Le tremblement de terre d'une magnitude de 6,3 qui a frappé la ville de
L'Aquila, a également fait 1.500 blessés. 50.000 personnes se
retrouvent sans-abri. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Recherche de rescapés dans les décombres d'une maison à L'Aquila, dans la région
montagneuse des Abruzzes (centre de l'Italie), frappée par un séisme
d'une magnitude de 6,3 sur l'échelle de Richter. (Sipa) Le centre de l'Italie a été frappé lundi 6 avril par un violent
tremblement de terre, le pire dans la Péninsule depuis plus de dix ans,
qui a fait au moins 150 morts, 1.500 blessés, et 50.000 sans-abri,
selon le dernier bilan provisoire.
Le bilan de 150 morts émane de sources hospitalières, citées par
l'agence de presse Ansa. Le précédent bilan des services de secours
faisait état de la mort "confirmée" de 108 personnes. Soixante
personnes ont été sorties vivantes des décombres au cours de la
journée, selon un bilan des pompiers.
Le nombre de sans-abri pourrait atteindre 70.000, selon une source gouvernementale.
"L'apocalypse"L'Aquila, 60.000 habitants, capitale de la province montagneuse des
Abruzzes (à environ 100 km au nord-est de Rome) a été dévastée ainsi
que plusieurs bourgs environnants par la secousse qui a frappé la
région à 03H30 (01H30 GMT) du matin.
"C'était l'apocalypse, vingt secondes d'enfer, c'était très long. Ma
maison est détruite", a raconté une habitante, Maria Francesco.
Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, qui a décrété l'état
d'urgence et annulé un voyage en Russie, s'est rendu sur place
promettant aux rescapés que "personne ne serait abandonné" et
l'installation avant la nuit d'un village de tentes pouvant abriter de
16.000 à 20.000 personnes.
Le centre historique videLundi soir, un étrange silence planait sur L'Aquila qui avait l'allure d'une ville fantôme, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Une partie des habitants sont partis de leur propre gré, et d'autres y
ont été incités par les autorités car de nombreux édifices sont devenus
dangereux (...) la majorité du centre historique est à présent vide de
ses habitants", a expliqué à l'AFP un responsable de la sécurité civile.
Beaucoup d'habitants de cette cité médiévale du XIIIe siècle,
bourgeoise et commerçante, avaient commencer à quitter les lieux dès le
début de la matinée par peur des répliques. Une valise à la main, une
couverture sur les épaules.
Selon l'agence Ansa, plus de 70.000 personnes sont sans abri. La
protection civile décompte plus de dix mille maisons et édifices
endommagés dans la région par cette secousse d'une magnitude du moment
de 6,2 et dont l'hypocentre se situait sous la ville.
Toits effondrésDans le centre historique, pas une rue n'a été épargnée, des tas de
pierres, de tuiles et de gravats jonchent le sol. Dans cette zone riche
en monuments baroques, plusieurs églises et un château du XVe siècle
ont été endommagés. Un hôpital a dû être en partie évacué car il
menaçait de s'effondrer. Les blessés les plus graves ont été évacués
vers les hôpitaux les plus proches.
Des équipes de sauveteurs avec des chiens et des engins lourds se sont
aussitôt mis au travail dans les ruines pour tenter de retrouver des
survivants, tandis qu'un orage s'est abattu dans la région en soirée,
compliquant les opérations de secours.
Les images en boucle des télévisions montrent des toits effondrés, des routes jonchées de pierres tombées de la montagne.
De nombreuses voitures sont écrasées par des moellons ou des corniches,
un clocher s'est écroulé et la coupole d'une église s'est effondrée,
laissant des fresques à l'air libre.
RenfortUne dizaine de casernes, stades ou gymnases ont été aménagés en centres
d'accueil pour les habitants alors que la température chutait à 4° dans
la soirée.
Le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni a annoncé l'arrivée de 1.700 hommes en renfort, dont 1.500 pompiers.
Trente millions d'euros ont été débloqués d'urgence, a annoncé M.
Berlusconi dans la soirée à la télévision à l'issue d'un conseil des
ministres extraordinaire. Il a précisé que "35 pays au total" avaient
offert leur aide à l'Italie mais que "dans l'immédiat", celle-ci
n'était "pas nécessaire".
CondoléancesLe pape Benoît XVI prie "pour les victimes, en particulier pour les enfants" décédés, a indiqué le Vatican.
De nombreux chefs d'Etat ont offert leurs condoléances, dont
l'Américain Barack Obama, le Russe Dmitri Medvedev et le Français
Nicolas Sarkozy.