| Andr Désiront, collaboration spéciale La Presse |
Cuba
est une grande île ceinte par un chapelet de centaines d'îlots sur
lesquels se déploient les plus belles plages du bassin caraïbe. Le
développement de ces îlots - les «cayos» - a débuté voici une quinzaine
d'années avec l'implantation de quelques hôtels à Cayo Largo. Quelques
années plus tard, Cayo Coco et son pendant, Cayo Guillermo, sont
devenus un des principaux pôles touristiques de Cuba. Plus récemment,
ce fut le tour de Cayo Santa Maria et de sa voisine, Cayo Ensenachos.
On parle maintenant de Cayo Cruz. Nous faisons, ici, le bilan du
développement sur les deux «cayos» qui se rapprochent le plus de l'idée
qu'on se fait du paradis perdu.
Cayo Santa Maria : la dernière station cubaineComme
Cayo Coco et Cayo Guillermo, qui ont été développés une dizaine
d'années plus tôt, Cayo Santa Maria est une petite île (de 13
kilomètres sur deux) de l'archipel Jardines del Rey (les Jardins du
roi), dont les îlots festonnent une bonne partie de la côte nord de
Cuba. On y accède par une route-digue de 48 kilomètres, qui
traverse deux îlots plus petits : Cayo Las Brujas et Cayo Ensenachos.
Tours Mont-Royal a commencé à commercialiser le Sol Cayo Santa Maria
lorsqu'il a ouvert ses portes en décembre 2001. C'était alors le seul
hôtel dans l'île. Depuis, la chaîne Sol Melia a construit deux autres
établissements - le Melia Cayo Santa Maria et le Melia La Dunas - et
d'autres voyagistes ont inclus la destination dans leur programmation. L'an dernier, le groupe hôtelier Occidental a ouvert, sur l'îlot voisin
de Cayo Ensenacho, un complexe à l'enseigne de sa marque de grand luxe
: Royal Hideaway. Il est actuellement commercialisé en exclusivité par
Vacances Transat. Et cette année, la chaîne Barcelo a inauguré une
section de 624 chambres, de ce qui deviendra le plus gros complexe
hôtelier de Cuba : le Barcelo Cayo Santa Maria. La première phase de la
construction de ce méga-complexe doit être complétée cet automne. Il
comprendra alors 1308 chambres réparties entre deux sections. La phase
deux, qui comprendra également deux sections devrait être terminée en
2010. Les deux parties du complexe seront séparées par un «pueblo», un
petit centre commercial qu'on dotera d'un vernis architectural de
«couleur locale». Comme les différentes sections sont relativement éloignées les unes des
autres, les travaux de construction ne perturbent pas la sérénité des
clients de l'hôtel.Les quatre hôtels sont situés en bordure de la côte nord de l'île,
bordée par une des plus belles plages de Cuba. La chaîne Sol Melia se
prépare à faire construire un complexe de luxe - sa marque Paradisus -
à l'extrémité ouest de cette même plage.
ExcursionsCroisière en catamaran, baignade avec les dauphins, «safaris» en jeep,
visite de Santa Clara (la capitale provinciale, où se trouve
l'aéroport) et Remedios (une des petites villes les plus proches des
«cayos») ... une douzaine d'excursions sont offertes sur place. La plus
intéressante est celle qui permet de découvrir Trinidad, la ville au
patrimoine colonial le mieux conservé de Cuba. Elle est classée au
Patrimoine de l'UNESCO.
Cayo Largo : des allures d'île déserteBien des habitués sont nostalgiques de la «belle époque de Cayo Largo».
Cet îlot situé au large de la côte sud de Cuba, ne comptait alors que
cinq petits hôtels plutôt modestes, dont quatre d'une cinquantaine de
chambres regroupés dans un même complexe. On pouvait passer de l'un à
l'autre pour manger, prendre un verre ou danser le soir. Comme ces
établissements étaient concentrés dans la même zone, on pouvait marcher
pendant des kilomètres le long de plages recouvertes d'un des sables
les plus fins des Caraïbes, sans croiser grand monde : une tortue de
mer, un iguane, voire un couple de nudistes occupé à bronzer dans une
merveilleuse solitude. En 2001, l'ouragan Michelle a détruit deux des
hôtels du complexe et les autorités cubaines ont fait appel aux chaînes
espagnoles Sol Melia et Barcelo pour construire de nouveaux hôtels. Sol Melia a pris le El Pelicano sous son aile et a construit le Sol
Cayo Largo, qui devenait le premier «quatre étoiles» de l'île. Barcelo
a ouvert un établissement de 300 chambres, le Barcelo Cayo Largo, qui a
été récupéré, cette année, par la chaîne cubaine Grand Caribe, qui l'a
rebaptisé «Playa Blanca». Le même groupe Gran Caribe vient de conclure
une entente avec le gouvernement du Qatar qui investira 75 millions US
pour construire un hôtel «cinq étoiles» de 450 chambres, flanqué de 60
villas, manifestement destiné à la clientèle américaine (car les
autorités cubaines s'attendent à une levée prochaine de l'embargo, même
si l'administration Obama vient de le reconduire pour un an). Il
n'ouvrira pas ses portes avant 2015. Mais avec ou sans ce nouvel établissement, la plus grande partie des 28
kilomètres de plages qui bordent les côtes sud et ouest ne seront pas
gangrénées par le développement. Les étendues presque vierges de Playa
Paraiso et Playa Sirena, à l'ouest de la zone hôtelière, et celles de
Playa Blanca, Playa Los Cocos et Playa Tortuga, à l'est, conféreront
encore à Cayo Largo ses allures d'île déserte qui enchantent tellement
les inconditionnels de la destination.
Excursion L'île de la Jeunesse (Isla de la Juventud), située à 140 kilomètres. On
y accède dans des petits avions (45 minutes de vol) et on visite le
chef-lieu, Nueva Gerona, et notamment la prison qui a accueilli deux
pensionnaires illustres - Fidel et Raul Castro - , ainsi qu'une réserve
écologique et une ferme de crocodiles.