Sur le lac Titicaca, berceau des IncasAgence QMI
Photos: Journal de Montréal[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le lac Titicaca, plus grand lac navigable au monde Le lac Titicaca, plus grand lac navigable au monde (3 856 mètres au-dessus du niveau de la mer) et, d’après la légende, le berceau de la civilisation inca, héberge aussi plusieurs îles fascinantes. Elles comprennent notamment les îles flottantes artificielles Uros, habitées par des familles qui vivent encore selon le mode de vie traditionnel, et l’île privée écologique Suasi. À partir de la ville de Puno, voici trois suggestions pour échapper à la vie moderne pendant une journée ou plus.
L’île artificielle d’urosL’une des choses que vous ne pouvez pas faire sur les îles Uros, c’est de mettre vos pieds sur la terre ferme. C’est qu’il n’y a pas de «sol» sur ces îles construites par l’homme, formées de couches de roseaux totora qui flottent sur le lac.
Cette plante aquatique versatile – très spongieuse lorsqu’on marche dessus – est aussi utilisée pour fabriquer des maisons et des bateaux. Il est même possible de manger ces roseaux. Les habitants du coin les appellent les bananes Uros.
Sur l’île Tatainti, notre guide David Vilca nous invite à en essayer une, qui a l’air d’un énorme poireau et n’a pratiquement pas de goût. La sensation prédominante est la texture, qui est à la fois spongieuse, imbibée d’eau et croustillante.
Huit familles parlant l’ayamara réussissent à survivre sur cette île en troquant des légumes et du poisson séché, et en vendant aux touristes des tissus colorés brodés à la main. Tatainti est l’une des 52 îles d’Uros, parmi les plus petites. Elle ne mesure que 20 mètres par 12, et ne possède que quelques maisons. À l’intérieur de l’une d’elles, il n’y a rien de plus qu’un lit, quelques vêtements sur une corde et, étonnamment, une petite télévision fonctionnant à l’énergie solaire.
Tour d’horizonD’une tour panoramique, on peut avoir une belle vue des îles environnantes, dont certaines possèdent de grands centres communautaires et des églises construites avec des roseaux totora.
Après avoir bâti leurs structures solidement, les habitants ne s’assoient pas sur leurs lauriers (ou leurs roseaux, si l’on veut). Ils doivent entretenir ces îles flottantes. Souvent même, explique M. Vilca, les couches inférieures des îles de roseaux sont érodées par l’eau et doivent être remplacées par le haut avec de nouvelles couches!
La nature à l’île de Taquile[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
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Les abords de l'île de Taquile Cinq vigognes broutant sur le rivage regardent notre bateau entrer dans le port de l’île de Taquile, une superbe bande de terre accidentée, qui a déjà servi de prison aux Indiens qui refusaient de travailler pour les conquistadors espagnols.
Si vous recherchez le confort moderne, ce n’est pas ici que vous le trouverez. Il n’y a pas de voitures ni d’électricité, mais il y a des ruines de pierre pré-incas, des terrasses agricoles de pierre incas sur les collines, et 2 500 résidents de langue quechua reconnus dans tout le pays pour la qualité de leur tissus artisanaux.
Un groupe du village d’Alsuno est descendu des montagnes pour nous accueillir. Plusieurs femmes, vêtues de jupes portefeuilles, s’assoient par terre avec leurs métiers à tisser sur le dos, et nous montrent comment elles tissent des vêtements en faisant des dessins complexes ayant une signification sociale. Non loin de là, un homme se tient debout près d’une arche de pierre en tricotant un chapeau! Les produits finis sont disposés le long d’une saillie rocheuse – chapeaux et capes faites d’alpaca, ceintures tressées, et sacs colorés avec des pompons qui sont utilisés pour transporter des feuilles de coca (on mâche les feuilles pour contrer les effets de l’altitude).
Code de couleurNotre guide nous explique la signification des habits locaux. Les hommes mariés, par exemple, portent des chapeaux rouges, les hommes célibataires des chapeaux rouges et blancs, alors que différentes couleurs permettent de déterminer la position sociale d’un homme. Les femmes mariées, elles, portent leurs capes sur les épaules, alors que les femmes célibataires se couvrent la tête d’un capuchon.
Il faut du temps pour explorer Taquile, une île habitée depuis 10 000 ans. Bien que l’île soit étroite – 1 km de largeur par environ 6 km de longueur –, son sommet se trouve à 264 mètres. Pour se rendre au centre de l’île, il faut donc grimper environ 500 marches.
Avant de partir, les hommes du village, dont l’un est paré d’une couronne de plumes diverses, nous font un petit spectacle de danse accompagné de tambours et de flûtes, une danse typique présentée durant des festivals comme la populaire Fiesta de San Diego, en juillet.
Tranquilité à l’île Suasi[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© Archives
Paysage L’île Suasi est l’un des endroits les plus pacifiques que vous puissiez visiter au Pérou ou ailleurs dans le monde. C’est une île privée avec un petit hôtel écologique perché sur une montagne avec vue sur le lac Titicaca. Lorsque nous arrivons, le soleil est là, le jardin est plein de fleurs colorées, et un chef prépare le barbecue sur une terrasse verdoyante.
Durant les années 1990, la citoyenne Martha Giraldo a créé ce refuge alimenté à l’énergie solaire qui, depuis 2005, est opéré par la chaîne hôtelière péruvienne Casa Andina. Un pavillon en hauteur avec 24 chambres, quoi de mieux pour venir se détendre. Il n’y a sur l’île Suasi ni télévision, ni autos. Les hyperactifs peuvent naviguer en canot sur le lac, faire une randonnée de bateau à moteur autour de l’île ou grimper au sommet de la montagne où il est possible d’admirer des alpacas et des vigognes ou vizcachas, soit des lapins à longue queue.
On peut savourer le buffet du lunch – qui comprend de la soupe au blé, du poulet grillé au barbecue, des saucisses et de l’alpaca – à l’ombre de la canopée de vignes feuillues, avec une formidable vue du lac couleur cobalt. Bien que le serveur recommande le Pisco Sour (un cocktail local) avec du Sprite, j’opte pour le Cola Inka – une boisson gazeuse jaune.
Près de l’hôtel, un petit musée présente des rituels incas, la flore et la faune régionales et quelques articles fabriqués localement, telles des sandales faites à partir de pneus recyclés.
La petite collection de poterie et de sculptures de la culture pré-inca qui a été trouvée sur l’île est encore plus impressionnante.
FirmamentJe paresse aux alentours de l’hôtel intime en lisant quelques-uns des nombreux magazines et des beaux livres fournis sur le Pérou jusqu’au crépuscule, puis je rejoins un autre couple pour un tour d’observation des étoiles. Le ciel est clair et les étoiles sont très visibles grâce à la faible pollution lumineuse – la plupart des îles environnantes n’ayant pas l’électricité.
Même les lumières de l’hôtel, alimentées à l’énergie solaire, sont éteintes avant minuit. Lorsque je reviens dans ma chambre, où l’on a allumé le foyer, je découvre que la seule alternative est de lire à la chandelle ou d’aller me coucher tôt, ce que je n’ai pas fait depuis des années. Dans cette île d’une tranquillité totale, vous allez sans doute, comme je l’ai fait, choisir cette dernière option.
Pour plus d’information, visitez le site peru.info ou casa-andina.com
Source: Canoe.ca