Unité, fermeté et solidarité caractérisent le 7e Sommet présidentiel de l’ALBA
Nous n’avons pas d’autre choix que de nous unir pour faire face à la crise économique, a affirmé Raul dans son intervention lors du 7e Sommet présidentiel de l’ALBA. Chavez a souhaité la bienvenue à Raul à l’aéroport de la ville vénézuélienne de Cumana, puis ils ont accueilli Evo Morales quelques minutes après.
LE général d’armée Raul Castro Ruz, président du Conseil d’Etat et du Conseil des ministres, préside la délégation cubaine au 7e Sommet présidentiel de l’Alternative bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique (ALBA), dont les séances ont débuté hier à Cumana, capitale de l’Etat vénézuélien de Sucre.
Chavez a ouvert la réunion en saluant toutes les délégations présentes, avant d’entreprendre une analyse, basée sur de solides arguments, de l’actuelle crise économique internationale, du caractère criminel, illégal et injuste du blocus contre Cuba et de son absurde exclusion du système interaméricain.
Il a aussitôt cédé la parole au président cubain. Raul a exposé en peu de mots les causes et les conséquences de l’actuelle crise économique mondiale et dénoncé l’absurdité qui consiste à tenter de la surmonter par des mécanismes qui, à l’image du Fond monétaire international, n’ont fait que contribuer à en accentuer les effets.
Il a souligné qu’il était important que les solutions soient l’objet du consensus le plus large au niveau mondial et non le résultat d’accords entre quelques pays puissants.
Le président cubain a mis l’accent sur la contribution que peut apporter le Système unique de compensation régionale (SUCRE) dans la recherche d’une plus grande indépendance économique.
« Nos nations, a-t-il affirmé, n’ont pas à elles seules la capacité de transformer structurellement l’ordre économique international, mais elles peuvent, par contre, asseoir leurs propres relations économiques sur de nouvelles bases. »
Il a aussi réaffirmé la vocation solidaire de Cuba avec les peuples d’Amérique latine et des Caraïbes.
Sont ensuite intervenus les présidents de Bolivie, du Honduras, du Nicaragua et du Paraguay ; ainsi que les Premiers ministres de la Dominique, et de St-Vincent et les Grenadines ; ce dernier a demandé officiellement l’adhésion de son pays à l’ALBA.
Ont pris aussi la parole le ministre des Affaires étrangères de l’Equateur et Miguel D’Escoto, président de l’Assemblée générale de l’ONU. Tous ont exprimé leur accord avec les documents soumis à la considération du Sommet, leur soutien à Cuba et la condamnation du blocus.
Raul a remercié les participants au nom du peuple cubain et de Fidel pour ces sincères manifestations de solidarité envers notre patrie, une idée partagée par l’immense majorité des pays, mises à part les quelques exceptions connues.
Concernant l’OEA, il a signalé qu’il n’allait pas répondre aux déclarations de son secrétaire général, car Fidel l’a déjà fait dans une de ses Réflexions. Il a indiqué que l’histoire de cette organisation suinte le sang de toutes parts.
Il a rappelé le rôle ignominieux joué par l’OEA dans les agressions contre le peuple du Guatemala dans les années 50 et sa complicité postérieure dans les attaques et les actes de terrorisme contre Cuba, qui ont fait plusieurs milliers de victimes.
Il a cité comme exemple l’épidémie provoquée par la dengue hémorragique, la destruction de l’avion cubain à la Barbade qui a provoqué la mort de 73 personnes et l’invasion mercenaire de Playa Giron.
Ils ne nous pas expulsés de l’OEA au début de l’année 1961 - a-t-il déclaré -, pour que cette organisation puisse reconnaître le gouvernement fantoche que les Etats-Unis avaient l’intention d’installer sur la tête de pont qu’ils envisageaient d’établir à Cuba, lequel aurait demandé aussitôt l’intervention des forces armées nord-américaines, une action qui aurait coûté des milliers de victimes à notre peuple, comme ce qui s’était passé au Guatemala, sans que l’OEA n’élève la moindre protestation.
Raul a expliqué qu’ils décident d’expulser Cuba en janvier 1962, car leur plan était l’invasion directe par l’armée des Etats-Unis. Cela est la triste réalité qui a débouché sur ce qu’on appelé la Crise des missiles d’octobre 1962, a-t-il conclu.
Il a rappelé que le gouvernement cubain a exprimé publiquement sa disposition à discuter avec les autorités nord-américaines sur n’importe quel sujet, sur la base d’un respect absolu de la souveraineté et de l’autodétermination des peuples.
S’agissant de l’accusation concernant les condamnations contre les mercenaires payés par les Etats-Unis et les terroristes sanctionnés par les lois cubaines, le président cubain a réaffirmé sa disposition à les remettre en liberté, en échange de la libération de nos cinq héros incarcérés dans les prisons de l’empire.
Aux excuses présentées par Raul pour avoir pris de nouveau la parole, Chavez a répondu par un « Cuba a parlé », suivi par une accolade et l’ovation des participants.
Une fois la séance terminée, les dirigeants se sont rendus jusqu’au parc Ayacucho, situé dans la quartier historique de la ville, pour déposer une gerbe au pied de la statue du Grand Maréchal Sucre. Ils étaient attendus là-bas par un grand nombre d’habitants de Cumana débordant d’enthousiasme.
Le point culminant de la journée a été la visite à la caserne Sucre, un camp militaire que Chavez a fréquenté alors qu’il était un jeune lieutenant. C’est là, a affirmé le président vénézuélien, devant la troupe en formation, que ses préoccupations politiques ont commencé à surgir.
ARRIVEE A CUMANA
« Vive Cuba ! Vive Fidel ! Vive Raul ! ».
C’est ainsi que Chavez avait reçu le président cubain sur le tarmac de l’aéroport de la ville caribéenne de Cumana, sous le soleil ardent de cette ville au climat semblable à celui de l’Est de notre patrie.
Les deux présidents, lors d’une rencontre improvisée avec la presse, ont abordé entre autres sujets les récentes avancées des peuples latino-américains et caribéens, et ils avaient souligné que le mois d’avril était historiquement un mois de grandes victoires populaires, comme celles de Cuba en 1961 face à l’invasion mercenaire et celle du Venezuela en 2002 face au coup d’Etat réactionnaire.