Des forfaits moins chers que l'an passéJean Maurice Duddin - Journal de Montréal
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien][Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]700 000 Québécois iront dans le Sud cet hiver,
sans compter ceux qui se rendent en Floride. Avec la crise financière et l’arrivée d'un nouveau transport, Sunwing, l’offre est trop grande par rapport à la demande.
Les Québécois profitent actuellement d'une guerre de prix pour les destinations soleil, cet hiver, qui entraîne des rabais additionnels de 75 $ à 250 $ par voyage, faisant passer des forfaits «tout inclus» de 1500 $ à 1250 $.
C'est notamment la venue d'un nouveau transport, Sunwing, qui provoque cette guerre des prix pour les forfaits dans le sud cet hiver, tout autant que la crise financière, la menace de récession et la prudence des consommateurs qui ralentissent leurs dépenses, ce qui a provoqué une surcapacité de l'offre par rapport à la demande.
Sunwing s'est pointée au Québec il y a deux ans et prétend offrir près de 180 000 sièges vers le sud cet hiver, ce qui s'ajoute à l'offre abondante d'Air Transat, qui dominait jusqu'alors, seule, ce marché des vacances soleil au Québec.
«Les prix ont commencé à baisser au cours des dernières semaines. Les baisses varient de 5 à 15 %. Sur un voyage de 1500 $, vous pouvez finaliser un achat à 1250 $. Les prix changent en ce moment de quatre à six fois par jour, c'est pire qu'à la bourse», constate Sam Char, directeur général de Sunwing.
Rabais automatique Lyne Chayer, vice-président marketing chez Air Transat, Vacances Transat et Nolitours, convient d'emblée que «les tarifs sont très abordables pour les consommateurs».
Transat a d'ailleurs donné le ton dès octobre en offrant un rabais automatique de 200 $ pour chaque forfait soleil acheté en octobre. v «Ça représente une économie de 400 $ par couple. Nous voulions stimuler nos ventes, on a donc été assez agressifs sur les prix durant octobre. Les voyageurs achètent actuellement des forfaits qui leur coûtent moins cher que l'an dernier», explique-t-elle.
Selon Statistique Canada, 700 000 Québécois iront dans le sud cet hiver, sans compter ceux qui se rendent en Floride.
Avec la venue de Sunwing et une augmentation de 10 % de l'offre de Transat, conjuguées à la crise financière, les craintes de récession et les élections fédérales, américaines et possiblement québécoises, les consommateurs ont cependant retardé leurs achats de voyage.
«Les Québécois sont très avisés. Avec les prix qui baissent et les incertitudes économiques et politiques, les gens attendent avant d'acheter», convient Mary Aversa, directrice générale de Vacances Signature, un tour-opérateur associé à TUI-plc, une entreprise anglaise cotée en bourse à Londres.
Ventes en avance S'il y a une guerre des prix, observent cependant autant M. Char que Mmes Chayer et Aversa, ils prétendent tous trois que leurs ventes «sont en avance sur l'an dernier».
Michel Parent, vice-président exécutif chez Tours Mont-Royal, déplore cette guerre qui, si elle profite aux consommateurs, finit toujours par faire des victimes.
«Ça fait 40 ans qu'on gère intelligemment. Chaque fois qu'il y a une guerre de prix, c'est à cause d'un nouveau joueur. Les bons gestionnaires en subissent les conséquences puisque les marges de profit sont très serrées, de 1,5 à 3 %. Avec une guerre des prix, on paye pour faire voyager les gens. Que le consommateur en profite, c'est correct, mais quand ça devient déraisonnable, ça ne dure pas. La conséquence, c'est que tous les quatre ou cinq ans, des joueurs dans l'industrie disparaissent.»
Les quatre spécialistes mentionnent aussi que chaque automne, pour les voyages soleil, les prix baissent habituellement un peu. Mais pas autant que cette année. Les consommateurs avisés ont donc beau jeu de profiter des occasions.
Source:Canoe.ca