Les sites de la seconde guerre mondiale en PologneAndré Désiront, collaboration spécialeQ : Nous préparons un voyage de deux semaines en Pologne à la fin de septembre. Nous atterrirons à Varsovie, où nous louerons une voiture. Quel itinéraire suggérez-vous? Est-il dangereux de circuler sur les routes? Quels sont les incontournables? Nous nous intéressons tous les deux à l’histoire de la Deuxième Guerre Mondiale.
R : Même si la Pologne a été un des principaux champs de bataille de la seconde guerre mondiale, on y trouve peu de sites «de mémoire», excepté ceux des camps de concentration. Outre celui du complexe d’Auschwitz –Birkenau, situé à 60 kilomètres de Cracovie, je signalerais le camp de Madjanek, à quelques kilomètres de Lublin, et celui de Stutthof (Sztutowo en polonais), à une heure de route de Gdansk.
Madjanek frappe l’imagination, parce que les installations sont restées dans l’état où elles se trouvaient à la fin de la guerre. Ce n’est pas le cas à Stutthof, mais ce camp présente la particularité d’avoir été le premier complexe concentrationnaire aménagé à l’extérieur de l’Allemagne et on y a surtout enfermé des non-juifs. Deux des principaux camps d’extermination se trouvent également dans les environs de Lublin : Sobibor et Belzec. Mais il n’y a plus grand-chose à voir. La même remarque s’applique à Treblinka, qui fut le plus grand camp après Auschwitz.
Il existe néanmoins un autre site incontournable pour les passionnés du second conflit mondial, c’est la Tannière du loup (la Wolfsschanze), ce complexe de bunkers où Hitler séjourna une bonne partie de la guerre, et où eut lieu l’attentat manqué perpétré par le comte von Stauffenberg, en juillet 1944. Il est situé à quelques kilomètres de Ketzyn. Les bunkers ont été détruits, mais les vestiges des installations sont impressionnants.
La plus belle église baroque du pays se trouve à Swieta Lipka, autre village voisin de Ketzyn. Je mentionnerai encore la rotonde de Zamosc, où furent exécutées des milliers de personnes. Le centre historique de cette petite ville est un joyau qui mérite largement le détour, entre Lublin et Cracovie.
Tenant compte de ces champs d’intérêts, je recommanderais un itinéraire en boucle dans le sens des aiguilles d’une montre, depuis Varsovie. Il vous mènerait d’abord à Torun, dont le centre historique est inscrit au patrimoine de l’UNESCO, à Malbork, dont le château est le plus grand édifice médiéval d’Europe, puis à Gdansk, qui constituera un des points d’orgue du voyage. De là, il faudra prévoir une journée pour une incursion dans la station balnéaire de Sopot et la péninsule de Hel, longue langue de sable enfoncée dans la mer Baltique.
Vous reprendrez ensuite la route vers Ketzyn, qui constitue une base agréable pour visiter la région des lacs Mazure, avant de poursuivre vers Lublin (la vieille ville, le château, la synagogue et l’ancien cimetière juif), Zamosc, puis Cracovie, où vous vous établirez quelques jours pour visiter la ville et le faubourg de Kazimierz, mais aussi, dans les environs, la mine de sel de Wieliczka, la «ville modèle» (telle qu’imaginée par le régime communiste) de Nowa Huta, et Auschwitz.
Le retour vers Varsovie pourrait s’effectuer via Czestochowa, principal centre de pèlerinages de ce pays encore farouchement catholique.
À Varsovie, outre la Voie Royale, bordée de palais et d’églises, et la vieille ville reconstruite, il faudra visiter les principaux sites juifs (le ghetto, le musée de l’Insurrection, la route de la Mémoire, le cimetière…), mais aussi le musée de Katyn, la petite ville (aujourd’hui en Biélorussie) où les Soviétique exécutèrent 20 000 officiers et résistants polonais, en 1940.
En ce qui concerne la sécurité en voiture, je n’ai aucune observation particulière. Le problème se situait au niveau des vols (du véhicule, des radios et des bagages laissés à l’intérieur), mais les occurrences ont diminué de manière appréciable. Un conseil : n’essayer pas de rouler à Varsovie (louez-là voiture après le séjour ou rendez-la avant) !
La Presse a publié quelques reportages sur la Pologne depuis deux ans. Vous les trouverez en activant le lien
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Source:
La Presse