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| Sujet: L’OMT exhorte le G-20 à tenir compte du tourisme Ven 13 Mar 2009 - 16:08 | |
| L’OMT exhorte le G-20 à tenir compte du tourisme
Dans le cadre de l’ouverture de la 40e édition du salon du tourisme ITB qui se déroule du 11 au 15 mars à Berlin, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a invité les dirigeants du G-20 à inclure le tourisme « comme élément clé de leurs programmes de relance économique et du New Deal vert ».
Le tourisme implique « des échanges commerciaux, des emplois, le développement, la durabilité culturelle, la paix et la satisfaction des aspirations humaines. S’il est un moment où il faut faire passer ce message à voix forte et claire, c’est bien celui-ci », a déclaré le secrétaire général par intérim de l’OMT, Taleb Rifai, en évoquant le « moment de grande incertitude mondiale, mais qui nous ouvre aussi d’immenses possibilités ».
Ci-dessous, nous reproduisons intégralement le discours de M. Rifai.
Serge Abel-Normandin
ALLOCUTION DE M. TALEB RIFAI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL PAR INTÉRIM DE L’ORGANISATION MONDIALE DU TOURISME, À L’OUVERTURE DE L’ITB
Berlin, Allemagne, 10 mars 2009
Monsieur le Ministre fédéral de l’économie et de la technologie, Monsieur le Président du Bundestag allemand, Monsieur le Premier Ministre de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Monsieur le Maire de Berlin, Monsieur le Président de la Fédération allemande du tourisme, Monsieur le Président du RUHU, Monsieur le Président de la Foire de Berlin, Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un plaisir et un honneur que de m’adresser à vous ici, au nom de l’OMT et du secteur mondial du tourisme, afin de remercier la Foire de Berlin de nous donner l’occasion de nous retrouver une fois de plus cette année pour célébrer ce phénomène mondial unique que nous appelons le tourisme. Nous savons que le tourisme implique des échanges commerciaux, des emplois, le développement, la durabilité culturelle, la paix et la satisfaction des aspirations humaines. S’il est un moment où il faut faire passer ce message à voix forte et claire, c’est bien celui-ci. Nous nous réunissons une fois de plus à un moment de grande incertitude mondiale, mais qui nous ouvre aussi d’immenses possibilités.
Mesdames et Messieurs, aujourd’hui les dirigeants des pays du monde entier nous disent que nous sommes confrontés au plus grand défi que nous ayons connu depuis un demi-siècle.
- La crise actuelle est caractérisée par l’effondrement du crédit, le désordre économique, la montée du chômage et la baisse de la confiance dans les marchés, qui entraînent une récession - dont on ne sait pas quand elle prendra fin ;
- Le fait que cette crise aille de pair avec les problèmes systémiques à long terme du changement climatique, de la difficulté de créer des emplois et de l’impérieuse nécessité de réduire la pauvreté ;
- Le fait aussi que cette crise exerce des pressions constantes sur nos clients, nos salariés et nos marchés et nous amène à modifier considérablement nos politiques et pratiques actuelles.
Il est vrai que depuis quelques dizaines d’années, notre secteur d’activité a connu plusieurs revers et a été confronté à de graves crises naturelles ou résultant des activités de l’Homme. Or, il a fait preuve d’une capacité de redressement remarquable et est toujours ressorti plus fort et plus sain de ces épreuves. La relance est devenue synonyme de notre secteur d’activité. Mais aujourd’hui, la conjoncture semble différente. Cette crise est vraiment mondiale et ses paramètres ne sont pas clairs. Nous avons besoin d’un nouvel état d’esprit.
Mesdames et Messieurs, l’histoire montre que les difficultés les plus grandes sont aussi celles qui offrent les meilleures opportunités. Les leaders mondiaux qui dans le passé avaient des avis divergents sur un grand nombre de questions sont à présent engagés dans la bataille - et travaillent ensemble d’une façon qui aurait été inimaginable à n’importe quel moment dans l’histoire, afin de coordonner leurs activités et de collaborer dans le domaine économique, dans la recherche de solutions au changement climatique et dans les actions à entreprendre en faveur du développement. Nous autres, dans le secteur du tourisme et des voyages, pouvons et devons jouer notre rôle. Or il nous faut pour ce faire ce que j’appellerai une « Feuille de route pour la relance ».
