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 Une erreur suicidaire

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3 participants
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Buena Dias
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Buena Dias


Vierge Localisation : Magog
Emploi/loisirs : voyage
Votre pays : Une erreur suicidaire Ca10

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MessageSujet: Une erreur suicidaire   Une erreur suicidaire Clock210Lun 29 Juin 2009 - 19:51


J’ai écrit voilà trois jours dans mes
Réflexions du jeudi 25 au soir : « Nous ignorons ce
qu’il se passera cette nuit ou demain au Honduras, mais
la conduite courageuse de Zelaya passera à l’Histoire. »



J’avais aussi écrit deux paragraphes
plus haut : « Ce qu’il se passe dans ce pays sera un
test pour l’OEA et pour l’administration étasunienne. »



L’antédiluvienne institution
interaméricaine, qui s’était réunie le lendemain à
Washington, avait promis dans une résolution en
demi-teinte et tiède de faire aussitôt les démarches
pertinentes pour chercher une harmonie entre les parties
en conflit. Autrement dit une négociation entre les
putschistes et le président constitutionnel du Honduras.



Le haut gradé, qui restait à la tête des
forces armées honduriennes, se prononçait publiquement
contre les positions du président, dont il ne
reconnaissait l’autorité que du bout des lèvres.



Les putschistes n’attendaient pas autre
chose de l’OEA. Peu leur importait la présence d’un
grand nombre d’observateurs internationaux qui étaient
arrivés dans le pays pour attester d’une consultation
populaire et avec lesquels le président Zelaya s’était
entretenu jusque tard dans la nuit. Ce matin, au petit
jour, ils ont lancé contre la résidence du président
environ deux cents soldats de métier bien entraînés et
armés qui, écartant rudement l’escouade de la garde
d’honneur, ont séquestré Zelaya, qui dormait alors,
l’ont conduit à la base aérienne, l’ont fait monter de
force dans un avion et l’ont déposé sur un aéroport
costaricien.



C’est à huit heures et demie du matin
que nous avons appris par TeleSur cet assaut
contre la maison présidentielle et l’enlèvement. Le
président n’a pas pu assister au lancement de la
consultation populaire qui devait se dérouler ce
dimanche-ci. On ignorait encore son sort.



La télévision officielle a été
interrompue. Les putschistes souhaitaient empêcher une
divulgation prématurée de leur trahison à travers
TeleSur
et CubaVision Internacional, qui
informaient des faits. Aussi ont-ils suspendu les
centres de retransmission et fini par couper le courant
dans tout le pays. Le Congrès et les hauts tribunaux,
impliqués dans la conspiration, n’avaient pas encore
publié les décisions qui la justifiaient. Ils ont
d’abord fait leur coup d’Etat inqualifiable, puis l’ont
légalisé.



Le peuple s’est réveillé, a constaté ce
fait acquis et a commencé à réagir avec indignation. On
ignorait toujours le sort de Zelaya. Trois heures après,
la réaction populaire était telle qu’on a vu des femmes
frapper du poing des soldats dont les fusils leur
tombaient presque des mains tant ils étaient désarçonnés
et nerveux. Au départ, on aurait dit qu’ils livraient un
étrange combat contre des fantômes ; plus tard, ils ont
tenté de bloquer de leurs mains les objectifs des
caméras de TeleSur, ils visaient, tremblant, les
reporters et quand les gens avançaient, ils reculaient
parfois. Les putschistes ont envoyé des transports
blindés armés de canons et de mitrailleuses. La
population discutait sans peur avec les occupants des
blindés. Etonnante réaction populaire !



Vers deux heures de l’après-midi, en
coordination avec les putschistes, une majorité
domestiquée du Congrès a déposé Zelaya, le président
constitutionnel, et nommé un nouveau chef d’Etat,
affirmant au monde, après avoir présenté une signature
falsifiée, qu’il avait démissionné. Quelques minutes
après, depuis un aéroport costaricien, Zelaya a informé
de ce qu’il se passait et a démenti catégoriquement
avoir démissionné. Les conspirateurs se couvraient de
ridicule aux yeux du monde.



Bien d’autres choses se sont déroulées
aujourd’hui. CubaVision s’est consacrée presque
toute entière à démasquer le putsch, informant tout le
temps notre population.



Certains faits ont revêtu un caractère
nettement fasciste. Bien que prévisibles, ils ne cessent
d’étonner.



