault n'est pas la première étrangère à se faire assassiner à
Cabarete: il y a trois mois, le voisin de Nathalie Bisiaux, qui était
d'origine italienne, a reçu une balle dans la tête tirée par un homme
qui voulait le voler à son domicile. Un autre Québécois, Jean Gagné, 41
ans, a été tué en décembre dernier dans une villa de Sosua, non loin de
Cabarete. Le gardien de sécurité de la ville a été arrêté.
«Le
problème, c'est que la police ne fait rien pour protéger les gens», a
déploré Nathalie Bisiaux, qui habite à Cabarete depuis 21 ans.
Le
meurtre de Louise Gaudreault a suscité la tristesse et
l'incompréhension parmi les membres de sa famille, dont plusieurs
habitent à Dolbeau, au Lac-Saint-Jean. «C'était une femme au grand
coeur, une bohème qui vivait dans sa montagne et qui adorait la nature»,
a dit sa nièce, Audrey.
La police dominicaine aurait interrogé
deux suspects, dont un homme qui voulait ouvrir un ranch non loin de
chez la victime. Les deux hommes auraient été relâchés, selon Nathalie
Bisiaux.