Premièrement : nous devons faire face à la situation avec réalisme. Nos marchés ont commencé à se détériorer au milieu de 2008. S’il ressort des statistiques de l’OMT que le nombre des arrivées internationales a atteint l’an dernier le chiffre record de 924 millions, en croissance annuelle de 2%, la deuxième moitié de l’année a été marquée par un déclin, mois après mois, des rendements et prévisions macro-économiques. La croissance a été négative (–1%) durant les six derniers mois de 2008. Il en est allé de même des recettes internationales : celles-ci ont atteint des niveaux records jusqu’au milieu de 2008 mais ont ensuite rapidement diminué durant le second semestre. C’est là une indication de la tendance prévue pour l’année en cours. Telle est la réalité.
Deuxièmement : nous devons adopter toutes les mesures nécessaires pour construire nos propres défenses, de manière à faire face à la tempête et à retrouver une tendance positive lorsque les choses iront mieux – car c’est à coup sûr ce qui va se passer. Nous devons maintenir et préserver, autant que nous le pouvons, nos précieuses structures et notre main-d’œuvre bien formée.
Troisièmement : nous devons également reconnaître que les mesures qu’il nous faut adopter aujourd’hui – en urgence mais de façon précise – seront inhabituelles. La nature complexe, interconnectée et à déroulement très rapide de cette crise est imprévisible. Les modes opératoires futurs de l’économie mondiale seront très différents de ceux du passé : la nature même du consumérisme aura changé, de même que nos marchés et nos perspectives d’évolution. Il est temps de réexaminer nos structures, politiques et pratiques actuelles. Le moment est venu de véritablement innover.
Quatrièmement : tout en prenant ces mesures, il nous faut tirer profit au maximum de l’immense pouvoir de la technologie et des communications modernes, notamment celui d’Internet – pour réduire les coûts, opérer de façon plus efficace et gérer les risques dans un environnement d’incertitude et de changement permanent.
Cinquièmement : nous pouvons tirer un grand avantage d’un recours maximum au modèle déjà testé du partenariat secteur public/secteur privé pour naviguer parmi les turbulences et au-delà. Il nous faut recenser les modèles économiques et opérationnels de meilleures pratiques et contribuer à les faire appliquer sur les marchés du monde entier. Et il nous faut aussi lutter contre les pires pratiques telles que la fiscalité excessive et les règlementations complexes, qui accroissent nos coûts et réduisent la valeur de nos produits. L’heure de la solidarité a sonné.
Sixièmement : (et là je prends un engagement) l’OMT entend jouer à la fois un rôle de chef de file et un rôle de soutien :
- En tant que catalyseur de la collaboration au sein du secteur du tourisme, et des échanges secteur public -secteur privé ;
- En tant que source de données, d’analyses et de recherches fiables ;
- En tant que mécanisme politique ; et
- En tant que porte-parole principal du tourisme au sein de la famille des Nations Unies – qui devient de plus en plus, elle-même, le dispositif (par défaut) de réaction aux défis mondiaux.
Mesdames et Messieurs, l’an dernier, alors que les problèmes commençaient à se faire jour, nous avons créé un « Comité de relance du tourisme » pour fournir un cadre à de meilleures analyses du marché, à la collaboration sur les meilleures pratiques et à l’élaboration des politiques.
- Le Comité va se réunir ici, à l’ITB, dans deux jours, pour évaluer la situation à court terme, envisager des solutions immédiates et élaborer une stratégie. Il sera le point de coordination permanente de la réaction de crise du secteur du tourisme dans le monde.
- Le Comité tiendra sa réunion principale lors de notre propre Assemblée, au Kazakhstan, en octobre 2009, lorsque nous aurons un bien meilleur aperçu de la voie à suivre et lorsque les Ministres du tourisme de tous les pays, et les représentants de toutes les parties prenantes seront présents.
