Le tourisme durable, un virage nécessaire Ouverture du premier Symposium international sur le développement durable du tourismeVéronique Leduc S'il n'y a pas si longtemps le concept de tourisme durable était marginalisé, il devient maintenant évident que ce type de tourisme fait de plus en plus d'adeptes et commence à être pris au sérieux par plusieurs. La preuve? L'organisation du premier Symposium international sur le développement durable du tourisme qui a lieu présentement à Québec.
Avec 500 participants venant de 20 pays, des dizaines de conférenciers et trois jours complets d'activités, le Symposium, présenté par Tourisme Québec en collaboration avec la Chaire de tourisme Transat, vient prouver que le développement durable n'est plus seulement l'apanage de quelques écologistes optimistes.
Le thème du tourisme durable se décline donc ces jours-ci en plusieurs palettes au Palais des congrès de Québec sous la forme de différentes conférences. Ainsi, après l’ouverture du Symposium par Nicole Ménard, la ministre du Tourisme, les politiciens, les journalistes, les écologistes, les scientifiques, les professeurs et les étudiants présents ont pu discuter entre autres des caractéristiques des destinations durables, des bénéfices pour les communautés, des actions de certains tours opérateurs en ce sens, du tourisme autochtone, des défis à relever et de l'engagement des voyageurs.
Question de responsabilitéPlusieurs intervenants ont confirmé pendant le Symposium l’importance pour l’industrie touristique de s’engager dans une démarche de développement durable, spécialement dans le contexte économique actuel.
C’est le cas de Michel Archambault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat qui croit que le développement durable doit désormais être inhérent de tout plan d'affaires. Selon lui, les destinations qui n'endosseront pas les préoccupations du développement durable ne seront bientôt plus compétitives.
« Devant un bilan affligeant, nous cherchons nos repères. Maintenant, les problèmes des uns sont les problèmes de tous. Le tourisme est une des industries les plus importantes au monde et cette industrie fait partie de la solution aux problèmes de la planète », a pour sa part affirmé Jean-Marc Eustache, co-fondateur et président et chef de la direction de Transat lors d'une conférence clôturant la première journée du Symposium. Selon lui, le tourisme durable vise à enrayer les méfaits du tourisme et à augmenter ses bénéfices et ce, sur les trois axes que sont l'environnement, la communauté et le développement économique.
Le monde du tourisme connaît depuis quelques années une croissance fulgurante et a fait voyager l'an dernier dans le monde près de un milliard de touristes. Ce chiffre ira jusqu'à 1,6 milliard dans 10 ans si la tendance se maintient. « Avec des chiffres pareils et une telle augmentation, nous avons des responsabilités, croit Jean-Marc Eustache. L'avenir du domaine appartient à ceux qui y oeuvrent! »
Le chef de la direction de Transat a ensuite comparé le tourisme à la poule aux œufs d’or et le développement durable du tourisme à la façon de ne pas tuer la poule. « Les touristes peuvent aller voir ailleurs; c’est un de leur plus grand pouvoir », a-t-il dit estimant que la façon de survivre sera de s’impliquer dans l’environnement et dans la communauté tout en développant des projets viables à long terme. « Les destinations gagnantes de demain seront celles que les touristes choisiront. Et ces derniers veulent plus que jamais avoir un impact positif sur le monde. La responsabilité de l’industrie touristique est de rapprocher les gens, de rendre le monde accessible et d’augmenter la compréhension entre les cultures. Il ne faut pas perdre ce rôle de vue », a-t-il conclu.
C’est le premier ministre Jean Charest qui clôturera ce midi le premier Symposium international sur le développement durable du tourisme.
Un événement écoresponsableLe Symposium international sur le développement durable du tourisme va dans le même sens que son thème principal et se proclame « événement écoresponsable, Zéro déchet , carbo neutre et actions compensatoires ». Les trois volets de ce programme, offert par le Centre des congrès de Québec, permettront de réduire l'empreinte environnementale du Symposium par des gestes concrets et des actions compensatoires. Un écoconseiller diplômé produira par la suite un rapport qui quantifiera la performance de l’événement.
Source: ExpressVoyage.ca