Faut-il détruire le Métropole ? Un vieux palace azuréen dans la tourmente

Sophie MAKRIS

Un des plus anciens hôtels de la Riviera française voué à la
démolition, de mystérieux investisseurs kazakhs, une municipalité
divisée: le sort du Métropole, vieux palace de Beaulieu-sur-Mer, réunit
tous les ingrédients des sagas immobilières dont la Côte d'Azur a le
secret. Difficile d'ignorer, à quelques encablures de Nice, la
silhouette jaune de cet établissement les pieds dans l'eau, niché dans
un parc boisé. Typique du style Riviera de la fin du XIXe siècle, le
Métropole a été racheté en 2004 par un fonds d'investissement basé à
Londres, Meridian Securities, puis fermé en septembre 2006 pour
travaux.

Si personne ne conteste la nécessité de moderniser ce quatre étoiles
vieillissant, le projet de le détruire a pris de court une partie de la
population. "Ce n'était pas prévu. Le conseil municipal a voté un
nouveau plan d'occupation des sols (POS) prévoyant la rénovation de
l'hôtel, pas sa démolition", observe Sylvio Vincenti, président de
l'association pour la protection du patrimoine berlugan qui a fait de
ce dossier son cheval de bataille. "La révision du POS a été votée à
l'unanimité, elle sous-entendait la démolition et la reconstruction du
Métropole", réplique le maire de Beaulieu, Roger Roux.

<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="5"><tr><td>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" width="10"><tr><td>[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]</td></tr><tr><td style="font-size: 10px; color: rgb(2, 44, 40); font-style: italic; font-family: verdana,Geneva,Arial,Helvetica,sans-serif; background-color: rgb(255, 255, 204); text-align: center;">
</td></tr></table></td></tr></table>Le projet est d'ailleurs ficelé, le permis de construire déposé pour un
nouveau palace avec restaurant gastronomique, spa, fitness center,
piscine, utilisation de l'eau de mer pour les échanges thermiques,
panneaux photovoltaïques, le tout dessiné par un architecte réputé,
Edouard François, auteur de la rénovation du Fouquet's Barrière à
Paris. L'espoir de voir les travaux commencer début 2009 s'est
cependant éloigné avec la montée de la contestation au-delà de la
station balnéaire cossue.

Après que le 30 janvier, la communauté urbaine Nice Côte d'Azur a également adopté le principe de démolition-reconstruction du Métropole, le conseiller communautaire socialiste Patrick Allemand a demandé au préfet des Alpes-Maritimes d'annuler cette délibération. Le projet semble avoir aussi éveillé la
curiosité du ministère de la Culture qui, vendredi dernier, a dépêché
sur place un de ses fonctionnaires chargé de donner son avis sur la démolition.

Rien ne s'y oppose a priori, ni l'enquête publique, ni l'architecte des bâtiments de France qui a estimé qu'au fil de transformations successives, l'hôtel avait perdu toute valeur architecturale. "Une attitude surprenante" pour Patrick Allemand, qui remarque que "nous sommes en périmètre +loi littorale+ et qu'il y a à proximité deux monuments historiques", la villa Kérylos et la Rotonde,
un bâtiment Belle Epoque.

Sur le terreau de ces craintes s'épanouissent de nombreuses interrogations liées au fonds d'investissements Meridian Securities, société de droit anglais qui compte plusieurs associés kazakhs, comme l'a confirmé son PDG écossais
Ian Connor, lors d'une réunion publique à Beaulieu en octobre 2008.
"Nous voulons des professionnels de l'hôtellerie et la garantie d'un investissement de long terme", explique Sylvio Vincenti.

En filigrane, la crainte que le nouveau Métropole se transforme, à terme,
en résidence de luxe, un sort réservé à plusieurs grands hôtels de la Côte d'Azur ces dernières années. "Impossible, rétorque Roger Roux, le POS ne l'autorise pas. Mon seul combat, c'est la réouverture de l'hôtel", dans une commune qui a perdu plus du tiers de ses chambres depuis les années 70.

Je connais cet hôtel et il va finir en résidence de luxe. Je vais souvent à St Raphaêl où 2 trés grands hotels ont fini comme ça.
Sur la côte d'azur c'est le sport à la mode et ce n'est pas fini avec les fonds venus de l'est.

Il était pourtant très beaux sur la photo d'époque.
Quel gachis.

C'est souvent comme ça, ils détruisent un bâtiment d'époque qui est solide pour en faire un château de paille.

» Un vieux couple de 80 ans