10/03/2010Avancée dans la prise en
charge du cancer du sein à l'Institut BordetLe service de radiothérapie de l'Institut Bordet à Bruxelles vient
d'acquérir le Mobetron, un accélérateur de particules qui propose une
radiothérapie intra-opératoire (IORT) pour les cancers débutants du
sein,
a-t-on appris mercredi. Cet appareil permet une avancée dans la prise
en charge de la patiente en réduisant la durée du traitement et le
risque de récidive. Le Mobetron est un accélérateur de particules qui
propose
une radiothérapie intra-opératoire par le biais d'un faisceau qui
permet une irradiation partielle concentrée uniquement sur la partie du
sein atteinte.
La radiothérapie est réalisée en une fois
et en quelques minutes durant l'intervention chirurgicale et présente
l'avantage pour les patientes de ne plus devoir subir des radiothérapies
quotidiennes de 3 à 6 semaines.
Cette radiothérapie est destinée
aux patientes ayant une tumeur unifocale (un seul foyer) au sein de
maximum
2 cm et qui n'ont pas d'envahissement ganglionnaire.
La technique
du Mobetron, qui est un appareil américain acquis pour 1,5 million
d'euros, est moins chère que la radiothérapie classique et est
remboursée par l'INAMI.
Alors qu'en Belgique, 36 pc des femmes sont
confrontées un jour au cancer du
sein, la technique réduit de 20 pc
le risque de récidive locale à 5 ans
et diminue de 5 pc le taux de
mortalité à 15 ans.
Dans le futur, la technique du Mobetron devrait
pouvoir s'appliquer à
d'autres pathologies que le cancer du sein
comme les tumeurs digestives,
les récidives de cancers à la tête et
au cou et certaines tumeurs gynécologiques.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] De quoi s’agit-il ? Le Mobetron est un accélérateur de
particules auto-blindé « léger » de 1,2 tonne proposant une
radiothérapie intra-opératoire (IORT) grâce à un faisceau permettant une
irradiation partielle concentrée uniquement sur la partie du sein
atteinte. Le chirurgien
procède, de manière classique, à la tumorectomie. L’irradiation se fait ensuite sous forme d’une
dose élevée par l’intermédiaire d’un cône de 3 à 10 cm de diamètre placé
sur le site opératoire, dans le sein, la peau étant écartée pour ne pas
être irradiée et une plaque métallique protégeant le poumon. L’irradiation est de 1 à 3
minutes. La peau est ensuite refermée. Quelles patientes peuvent bénéficier de cette
nouvelle technique ? Les patientes présentant :-
une tumeur du sein de moins de 2 cm, situation de plus en plus
fréquente grâce au dépistage de plus en plus précoce ; cette nouvelle
technologie ne s’applique qu’aux tumeurs unifocales (un seul foyer), ce
qui exclut les tumeurs lobulaires, le plus souvent multicentriques ; -
sans envahissement
ganglionnaire. Ceci n’est
donc possible que dans un centre comme Bordet qui pratique une
technique d’analyse du ganglion sentinelle par biologie moléculaire
-technique VERIDEX-, laquelle permet d’analyser le-dit ganglion en cours
d’intervention[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Quels
sont les avantages de cette
nouvelle technique ? Le Mobetron réalise la prouesse d’un
traitement par radiothérapie en quelques minutes durant l’intervention
chirurgicale
sur des tumeurs qui constituent la moitié de celles qu’on rencontre
aujourd’hui en Europe ! Il s’agit d’une avancée majeure pour les patientes en termes
de qualité de vie puisqu’elles peuvent rentrer chez elles dès le
lendemain de l’opération et ne doivent plus subir 3 à 6 semaines de
radiothérapie quotidiennes. De plus, avec cette technique :- la peau et les tissus sains ne sont
plus irradiés, -
dans la mesure où 85% des récidives sont localisées dans le lit tumoral,
en augmentant le contrôle local, on diminue de 20% le taux de récidives
locales à 5 ans et de 5% la mortalité à 15 ans. Quelles sont les perspectives
de cette technique ? Une série de projets de recherche ont d'ores et déjà été initiés
ou le seront bientôt. Parmi
les projets de recherche:-
Evaluation de la diminution des doses d’irradiation au
niveau des différentes parties du corps par rapport à la technique de
radiothérapie classique; -
Evaluation de la dose délivrée au niveau du sein
contra-latéral par rapport à la technique classique (…) La technique du Mobetron est par ailleurs
susceptible de s’appliquer à d’autres pathologies que le cancer du sein
comme les tumeurs digestives ainsi que dans les récidives de cancers
tête/cou et certaines tumeurs gynécologiques. Un certain nombre d’études
cliniques sont, là aussi, planifiées, notamment sur l’impact du
contrôle local des récidives pelviennes de certaines tumeurs
gynécologiques, urinaires ou digestives.