Des tirs d'obus nord-coréens ont touché mardi une île sud-coréenne, tuant 2 soldats sud-coréens et en blessant 18 autres
Ces tirs de dizaines d'obus ont entraîné une riposte de Séoul. Toutes les forces de Corée du Sud sont placées en alerte maximum. De son côté, la Corée du Nord a accusé "l'ennemi sud-coréen" d'avoir tiré en premier, selon l'agence officielle KCNA.
Le Conseil de sécurité de l'Onu était en train d'organiser mardi une réunion urgente.
"L'ennemi sud-coréen, malgré nos avertissements répétés, a commis des provocations militaires en procédant à des tirs d'artillerie dans notre territoire maritime à côté de l'île de Yeonpyeong, à partir de 13h00 (05h00 à Paris)", a indiqué le commandement de l'armée nord-coréenne dans un communiqué diffusé par KCNA.
Ces affrontements, qui sont parmi les plus graves depuis la guerre de Corée (1950-1953), ont avivé les tensions dans la péninsule, après la révélation d'un programme d'enrichissement d'uranium mené par Pyongyang.
Une cinquantaine d'obus, selon la chaîne de télévision sud-coréenne YTN, sont tombés sur l'île de Yeonpyeong (un millier d'habitants), située en mer Jaune, dans une zone disputée par les deux Corée, théâtre d'autres incidents par le passé. "Une unité d'artillerie nord-coréenne a déclenché des tirs de provocation à 14h34 (6h34 à Paris) et les troupes sud-coréennes ont immédiatement répliqué", selon le ministère sud-coréen de la Défense. L'armée sud-coréenne a donné l'ordre à ses avions de combat de survoler l'île, a indiqué YTN.
En réaction aux tirs d'artillerie nord-coréens, Séoul a promis des "représailles" en cas de nouvelles provocations du Nord après le bombardement de l'île sud-coréenne, a indiqué la présidence sud-coréenne. "Notre armée ripostera fermement à toute nouvelle provocation."
L'île de Yeonpyeong est située juste au sud de la ligne frontalière décrétée par l'Onu après la guerre de Corée, mais elle se situe au nord de ligne de partage revendiquée par Pyongyang. De graves incidents navals s'étaient produits dans la même zone en 1999, 2002 et en novembre 2009.
Une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU est "en cours" d'organisation, a indiqué mardi une source diplomatique française.
Condamnations internationales
La Maison Blanche a "fermement condamné" mardi le bombardement nord-coréen d'une île de Corée du Sud, et a "appelé la Corée du Nord à cesser son action belligérante et à respecter pleinement les termes de l'accord d'armistice", selon un communiqué du porte-parole de la présidence Robert Gibbsen soulignant que Washington était "en contact étroit et continu" avec Séoul.
L'Union européenne "condamne fermement" l'attaque de la Corée du Nord qui a bombardé mardi une île sud-coréenne, faisant deux morts et 18 blessés, a affirmé sa chef de la diplomatie, Catherine Ashton.
La France appelle la Corée du Nord "à l'arrêt des provocations" et "condamne avec la plus grande fermeté" le bombardement par Pyongyang de l'île sud-coréenne, a déclaré la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie. "La France appelle la Corée du Nord à l'arrêt des provocations et à s'abstenir de tout nouvel acte susceptible de conduire à une aggravation de la tension dans la région."
La Russie a condamné les tirs d'obus nord-coréens contre une île de Corée du Sud, dont les auteurs portent une "énorme responsabilité", et a appelé à cesser toutes les hostilités, selon les termes du chef de la diplomatie Sergueï Lavrov. Le ministre a évoqué un "danger colossal" au cas où cet affrontement dégénérait en conflit ouvert.
Enfin, la Chine a fait part de sa "préoccupation quant à la situation" entre Corée du Nord et Corée du Sud, selon un porte-parole de la diplomatie, à Pékin.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle s'est dit "très inquiet" après la "nouvelle provocation nord-coréenne", mardi dans un communiqué.
Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a condamné l'attaque nord-coréenne "unilatérale" contre l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, dans un communiqué mardi.
Par FTV (avec agences)