Le trafic international aérien a connu en 2009
la pire année de son histoire, marquée par une baisse sans précédent de
la demande, a annoncé la semaine dernière l'Association internationale
du transport aérien (IATA), qui prédit que 2010 sera « modérée ».
«
En ce qui concerne la demande, 2009 sera inscrite dans les livres
d'histoire comme la pire année qu'a jamais connue l'industrie », a
estimé le directeur de l'IATA, Giovanni Bisignani, calculant que le
secteur avait pris 2,5 à 3,5 années de retard sur la croissance prévue.
«
Le secteur entame 2010 avec d'énormes défis. Le pire est derrière nous,
mais il n'y a aucune raison de se réjouir », a insisté Giovanni
Bisignani, prédisant « une autre année modérée » où il faudra maîtriser
les coûts et continuer à ajuster la capacité des avions en fonction de
la demande.
En 2009, la demande de transport aérien passagers
a décliné de 3,5% sur un an avec un taux de remplissage moyen des
avions de 75,6%, selon l'IATA, dont le siège est à Genève, qui
représente 230 compagnies aériennes, soit 93% du trafic aérien
international. La baisse de la demande est « la plus importante jamais
enregistrée depuis la fin de la guerre », souligne l'IATA, qui prévoit
que les compagnies aériennes perdront 11 milliards de dollars en 2009
en raison de la crise économique.
Une amélioration a
néanmoins été constatée sur les derniers mois de l'année: elle s'est
concrétisée par une hausse de la demande du trafic aérien passagers de
4,5% sur un an en décembre 2009, et de 1,6% par rapport au mois
précédent.
Malgré ces quelques lumières à l'horizon, l'année
s'annonce une nouvelle fois difficile pour les compagnies aériennes. «
Les améliorations du chiffre d'affaires vont être beaucoup plus lentes
que la hausse de la demande que nous commençons à voir », a prévenu
Giovanni Bisignani. En 2010, « la rentabilité sera encore plus lente à
se rétablir », le secteur prévoyant pour 2010 des pertes de 5,6
milliards de dollars, a-t-il estimé.
« Le prix des billets a
été l'élément le plus négatif pour les transporteurs en 2009 »,
relève-t-il: « Les sociétés ont serré les boulons dans tous les sens,
elles refusaient par exemple de payer des billets business à leurs
cadres », qui sont de loin les passagers les plus lucratifs.
Giovanni
Bisignani avait estimé en décembre que le secteur terminait « une annus
horribilis qui achève une decennis horribilis ». Entre 2000 et 2009,
les compagnies aériennes ont perdu 49,1 milliards de dollars, avait-il
rappelé.
L'IATA a prévu un chiffre d'affaires mondial de 455 milliards de dollars en
2009, des résultats bien inférieurs aux 535 milliards d'euros de ventes réalisés en 2008.