Le chef de l'exploitation du voyagiste Sunwing, Stephen
Hunter, a récemment multiplié les entrevues auprès des médias pour
rectifier les faits dans ce qu'il estime être une campagne déloyale de
la part d'un grand concurrent qu'il ne nomme pas, mais dont on devine
bien qu'il s'agit de Transat A.T.Nous entrons dans une chambre d'un petit hôtel du
Vieux-Montréal. Flanqué de son directeur général au Québec, M. Hunter
n'a pas hésité à accorder une entrevue individuelle pour exposer ses
griefs et répondre à toutes nos questions. " Nous avons du succès parce
que nous faisons les choses différemment, et cela rend jaloux nos
concurrents ", affirme-t-il.
Le dirigeant de Sunwing souligne que sa société est la seule à offrir
le champagne à tous ses clients, un choix de repas chauds et du vin à
volonté.
Des départs de villes régionales comme Bagotville, Sept-Îles et
Val-d'Or auraient aussi permis de gagner des parts de marché. Sunwing
haussera ses revenus de 200 millions de dollars cette année, pour les
porter à 700 millions, selon M. Hunter. Son bénéfice net devrait
augmenter de 25 à 35 %, malgré un contexte économique coupe-gorge.
Sunwing étant une société fermée, il est cependant impossible de
vérifier ses résultats.
Ce qui irrite Sunwing, ce sont les rumeurs sur sa santé financière
que laisseraient planer des agents de voyage. Depuis le début de
l'année, ceux du réseau de Transat font signer à certains clients une
décharge, dont le journal Les Affaires a obtenu copie, qui les exonère
en cas d'ennuis avec leur voyagiste. " Cette décharge ne vise pas
Sunwing, mais tous nos fournisseurs non privilégiés ", se défend
Jean-Michel Laberge, porte-parole de Transat A.T., qui parle d'une
pratique courante dans l'industrie.
Signe que la guerre fait rage, Michel Lemay, vice-président,
affaires publiques et communication de Transat A.T., nous contacte
quelques jours plus tard pour dénoncer l'attribution à Transat d'un "
comportement quasi criminel " dans les journaux.
Cette querelle est la conséquence d'une surcapacité de l'offre des
voyagistes, selon l'analyste Cameron Doerkson, de Partenaires Versant.
" La demande est en forte progression, mais l'offre est encore en plus
forte progression cet hiver ", dit-il. Sunwing et Transat se font
concurrence au moment où les marges bénéficiaires de l'industrie
souffrent de la récession
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