Six degrés de plus qu'il y a 128.000 ans en Antarctique[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Les températures en Antarctique auraient dépassé de 6 degrés les niveaux actuels voici 128.000 ans, soit le double de ce qui était estimé jusque là, selon une étude sur les climats chauds anciens, qui pourrait aider à mieux prévoir les conséquences du réchauffement à venir.
Lors de la dernière période interglaciaire, il y a 128.000 ans, le réchauffement du climat avait provoqué une fonte partielle de la calotte glaciaire du Groënland et une hausse du niveau des mers, qui aurait pu être 4 à 6 mètres plus élevé qu'actuellement, rappelle David Noone (Université du Colorado, Etats-Unis) en commentant les résultats de l'étude publiée mercredi.
SimulationSes auteurs ont utilisé des modèles de simulation du climat pour réexaminer l'histoire des températures que révèlent trois carottes de glace prélevées en Antarctique. Lors des périodes chaudes interglaciaires survenues de façon cyclique au cours des 340.000 dernières années, la composition des glaces de l'Antarctique oriental aurait été moins sensible aux changements de température qu'on le croyait jusque là, expliquent Louise Sime (British Antarctic Survey, Cambridge) et ses collègues dans la revue scientifique
Nature.
Pour connaître les températures atmosphériques et la quantité de précipitations du lointain passé, les scientifiques mesurent dans la glace les proportions respectives de certains atomes. Durant les périodes chaudes interglaciaires, la relation entre température et composition de la glace varie selon les sites.
Niveau de températureElle s'avère moins linéaire qu'escompté, d'où la nécessité, selon les chercheurs, de revoir les estimations globales de températures. Elles auraient été supérieures d'au moins 6 degrés aux températures actuelles, soit environ le double de ce qu'on estimait jusqu'ici (environ 3 degrés).
Soulignant les "graves insuffisances de notre compréhension des climats plus chauds qu'actuellement", les auteurs concluent que les périodes interglaciaires passées "offrent une chance de tester si les conséquences de modèles du futur réchauffement au pôle sont réalistes". Ils jugent donc "indispensable de confirmer quel niveau de température a été atteint" dans le passé, "avant qu'on puisse évaluer les conséquences d'un tel climat". (afp)