Mesdames et Messieurs, je souhaite saisir cette occasion pour inviter publiquement les principaux décideurs du secteur privé et des organisations du secteur du tourisme à nous rejoindre et à nous aider à déterminer la voie à suivre. Et aussi les organisations telles que l’OCDE, le Forum économique mondial, l’OCT, la CET, la PATA, le CMT, l’IATA, l’IHRA et leurs homologues aux niveaux régional et national. Et là je citerai la célèbre phrase de Benjamin Franklin : « Nous devons tous nous serrer les coudes, faute de quoi nous faillirons tous séparément ».
Nous devons renforcer notre position en tant que principal stimulant économique et créateur d’emploi et faire passer une fois de plus fermement ce message aux Ministres de l’économie et aux dirigeants de la planète.
Nous devons nous placer au cœur même des trains de mesure de stimulation – car les emplois et les flux commerciaux qui dépendent de la puissance du secteur du tourisme, et la confiance que les entreprises et les consommateurs placent dans le monde des voyages peuvent jouer - et joueront - un grand rôle dans la remontée de la pente après la récession.
Nous devons convaincre les décideurs que le fait de dépenser pour la promotion du tourisme peut s’avérer extrêmement rentable pour l’ensemble de l’économie car les visiteurs sont une source d’«exportations». Ce n’est bien entendu vraiment pas le moment de faire marche arrière et de se restreindre dans ses dépenses.
Nous devons également nous placer aux avant-postes de la transformation de l’économie en une économie verte, en contribuant aux opérations de lutte contre les émissions de carbone, à la création d’emplois dans la gestion de l’environnement et à la construction de bâtiments peu consommateurs d’énergie (sur ce point je vous recommande l’exceptionnelle étude publiée le mois dernier par mon collègue Achim Steiner, Directeur exécutif du PNUE, dans laquelle il explique en détail comment peut fonctionner ce « New Deal économique ».
Enfin, et plus important encore, nous devons faire tout cela d’une façon permettant d’aider les pays pauvres à développer plus rapidement leurs économies et à réagir sérieusement au changement climatique – conformément à notre processus de la Déclaration de Davos. Notre engagement, l’engagement des Nations Unies envers l’Afrique, doit être tenu. Il doit l’être en augmentant le nombre de vols vers et à partir de ces pays, en améliorant les recettes, la technologie, les compétences et en renforçant les financements dans un monde qui déploie de plus en plus d’efforts en faveur de la neutralité climatique. Ce n’est pas une option … c’est un impératif.
A cet égard, je dois féliciter l’ITB de Berlin pour sa « Convention ITB de Berlin » sur les tendances du marché et l’innovation. Le fait de mettre l’accent sur la responsabilité sociale des entreprises et sur l’organisation de la première Journée de la responsabilité sociale des entreprises vient à point nommé et va jouer un rôle crucial. Vous avez raison de suivre cette voie, car la responsabilité sociale des entreprises n’est pas seulement le thème de cette Journée mais la condition commerciale préalable à la réussite économique à long terme et à l’amélioration de la compétitivité.
Pour conclure, j’espère que vous partagez notre philosophie selon laquelle les problèmes actuels ouvrent aussi bien des opportunités. C’est cela, la « Feuille de route pour la relance » que j’ai souhaité vous présenter aujourd’hui. Nous appelons toutes les parties prenantes au tourisme à se joindre à nous. Tout cela ne pourra pas se faire sans un leadership fort et une bonne gestion : ce n’est pas une gestion de la crise qu’il nous faut, c’est une gestion des opportunités.
Je vous remercie.
Source : Tourisme Plus | |
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Nicole C Administratrice
Localisation : Montréal, Québec, Canada Emploi/loisirs : Retraitée / Voyages, musique, espagnol, lecture Votre pays :
| Sujet: Re: L’OMT exhorte le G-20 à tenir compte du tourisme Ven 13 Mar 2009 - 22:31 | |
| Tout le monde en demande de plus en plus aux gouvernements qui n'ont pas de ressources inépuisables et dont les revenus baissent à cause du chômage qui augmente!!! | |
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