Urgences médicales en plein volAssociated Press - AP[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© Archives
En tout, il y a eu 649 déviations en
raison de problèmes médicaux en
2007. Si vous vous êtes déjà senti étourdi ou mal en point en avion, peut-être vous êtes-vous demandé ce que ferait la compagnie aérienne en cas d’urgence médicale en vol.
En fait, il s’agit d’une situation qui se produit régulièrement et chaque compagnie aérienne a sa propre marche à suivre au moment d’aider une personne en détresse.
De plus en plus de casWestJet a vu le nombre d’incidents augmenter. Au cours de la dernière année, 888 problèmes reliés à la santé sont survenus en vol et dans neuf cas, l’avion a dû dévier de sa trajectoire, explique Mark Frezell, directeur des procédures de vol de la compagnie.
«D’une part, c’est que le nombre de vols a augmenté. D’autre part, je crois que c’est parce que la population vieillit», affirme M. Frezell.
En février 2009, un article publié dans The Lancet traitait des problèmes médicaux associés aux vols commerciaux. Il était indiqué qu’environ 2 milliards de personnes voyagent à bord d’avions commerciaux chaque année.
«Le nombre de problèmes de santé en cours de vol augmente parce que le nombre d’individus ayant une maladie préexistante et voyageant par avion augmente», dit-il.
Y a-t-il un médecin à bord?En cas d’urgence, l’avion est muni d’une trousse de premiers soins de base et complète et de défibrillateurs externes automatisés. Le personnel peut aussi compter sur l’aide du personnel médical au sol, explique le coauteur Dr. Mark Gendreau, du Lahey Clinic Medical Center à Burlington au Massachusetts.
«Ce qui est tout à l’honneur des compagnies aériennes, c’est qu’elles ont déjà consolidé leur capacité à répondre aux urgences médicales en vol, au cours des huit dernières années je dirais», dit-il en entrevue.
Habituellement, les agents de bord ou le capitaine demanderont s’il y a un médecin à bord qui pourrait aider et ils vérifieront le titre de la personne avant d’accepter son aide. Un téléphone ou une radio satellite sera utilisé afin de communiquer avec des médecins au sol.
WestJet et plusieurs autres compagnies aériennes de par le monde font affaire avec MedAire, une compagnie basée en Arizona qui a répondu à son premier appel en 1987, au MedLink Global Response Center.
La compagnie fait appel aux médecins du service d’urgence de Banner Good Samaritan Medical Center à Phoenix, et a accès à plus d’une centaine de spécialistes.
Déviations d'urgenceMedLink reçoit environ 17 000 appels de compagnies aériennes par année, explique Heidi Giles MacFarlane, vice-présidente du développement stratégique. En tout, il y a eu 649 déviations en raison de problèmes médicaux en 2007, ce qui signifie que l’avion a dû se poser à un endroit qui n’était pas sa destination prévue afin d’aider un passager.
Mais les déviations peuvent perturber les passagers, exiger une reprogrammation de l’équipement de navigation et interférer avec le décollage ou l’atterrissage d’autres vols, explique M. Gendreau.
«Les aéroports exigent que la compagnie aérienne paie des frais pour avoir atterri chez eux sans préavis, dit-il. Et ce n’est pas donné. Les frais peuvent aller de 5 000$ à 25 000$, selon l’aéroport.»
Peter Fitzpatrick, le porte-parole d’Air Canada, affirme que la priorité de la compagnie aérienne est la sécurité de ses clients et du personnel.
«C’est pourquoi il est très important que les clients ayant des problèmes de santé, notamment qui ont subi une importante chirurgie récemment, qui sont atteints d’une maladie ou qui sont blessés reçoivent l’autorisation de voyager (48 heures avant)», écrit-il par courrier électronique.
Les malaises les plus courantsSelon Mme MacFarlane, les incidents habituels en vol ne sont généralement pas critiques.