La cible fondamentale des putschistes a
été, après Zelaya, Patricia Rodas, la ministre
hondurienne des Affaires étrangères. Ils ont dépêché un
autre détachement chez elle. Courageuse et résolue, elle
a agi vite et n’a pas perdu une minute pour dénoncer le
putsch par tous les moyens. Notre ambassadeur, Juan
Carlos Hernandez, était entré en contact avec elle pour
s’informer de la situation, comme l’ont fait d’autres
ambassadeurs. A un moment donné, elle a demandé aux
représentants diplomatiques du Venezuela, du Nicaragua
et de Cuba de la rejoindre, car, férocement harcelée,
elle avait besoin d’une protection diplomatique. Notre
ambassadeur, qui avait été autorisé dès le premier
instant à offrir le plus grand appui possible à la
ministre constitutionnelle et légale, s’est alors rendu
chez elle.



Alors que les ambassadeurs étaient déjà
avec elle, le commandement putschiste envoie le
commandant Oceguera l’arrêter. Les ambassadeurs forment
un écran devant elle et informent le militaire qu’elle
se trouve sous protection diplomatique et qu’elle ne se
déplacera qu’en leur compagnie. Oceguera discute avec
eux respectueusement. Quelques minutes après, de douze à
quinze hommes en battle-dress et encagoulés pénètrent
dans la résidence. Les trois ambassadeurs font alors
bloc autour de Patricia ; les encagoulés agissent
brutalement et parviennent à séparer les ambassadeurs
vénézuélien et nicaraguayen, mais le nôtre, Hernandez,
est accroché si fort à son bras que les encagoulés les
traînent tous les deux jusqu'à une fourgonnette, les
conduisent jusqu’à la base aérienne, parviennent à les
séparer et emmènent Patricia. Alors que notre
ambassadeur est arrêté, Bruno Parrilla, notre ministre
des Relations extérieures, qui a eu des nouvelles de
l’enlèvement, parvient à l’avoir sur son portable, mais
un des encagoulés tente brutalement de le lui arracher.
Notre ambassadeur, qui avait déjà reçu des coups chez
Patricia, lui crie : « Ne me bouscule pas, cojones ! »
Je ne me rappelle pas si Cervantès a déjà utilisé ce
mot, mais notre ambassadeur Juan Carlos Hernandez a
sûrement enrichi notre langue.



Après, les encagoulés l’ont abandonné
sur une route, loin de l’ambassade, et l’ont averti
avant de le libérer que s’il parlait, il risquait de lui
arriver quelque chose de pire. « Rien n’est pire que la
mort ! », leur a-t-il rétorqué dignement, « et pourtant
vous ne me faites pas peur. » Les habitants de l’endroit
l’ont aidé à regagner l’ambassade d’où il est aussitôt
entré de nouveau en contact avec Bruno.



On ne peut négocier avec les hauts
gradés putschistes. Il faut exiger leur démission, et
que des officiers plus jeunes et non compromis avec
l’oligarchie se substituent à eux. Sinon, il n’y aura
jamais de gouvernement « du peuple, par le peuple et
pour le peuple » au Honduras.



Les putschistes, acculés et isolés,
n’ont aucune échappatoire possible si on leur fait face
avec fermeté.



Jusqu’à Mme Clinton qui a
déclaré dans l’après-midi que Zelaya était le seul
président hondurien. Et les putschistes, sans l’appui
des Etats-Unis, n’osent même pas respirer.



Encore en pyjama voilà quelques heures,
Zelaya sera reconnu par le monde entier comme le seul
président constitutionnel du Honduras.
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ptitdoux
Membre fidèle
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ptitdoux


Bélier Localisation : devant mon ordi
Emploi/loisirs : hockey
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MessageSujet: Re: Une erreur suicidaire   Une erreur suicidaire Clock210Lun 29 Juin 2009 - 21:01

tres interessant
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Nicole C
Administratrice
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Nicole C


Balance Localisation : Montréal, Québec, Canada
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MessageSujet: Re: Une erreur suicidaire   Une erreur suicidaire Clock210Lun 29 Juin 2009 - 21:21

Oui, très intéressant! Une autre réflexion de Fidel.
Merci Daniel!!!
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MessageSujet: Re: Une erreur suicidaire   Une erreur suicidaire Clock210

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