Un plan de 13 milliards - TGV: Obama intègre Montréal à son projet de réseau
La ville de Montréal s'est retrouvée hier dans le plan dévoilé par le
président Obama pour doter les États-Unis de dix réseaux de trains à
grande vitesse, un projet pour lequel Washington débloque 13 milliards
en plus d'offrir des prêts aux projets susceptibles de passer en mode
construction rapidement
Ce plan vise explicitementàdécongestionnerles routes et
autoroutes aux abords des grandes villes et à réduire le trafic aérien
tout en offrant aux voyageurs un moyen de transport plus économique,
capable de battre en efficacité à la fois l'auto et l'avion dans les
déplacements interurbains.
Trois des dix corridors dévoilés hier pourraient avoir un impact
sur Montréal, qui pourrait devenir une importante plaque tournante du
transport par train à haute vitesse entre le centre et l'est des
États-Unis.
En effet, le plan Obama prévoit qu'un des corridors, l'«Empire», va
relier New York, Albany et Buffalo. Un autre, le Northern New England
Corridor, va relier Boston, Montréal, Portland, Springfield, New Haven
et Albany. Comme on le voit, de Montréal, un passager pourra par train
à haute vitesse aller soit à New York, soit à Boston en utilisant la
future plaque tournante que deviendra Albany.
Mais un des plus importants corridors, celui du Chicago Hub
Network, va relier cette ville située juste sur la frontière
canado-étasunienne à Detroit, mais aussi à Milwaukee, Twin Cities,
Saint Louis, Kansas City, Toledo, Cleveland, Columbus, Cincinnati,
Indianapolis et Louiseville.
Il ressort de ce projet que si les plans du train à haute vitesse
entre Québec et Windsor étaient dépoussiérés après 15 ans d'inaction de
nos gouvernements, Montréal pourrait devenir la plaque tournante entre
le centre des États-Unis et les deux capitales de l'Est, Boston et New
York.
L'administration Obama met immédiatement à la disposition des États
et des planificateurs du secteur privé une enveloppe de 8 milliards
pour mettre les projets sur la planche à dessin. Et il ajoutera 1
milliard par année pour épauler cet effort et récompenser en somme les
équipes qui vont se retrouver les premières au fil d'arrivée.
L'administration étasunienne offre en outre des prêts aux promoteurs
dont les projets pourraient se transformer en chantiers à court terme.
Deux types de projets sont envisagés dans ce plan de mise à niveau
du transport des personnes aux États-Unis par rapport à l'Europe et au
Japon, qui ouvrent la marche dans ce domaine.
Les projets «express» pourront couvrir des distances de 300 à 1000
km avec des trains capables d'atteindre «au moins» 240 km/h sur des
systèmes totalement dédiés à ce type de transports et caractérisés par
un minimum d'arrêts. Les services plus «régionaux» devront opérer dans
une gamme de vitesse allant de 175 à 240 km/h sur des distances de 160
à 800 km avec de multiples arrêts.
Le programme annoncé par le président Obama est le plus important
jamais annoncé pour moderniser le rail aux États-Unis et il pourrait
amorcer un changement radical dans les habitudes des consommateurs de
kilomètres tout en réduisant à la fois les émissions de gaz à effet de
serre, le coût et le temps des déplacements sur de longues distances.
Le transport des passagers par train est actuellement, sauf dans de
rares exceptions, plutôt déficitaire en Amérique du Nord parce qu'il
passe derrière les trains de marchandises à peu près partout. Mais
depuis le 11 septembre 2001, ce mode de transport a quand même connu
une hausse de 40 % aux États-Unis aux dépens principalement des lignes
d'aviation interurbaines.