«Le problème le plus courant, en fait il y en a deux qui sont presque à égalité, c’est une blessure causée par les chariots à nourriture et à breuvages. Les gens se cognent souvent les genoux ou se font écraser les orteils. L’autre, c’est les bagages qui tombent des porte-bagages supérieurs.»
Le malaise le plus courant, c’est l’évanouissement, explique-t-elle.
Il y a un bon nombre de facteurs qui y contribuent. Par exemple, le voyageur peut être exténué après avoir couru d’un vol à l’autre lorsque la correspondance est serrée ou il peut tout simplement éprouver un malaise.
«Plus on monte en altitude, moins on a d’oxygène. C’est ce qu’on appelle l’hypoxie», explique-t-elle.
En 2007, le problème médical le plus courant traité par MedAire était d’ordre neurologique dans 5 836 des cas. Il y a eu 3 373 problèmes gastro-intestinaux, 1 699 problèmes respiratoires, 1 393 problèmes cardiovasculaires et 733 problèmes orthopédiques.
Récemment, ils ont reçu un appel à propos d’un enfant ayant avalé des billes de silice d’une boîte à chaussure et les parents étaient dans tous leurs états», affirme Mme MacFarlane.
«Le médecin de MedLink a pu communiquer avec le centre antipoison de l’hôpital afin de comprendre les dangers chimiques reliés au gel de silice qui, soit dit en passant, sont bénins, à part le fait que l’enfant vomit.»
Des standards de sécuritéEn ce qui a trait à la formation des agents de bord, M. Frezell affirme que WestJet dépasse les standards de Transport Canada qui exige que le personnel suive un cours de premiers soins aux trois ans.
«Nous ne leur montrons pas uniquement les procédures et la marche à suivre en matière de premiers soins, mais aussi comment gérer la situation. Et ça, c’est une des choses les plus importantes», dit-il.
«On travaille cette année à certains éléments en particulier – en fait, on le fait habituellement chaque année – notamment la RCR avec les défibrillateurs externes automatiques (DEA). Il y en a dans tous les avions.»
M. Gendreau affirme qu’aux États-Unis, les trousses de premiers soins font partie de la feuille de contrôle et l’avion ne peut pas décoller sans elles.
Il donne beaucoup de conférences aux médecins à propos de l’aide médicale en vol.
«L’histoire veut que lorsque vous offrez de l’aide médicale en vol et que vous demandez: «Pouvez-vous m’apporter la trousse de premiers soins?» Ils reviennent avec une trousse Mickey Mouse qui contient des bandages, des diachylons et un stéthoscope, mais ce n’est pas ce qu’on peut appeler une trousse complète.
«Je rappelle aux médecins qu’ils doivent demander spécifiquement la trousse complète de premiers soins.»
Décès... et naissancesUne mort en vol est une des pires expériences selon les experts. En 2007, il y a eu 77 morts en vol tandis que MedAire offrait son aide.
«Lorsqu’une personne semble avoir pris son dernier souffle, nous leur demandons de continuer le vol (jusqu’à destination). Ensuite, on leur explique la meilleure façon de gérer la situation selon les circonstances», explique Mme MacFarlane.
Par ailleurs, deux enfants sont nés en plein vol au cours des derniers mois. Les mères et les bébés étaient en pleine forme.
«C’est très, très effrayant à tous les points de vue, parce que vous avez entre vos mains pas une vie, mais deux. Et il n’y a rien de plus valorisant que d’apprendre que le bébé est né et qu’il pleure… et en fait, il n’y a habituellement pas que le bébé qui pleure à ce moment-là.»
M. Frezell affirme que WestJet n’a jamais vécu l’expérience. «Nous n’avons jamais eu à mettre un enfant au monde, ce qui est bien. Ça ne fait pas partie de notre programme de premiers soins, il nous faudrait donc dévier de notre trajectoire.»
Sur le Web: Info médicale Air Canada:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]MedAire:
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