Le Congrès veut ouvrir la destination Cuba ÉTATS-UNIS | Une
levée des restrictions au voyage des Américains dans l’île castriste,
soumise à un blocus touristique et commercial depuis quarante-sept ans,
se prépare. Un pas de plus dans la normalisation par étapes des
relations avec Cuba.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]©
DR | Plage de Palya del este, près de La Havane. Aujourd’hui, les
Américains qui voyagent à Cuba, sauf autorisation spéciale du
Département d’Etat, s’exposent à une amende de 7000 dollars.
OLIVIER BOT | 03.04.2009 | 00:00
La
levée des entraves au voyage des Américains à Cuba se profile au
Congrès. Un projet de loi allant dans ce sens, soutenu par 118 membres
de la Chambre des représentants, républicains et démocrates confondus,
sera présenté aujourd’hui à la presse.
«Changeons la politique envers Cuba»: le 23 février dernier, un
rapport introduit par Richard Lugar, le sénateur républicain le plus
influent de la Commission des affaires étrangères, appelait à un
tournant radical, faisant le constant «d’un blocus unilatéral contre
Cuba, qui n’a pas atteint ses objectifs».
Promesse d’ObamaAprès quarante-sept ans de restrictions faites au tourisme et au
commerce vers Cuba, les Etats-Unis s’apprêtent donc à normaliser par
étapes leurs relations avec l’île castriste. Le premier pas fut la
levée partielle des restrictions sur les voyages des Américains
d’origine cubaine, début mars.
C’était une promesse électorale du candidat Barack Obama, alors que
le sortant George Bush avait imposé en 2004 des contrôles stricts aux
voyages et envois d’argent des Cubano-Américains à leurs familles
insulaires. Ceux-ci peuvent désormais se rendre une fois par an, au
lieu de tous les trois ans, sur l’île et dépenser plus de dollars sur
place.
On n’en est cependant pas encore à une levée du fameux blocus
commercial. «Pas d’actualité», a indiqué le vice-président Joe Biden
lors de sa tournée en Amérique latine, ces jours-ci.
Ses interlocuteurs sud-américains poussent à un rapprochement entre
Washington et La Havane. Ils suggèrent aux Etats-Unis un signal fort
ouvrant une nouvelle ère des relations de l’Oncle Sam avec le continent
de Bolivar, alors que le Sommet des Amériques, à Trinidad (17 au 19
avril), se profile.
Aujourd’hui, les Américains qui voyagent à Cuba, sauf autorisation
spéciale du Département d’Etat, s’exposent à une amende de
7000 dollars. Cela n’a pas empêché 50 000 Américains d’avoir légalement
voyagé à Cuba et 25 000 autres de l’avoir fait illégalement. Une étude
américaine chiffre à 3 millions d’Américains par an le potentiel de
clientèle touristique ouvert par une levée des interdictions.
Cette ouverture a cependant ses détracteurs, comme Mel Martinez, le
sénateur républicain de Floride, un Etat avec une forte communauté
cubaine anticastriste, qui estime qu’il vaudrait mieux soutenir les
activistes prodémocratie à Cuba plutôt que de fournir des rentrées de
devises au régime des frères Castro.