Nicole C Administratrice
Localisation : Montréal, Québec, Canada Emploi/loisirs : Retraitée / Voyages, musique, espagnol, lecture Votre pays :
| Sujet: L’enjeu des sièges pour les compagnies aériennes Ven 17 Avr 2009 - 22:05 | |
| L’enjeu des sièges pour les compagnies aériennes François Delétraz
Les compagnies aériennes rivalisent d’ingéniosité pour augmenter le confort des passagers, tout en réduisant les coûts de carburant.
Au dernier salon Aircraft Interiors, qui rassemble à Hambourg les fabricants d’aménagements intérieurs d’avions et en particulier de sièges, les maîtres mots étaient le poids et la densification. En raison du prix du pétrole, qui, s’il est en ce moment à un niveau acceptable, ne pourra à terme qu’augmenter, les compagnies cherchent par tous les moyens à réduire la masse des avions.
Alléger le poids des sièges est une des mesures envisagées, particulièrement en classe économique, pour laquelle l’Allemand Recaro, pour ne citer que lui, a présenté des prototypes pesant moins de six kilos. Des sièges plus légers, plus fins, qui devraient libérer plus d’espace pour les passagers.
En classe affaires, le problème est différent puisque, depuis plusieurs années, les sièges sont devenus de plus en plus confortables, ce qui s’est traduit par un triplement de leur poids. Une contrainte que les compagnies acceptaient jusqu’à présent, car la classe affaires, qui représente 20 % des sièges d’un avion, représente jusqu’à 40 % de leur chiffre d’affaires. Crise oblige, on parle maintenant de densification – discrètement, il est vrai – et il est vraisemblable qu’on va assister prochainement à un renversement de tendance. Autrefois, les sièges affaires étaient certes plus larges et plus confortables que ceux de la classe économique, mais la différence était raisonnable : il y avait environ 32 pouces entre deux sièges éco et 38 pouces en classe affaires, la première classe caracolant à 60 pouces.
De vrais lits dans un avion
Puis British Airways a lancé sa révolution du « siège lit ». En les étroitisant, cela lui a permis d’aller jusqu’à un écartement de 72 pouces.
Peu à peu, toutes les compagnies ont été obligées de suivre son exemple. Et les sièges d’aujourd’hui dépassent souvent le confort des première classe d’autrefois. Avec ce gain de confort, l’espace dévolu à chaque passager a augmenté significativement, et… les prix aussi. En dix ans, les tarifs en classe affaires ont grimpé de plus de 100 %, et l’écart s’est creusé entre la classe économique et la classe affaires, aussi bien pour ce qui est du prix que du confort, un passager affaires occupant par exemple trois à quatre fois plus de place qu’un passager économique, et un passager première de six à huit fois plus. Quant aux toilettes, alors qu’il y en a généralement une pour quinze passagers assis à l’avant de l’avion, il n’y a en a qu’une seule pour quarante passagers en classe économique.
Pour combler ces écarts entre affaires et économique, les compagnies, Air France la dernière en date, créent maintenant des classes économiques « plus », avec des niveaux intermédiaires de confort et de prix. Mais pour garder leur clientèle haute contribution tant en gardant le même esprit de confort les compagnies cherchent à mieux rentabiliser l’espace. Et c’est pour faire face à cette nouvelle demande que les équipementiers ont présenté à Hambourg des configurations permettant d’« améliorer l’efficacité volumétrique » des sièges, avec des dispositifs où les pieds du passager s’enfoncent sous l’accoudoir du siège de devant. Le « toujours plus » a vraiment vécu.
Source: Lefigaro.fr | |
|