Franc Parler : une conseillère novice...

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Franc Parler : une conseillère novice...

[13 février 2009] Native des Antilles, Muriel approche de la fin de la vingtaine. En tout et pour tout, elle cumule un an et demi d’expérience comme conseillère en voyages. Autant dire qu’elle est une novice.

Qu’est-ce qui a bien pu pousser une jeune femme à opter pour le métier d’agent de voyages? « En regardant des documentaires animaliers, j’ai eu envie de découvertes », avoue-t-elle.

Après des études en lettres, elle se destinait à une carrière en informatique. Elle aurait pu pousser sa formation dans ce domaine, mais elle n’aimait pas suffisamment les maths pour cela.

Immigrée au Québec depuis deux ans, elle s’est laissée séduire par une publicité d’une école montréalaise diffusée au canal Évasion.

Après cinq mois et demi de formation et des coûts de 6 600 $, son bilan est catégorique. « J’aurais pu m’en abstenir, dit-elle. On nous donne des bases, mais quand on pose des questions, on se contente de nous répondre qu’on verra ça plus tard. »

Son prêt étudiant de 4 300 $ contracté pour cette formation pèsera sur son budget jusqu’en 2010. Certains jours, elle a pensé à repartir pour gagner plus vite de l’argent afin de rembourser ses dettes.

À la suite de son stage de trois semaines en agence, elle se vit proposer un poste de conseillère sur place. Mais le comportement de sa patronne vis-à-vis d’elle l’a amenée à quitter cette agence au bout de cinq mois.

« Après cette expérience, je ne voulais pas être agent de voyages. Mon souhait était de devenir agent d’escale à l’étranger ou forfaitiste chez un voyagiste », confie-t-elle.

Son point de vue a changé depuis. D’abord, elle réalise que son premier poste l’a aguerrie, renforcée, et amenée à vaincre sa timidité.

Le poste de conseillère qu’elle occupe depuis un an dans une petite agence indépendante la comble totalement. « Je suis bien. Je vais continuer. J’aime l’agence. J’aime ce que l’on fait. C’est petit, c’est tranquille. Nous travaillons dans une très bonne ambiance. »

« L’agence propose des produits spécifiques que les autres agences de voyages n’offrent pas. C’est une vision différente. On fait attention à ce que l’on fait, contrairement à la première agence où j’ai travaillé, où tout était axé sur le fric », dit-elle.

« Dans l’agence actuelle, c’est merveilleux, affirme-t-elle. Quand l’ambiance au travail est bonne, on travaille mieux. Je me suis spécialisée sur le pays où j’ai vécu précédemment. C’est très intéressant. »

Muriel avoue cependant qu’elle continue d’avoir la trouille, quand il s’agit de conseiller les clients. Le trac, chez elle, est toutefois contrebalancé par ce qu’elle appelle « le plaisir d’assurer du plaisir aux gens ».

« J’appelle souvent des clients qui reviennent de telle ou telle destination. Ils me disent qu’ils ont aimé leurs vacances. Ils me disent aussi ce qu’ils ont moins aimé et me donnent des suggestions à partir de leurs expériences. »

Pour bien conseiller le client, il faut aller au-delà des informations sur les hôtels, selon elle. Ses recherches, Muriel les effectue aussi grâce à Internet sur les divers sites de discussion et d’opinions de voyageurs.

En un an à son poste actuel, elle n’a effectué qu’un éductour, à Cuba. L’agence lui assure dans ce cas son salaire, en plus de lui payer ses frais. Mais durant la même année, mettant à profit ses vacances et ses congés, elle s’est rendue par ses propres moyens en Jamaïque, en Martinique, au Mexique, en plus de deux escapades, l’une à New York, l’autre à Toronto.

Muriel, qui estimait qu’elle n’était pas faite pour la vente, se dit heureuse à présent. « J’aime l’agence et les personnes qui y sont », conclut-elle.

Un beau témoignage!